Chapitre treize

90 9 3
                                    

Quelques semaines s'étaient écoulées, Gerard ne s'était toujours pas réveillé mais Frank était venu le veiller tous les jours. Tous les jours il lui répétait à quel point il s'en voulait, tous les jours il pleurait. Parfois les larmes l'épuisaient tant qu'il s'endormait au pied de son lit, il ne pouvait se faire à l'idée que son ami pouvait ne jamais se réveiller. Il se sentait coupable et incapable de réparer son erreur.
Mais aujourd'hui était un jour spécial : s'il y avait un risque qu'ils ne se reparlent jamais, il voulait lui dire tout de suite ce qu'il avait sur le cœur, avant qu'il ne soit trop tard. Il entra dans la chambre, ferma la porte et s'assit comme à son habitude au chevet du patient. Il lui prit la main et commença : "Gee..." hésita-t-il. Il commença à sangloter à l'idée de le perdre pour toujours. "J'aurais tellement aimé que tout se passe autrement... S-si tu est dans cet état, c'est à cause de moi, mais je t'ai dit des conneries... Je n'ai jamais pensé un mot de ce que je t'ai dit... La raison pour laquelle c'est si mal sorti, c'est... C'est parce que depuis qu'on s'est rencontrés, tu fais battre mon cœur, et l'idée que le tien batte pour cette fille, ça m'a détruit... Et ça me détruit encore aujourd'hui et un peu plus chaque jours. Gee... J-je t'aime tellement... Je-" La main de Gerard serra la sienne et il commença à ouvrir les yeux. Il n'était pas bien réveillé mais il put distinguer les yeux de Frank rougis par les larmes se mettre à sourire. "Tu es enfin réveillé !" dit-il en se précipitant de le prendre dans ses bras. Il ne lui demanda pas s'il avait entendu quoi que ce soit, il ne voulait pas vraiment en reparler. Il se dépêcha d'appeler une infirmière pour la prévenir. Il contempla ensuite son ami pendant qu'il reprenait ses esprits. L'infirmière entra dans la chambre et lui posa quelques questions, puis les laissa à nouveau seuls. Aucun des deux ne dit un mot, ils appréciaient simplement le silence. Puis au bout d'un moment, Frank se décida à parler : "Je suis désolé..." Gerard ne le laissa pas culpabiliser plus longtemps. "Non, Frank, c'est de ma faute, tu n'y est pour rien... Je me suis enfilé ces rails tout seul." "Mais je t'ai mal-" "Frank, ça va... je comprends. Tu avais l'air très touché de me voir avec Celyn et je comprends que tu aies pensé que je t'avais menti, ce n'est pas grave, j'ai juste... cru que je t'avais perdu à nouveau. J'ai pensé que tu ne me pardonnerais jamais..." "Moi aussi..." fit Frank avec un sourire gêné. Il était soulagé que Gerard ne lui en veuille pas mais ne savait toujours pas qui était cette fille. "Je ne savais pas que tu avais une petite-amie..." Gerard sembla mal à l'aise et tenta de s'expliquer : "Ce n'est pas ma copine... Je ne sais pas ce qu'est son problème, elle me harcèle mais j'espère qu'elle finira par comprendre qu'il ne se passera jamais rien entre nous." "Comment peux-tu en être si sûr ?" "Je ne sais pas, je ne l'ai jamais vraiment appréciée, et j'ai l'impression que mon âme sœur est différente de ce que je pourrais imaginer. Elle, elle est... un peu basique, c'est juste sa timidité qui la change des autres." "Enfin, à propos de ça, je commence à me poser des questions..." se dit-il. Il continua : "Mais je me fiche royalement d'elle." Frank sourit. "Je n'aurais vraiment pas aimé la voir à mon réveil, ça c'est sûr... C'est plutôt de sa faute si je suis ici. Je... je crois bien que je n'aurais voulu voir personne d'autre que toi... Merci d'être là." Frank se senti rougir et baissa la tête, tentant de cacher ses joues rougissantes avec ses cheveux noirs. Il ne pouvait pas s'empêcher de sourire, et Gerard le trouva absolument adorable. Quand Frank releva les yeux, il y plongea les siens. Ils étaient si beaux, il ne les avait pas vus pendant trop longtemps. Frank soutenait son regard, il se laissait hypnotiser malgré les joues qui s'enflammaient. Ils se contemplaient en silence, et Frank se sentait fondre un peu plus chaque seconde. Il voulait que ce moment dure toute l'éternité.

Mais l'éternité, c'était pour plus tard : les parents de Gerard avaient été prévenus que leur fils s'était réveillé, et étaient arrivés - sans se presser tout de même. Sa mère se tourna vers lui : "Tu te rends compte, Gerard ? Une overdose ? Encore ? Et tes études, ton futur ? Tu pense que c'est comme ça que tu vas nous rendre fiers ?" Son fils n'avait pas envie de répondre. Il savait pertinemment que quoi qu'il fasse, il ne les rendrait jamais fier ; il n'en avait même pas envie. Les parents Way continuèrent de le baratiner sans chercher de raison à son mal-être. Frank assistait à la scène, toujours assis sur sa chaise, serrant la main de son ami. Il avait cru comprendre que ses parents n'étaient pas faciles à vivre, mais il ne pensait pas qu'ils étaient aveugles et égoïstes à ce point. Au bout d'un moment, ils se turent et une infirmière arriva pour leur communiquer certaines informations, notamment la date où Gerard pouvait normalement rentrer à la maison. "Nous ne sommes pas pressés" dit Donald. Frank n'en revenait pas, et l'infirmière non plus. Les Way tournèrent les talons et laissèrent à nouveau Gerard seul avec Frank. "Tu sais, si jamais tu veux venir un peu chez moi à ta sortie, enfin... tes parents se fichent pas mal que tu sois là ou pas, hein ? Alors... Si tu veux je viens te chercher et tu pourras rester quelque temps..." Gerard lui offrit le plus sincère de ses sourires. "Avec plaisir... Merci."

-----

04.02.2017, 23:32

>> Deathbeds, Bring Me The Horizon <<

24.02.2017, 07:41

Bonjour bonjour, comment ça va aujourd'hui?

C'était juste pour vous dire que samedi (quand le chapitre sera publié) sera le premier jour des vacances, donc je perdrai peut-être gentiment le fil des jours (je suis déjà paumée quand c'est le week-end) donc vous aurez peut-être pas le chapitre mercredi, on va voir si j'y pense. Normalement le samedi suivant ça devrait aller et après c'est la rentrée (youpi).

25.02.2017, 07:25

"Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt" Mais si on dort pas du tout, ça compte aussi?
C'était la question du jour, je vais me coucher... bonne nuit.

Bisouus!!

-Deb🐝

The Only Hope For MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant