Chapitre trois

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Ce dimanche, Gerard alla beaucoup au parc. Il espérait revoir ce garçon qui lui avais plus ou moins sauvé la vie. Ses parents l'avaient prévenu qu'il ne seraient pas à la maison du week-end, ils avaient "besoin de se détendre", donc ils sont partis dans un hôtel, sans lui. Tant mieux, après tout. Cela lui donnait plus d'occasions de retrouver l'inconnu. Il prit le bus le matin, resta au parc avec un cahier de feuilles blanches et un crayon, pour dessiner ce qui l'inspirait, tout en vérifiant si l'inconnu était là ou pas.
Sauf qu'il ne venait pas. Le cahier se noircissait, et au fur et à mesure que Gerard griffonnait, ses dessins devenaient de plus en plus sombres et tristes. Il perdait espoir. "Je ne le reverrai jamais, se disait-il. Si ça se trouve il n'était dans le coin que pour une journée, il habite loin. Je ne le reverrai jamais."

"Eh, regardez, y a le pédé !" Gerard ne se retourna pas. Il savait que Andrew Vandecamp disait ça pour le provoquer, alors il fit comme s'il n'entendait rien. "Ben alors, pédé, ajouta Tom Davis, un imbécile du "clan" Vandecamp. On a rendez-vous avec son amoureux ? On s'est fait posé un lapin ?" Gerard serrait les dents. "Ils vont partir, essayait-il de se convaincre intérieurement. Ne réagit pas." "Ça dessine, ça dessine, continua Jessica Dean, la petite-amie d'Andrew. C'est pas très gai tout ça, ça manque de couleur. Tien, c'est mieux comme ça !" Elle sorti son rouge à lèvres de son sac à main et en tartina les deux pages du cahier de Gerard. Cette fois, c'était trop. Ce n'était que des croquis, mais l'acte en lui-même le faisait rager. Il se leva brusquement et saisi le rouge à lèvres des mains de Dean, le lança par terre. "Tu t'énerves, Way ?" fit Vandecamp, ce qui lui valut un coup de poing dans le visage, mais il ne le prit pas au sérieux car Gerard n'avait aucune force. Il lui en retourna un, puis lui mis un coup de genoux dans le ventre. Gerard essaya de s'approcher de lui pour le frapper, mais tout ce qu'il réussit à obtenir fut un croche-pied qui le fit tomber au sol. Vandecamp et Davis le rouèrent de coups de pied, tandis que Dean se contentait de rire. Les gens qui passaient regardaient la scène avec plus ou moins d'attention, mais aucun ne serait venu l'aider. Gerard se dit que si l'inconnu avait été là, il l'aurait sorti de là. S'il lui avait évité l'overdose, il les aurait empêché de le tabasser. Gerard savait qu'il devait se débrouiller seul, mais il n'y arrivait pas.

Il criait, pleurait, comme une fillette qui avait prit une gifle à cause d'une crise. Il n'était pas par terre depuis plus de cinq minutes, mais elles ressemblaient à une éternité. Les deux garçons n'arrêtaient pas. Les gloussements insupportables de Jessica non-plus. Il souffrait de partout, sentait les coups dans son ventre, dans son dos, dans ses jambes, dans ses bras.

Puis un coup à la tête.

*****

Quand Gerard entrouvrit les yeux, il voyait flou. Tout était plus ou moins blanc. Il ne savait pas où il était, petit à petit il entendait des voix qui devenaient de plus en plus fortes, sans comprendre une parole, puis il commença à ressentir une douleur sur tout son corps. Elle s'intensifiait et devenait insupportable. "Est-ce que je suis mort ?" se demanda Gerard. C'était possible. Peu à peu le souvenir de ce qui c'était passé lui revint. "Il est réveillé..." entendit Gerard. Il ouvrit plus grand ses yeux et tourna la tête à gauche, là d'où venait la voix, pour voir qui parlait. Il voyait plus net, à présent, et il comprenait les mots. Il s'agissait d'une infirmière. "Tu sais où tu es ?" continua-t-elle. Il pensait avoir compris qu'il était à l'hôpital. "À... à l'hôpital ?" Il avait du mal à parler. "C'est bien. Tu te souviens de ton nom ?" "Gerard... Way." "Merci. Repose-toi bien, je ne sais pas ce qui s'est passé, mais tu peux remercier ce jeune homme de t'avoir trouvé", fit elle avec un signe de la tête vers la droite de Gerard, avant de partir. Il tourna la tête brusquement et ferma les yeux à cause de la douleur. Quand il les rouvrit, il vu les yeux bruns-verts du garçon de la dernière fois, puis il remarqua qu'il lui souriait. Alors Gerard esquissa un sourire, bien qu'au final ça ressemblait plutôt à une grimace. "Merci..." fit-il. "Quand tu iras mieux, on en parlera, si tu veux..." D'abord, Gerard trouva ça gentil, puis il se dit que s'était bizarre. Déjà, c'était le seul à l'avoir aidé, puis il avait attendu son réveil alors qu'il ne savait pas combien de temps il avait prit, et puis maintenant il voulait rester jusqu'à ce qu'il soit plus ou moins rétabli... "Il n'a rien de mieux à faire ?" se demanda Gerard.

L'infirmière revint quelques instants plus tard, un téléphone à la main et une expression de doute sur le visage. "Donna et Donald... ce sont bien tes parents ?" "Oui, fit Gerard, qui avait un peu reprit ses esprits. Il y a un problème ?" La mine de l'infirmière de défît. "Je viens de les avoir au téléphone, ils m'ont demandé de les appeler quand tu rentrerais à la maison... J'ai cru que c'était une blague." L'inconnu lança un regard grave à Gerard. "C'est normal", répondit-il simplement. Puis l'infirmière repartit à nouveau en silence, ce qui laissait Gerard et l'inconnu seuls.

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20.11.2016, 14:21

The Only Hope For MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant