Chapitre vingt-sept

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Le téléphone de Gerard sonna. Frank hésita à décrocher, étant donné que Gerard était encore à la douche. Le numéro affiché n'était pas enregistré, il décida tout de même d'appuyer sur le bouton vert. "Allô ?" "Gerard ?" "Non, c'est Frank, Gerard est à la douche. C'est qui ?" "Ah... vous êtes son copain ?" "Oui, vous êtes qui ?" "On rappèlera plus tard." Au moment où Frank allait raccrocher, Gerard sorti de la salle de bain avec une expression interrogatrice sur le visage. "Attendez, fit Frank. Il vient d'arriver." Il passa le mobile au plus grand en  murmurant "je sais pas qui c'est", et Gerard se présenta, hésitant : "Gerard Way, c'est qui ?" "Gerard, c'est maman... ça fait une semaine que tu ne viens plus à la maison, qu'est-ce qui se passe ? On s'inquiète, nous !" Gerard ne parla pas. Il ne pensait pas que ses parents remarqueraient même son absence. "Gerard, reviens s'il te plaît... je sais qu'on ne sait pas toujours bien s'y prendre avec toi, mais on t'aime, tu nous manques, Gee..."

C'était la première fois depuis longtemps que sa mère lui donnait un surnom affectif. Gerard ne savait toujours pas comment réagir, c'était comme si son cerveau avait arrêté de fonctionner. Pourtant sa mère continuait de s'excuser, de lui dire à quel point il manquait à la maison, et Frank lui demandait ce qu'il se passait. Mais il était incapable de répondre.

"Gerard... rentres, je t'en supplie ! On est même près à faire connaissance avec ton... copain, si ça peut te faire plaisir... comprends-nous, ça nous a fait bizarre..." "Euh... d'accord..." "C'est vrai ?! T'es d'accord ?! J'arrive ! Tu es où ?" Gerard lui donna l'adresse. Il regarda Frank avec une expression étrange sur le visage, entre l'inquiétude de ne pas savoir comment ses parents allaient se comporter et la joie de la proposition de sa mère. Peut-être qu'enfin ils allaient redevenir une vraie famille ? Il était sceptique. Mais, maintenant que ses parents semblaient faire un pas vers lui et lui donnaient une chance que tout redevienne comme avant, il n'allait pas reculer devant ce qu'il avait attendu si longtemps.

Il regarda Frank. "Je... je vais rentrer" dit-il avec un petit sourire que le plus petit avait de la peine à déchiffrer. "Tu es sûr ? Ça va aller ?" "Oui, ma mère vient me chercher, j'espère que tout va bien se passer." "Ouais, moi aussi. C'est cool..."

Gerard n'était pas sûr de sa situation. Il avait peur d'avoir fait de la peine à Frank, mais il savait qu'il comprendrait pourquoi il partait. Du moins, il espérait.

Jusqu'à ce que les parents de Gerard arrivent, ils restèrent silencieux. Ce n'était un silence pesant ni pour l'un, ni pour l'autre. Ils s'étaient installés sur le canapé, Frank dans les bras de Gerard, se laissant bercer par leur respiration qui accompagnait leurs pensées.

Puis la porte sonna. Gerard, qui avait oublié de prendre ses affaires, demanda à Frank d'ouvrir à sa mère pour prendre les quelques habits qui traînaient dans la chambre. Le plus petit accepta, un sourire hésitant figé sur ses lèvres. "Bonj-" "Frank hein ?" Donna le regarda de haut en bas, puis de bas en haut, sans expression vraiment lisible sur le visage. Le sourire de Frank disparu, il ne se sentait pas à sa place - alors qu'il était chez lui. "Oui, Gee est..." "Gerard !" Appela-t-elle, ignorant Frank. "C'était pas une bonne idée..." pensa ce dernier.
Gerard arriva, ses affaires dans le petit sac à dos qu'il avait finit de remplir. L'ambiance de la pièce était lourde et lui donnait envie de prendre ses jambes à son coup, mais il se dit que c'était parce que Frank était triste qu'il parte. Donna esquissa un maigre sourire, puis quand Gerard était assez proche d'elle, attrapa son bras et le tira dehors. "Attends, je-" Il tenta de se libérer de l'emprise de sa mère pour faire un dernier câlin à son petit-ami, en vain. Elle le traîna jusqu'à la voiture, ferma la portière et démarra en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire.
Les yeux de Frank s'emplirent de larmes, il voyait flou. Cette première rencontre avec la mère de son amoureux ne s'était pour le moins pas passée comme il l'aurait espéré. Il ne savait pas comment se sentir, si c'était vraiment une bonne solution que de le laisser partir. Sûrement pas.

Il s'avança d'un pas pour fermer la porte machinalement, s'assit sur le canapé, le regard dans le vide, les larmes montant de plus en plus jusqu'à déborder et couler lentement, sans sanglots ni bruit, dans le plus grand des calmes. Elles se contentaient de couler. Il n'avait jamais imaginé qu'une mère puisse avoir un tel comportement avec son enfant, la sienne ayant toujours été si douce.

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02/03/2017

Je suis dans l'avion pour aller en Crète et j'ai un sourcil détruit :)
(Edit : le sourcil va mieux)

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