Chapitre dix

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Frank ne savait pas trop comment réagir à cet appel étrange. Il venait clairement de personnes qui voulaient du mal à Gerard, et il n'avait aucun moyen de lui venir en aide : il ne connaissait pas son adresse et ne pouvait pas l'appeler. Il ne voulait cependant pas le laisser tomber, si Gerard avait des problèmes il était prêt à tout pour l'aider. Il décida d'aller à l'hôpital à la recherche d'informations, bien qu'il doutait que qui que ce soit n'accepte de lui en donner.

Il prit le bus en direction de l'hôpital, mais quand il arriva à l'accueil personne ne voulait lui laisser d'informations. "Navrée monsieur, ce sont des informations privées et nous ne sommes pas autorisés à les transmettre si vous n'êtes pas de la famille" faisait la jeune femme au comptoir. "Mais je veux juste l'aider ! C'est moi qui l'ai trouvé et il a encore des problèmes ! S'il vous plaît, il a besoin d'aide !" "Je suis désolée mais il n'y a pas d'exception. Cherchez sur internet !" "Je ne sais même pas son nom de famille, s'énervait Frank. Je vous en prie !" Il continua de la supplier sans résultats pendant cinq bonnes minutes, mais quand d'autres personnes arrivèrent, l'hôtesse d'accueil le pria de partir.

Il n'eut pas le choix et remonta dans le bus pour aller au parc. Peut-être y avaient-ils des gens qui le connaissaient, mais il ne voulait pas tomber par accident sur ces gens qui lui en voulaient. Il demanda d'abord au chauffeur du bus : "Excusez-moi... vous connaissez un garçon d'à peu près mon âge, les cheveux noirs mi-longs, je sais pas s'il prend souvent le bus mais c'est important..." Devant l'air paniqué de Frank, le chauffeur se désolait. "Non, désolé mais c'est mon premier jour aujourd'hui et je ne prête pas attention au passagers..." "Oh... je vais me débrouiller alors..." Il descendit au parc dans l'espoir de trouver quelqu'un qui le connaissait, étant donné qu'ils ne s'était jamais vus très loin de là il ne savait pas où chercher. Il n'avait même pas de photo à montrer aux passants. Il demanda à quelque personnes mais aucune ne lui prêtait attention. Il sorti alors son téléphone de sa poche et n'hésita pas une seconde.

"Tiens, ça rappelle à ce que je vois. On te manque ?" "Je veux juste savoir où je peux trouver Gerard." "Bah je sais pas moi, chez lui peut-être ? ricanait Jessica. Tu veux faire quoi ?" "Dis-moi où il habite..." "Tu y crois vraiment ? Sinon quoi ?" Frank repéra derrière un arbre trois personnes, dont une fille qui était au téléphone. Il n'était pas sur de lui, mais il pensait que c'était eux. "Je vais te trouver..." dit Frank. "Oh, j'ai peur !" gloussait Dean. "T'as meilleur temps blondinette." Il vu la fille vers l'arbre se paralyser d'étonnement. "Bingo." "Comment tu sais ma couleur de cheveux ?" Frank ne répondit pas. Il s'approcha de l'arbre et pour éviter qu'ils entendent le téléphone, il raccrocha et le mit en vibreur si Dean voulait rappeler. Il passa devant eux comme si de rien n'était puis saisi brusquement Jessica par les joues et lui demanda encore une fois l'adresse de Gerard. Vandecamp avança vers eux pour défendre sa copine mais Frank lui donna un coup de poing dans le visage avec une force qui lui était inconnue jusque là : "Laisse-la répondre" ordonna-t-il. Frank ne se reconnaissait pas. Il semblait être quelqu'un d'autre. "J-je sais pas... je sais juste qu'il habite dans Essex Street..." "Dans quel coin ?" Frank était si menaçant qu'il se faisait peur à lui-même. "Près d-de l'arrêt de bus... Prends le dans la direction Nord et tu descends au cinqu-quième... S'il te plaît... lâche-moi..." Frank relâcha sa bouche et parti sans demander son reste. Vandecamp avait trop mal pour le rattraper et Davis était bien plus lâche qu'au téléphone. Quant à Dean, elle se contentait de pleurnicher.

Frank monta dans le bus et réfléchi à ce qui venait de se passer. Il n'avait pas l'habitude de se comporter de la sorte, il ne savait pas ce qui lui avait pris, mais ça l'enthousiasmait un peu... Il aimait bien cette nouvelle facette de lui-même. Il espérait juste que cela n'allait pas avoir de retombées futures. Il alla jusqu'au cinquième arrêt et descendit. Il regarda les maisons autour. Il y en avait beaucoup. Il regarda les prénoms sur les boîtes aux lettres ou sur les portes, et la troisième semblait être la bonne : "Donald, Donna, Gerard & Michael Way". Il sonna, et quelques instants après avoir entendu ce qui ressemblait à un "Gerard, va ouvrir !" pas très chaleureux, Gerard ouvrit la porte. Il avait les yeux rougis et gonflés et n'était pas dans son assiette, mais il prit immédiatement Frank dans ses bras. Il le fit entrer dans la maison et ils allèrent dans sa chambre. Il s'assirent sur le lit de Gerard.

Aucun des deux ne savait quoi dire. Gerard brisa le silence : "Comment t'as su où j'habite ?" "Um... fit Frank en se remémorant la violence qui s'était emparée de lui. C'est pas très important..." Il tortillait ses doigts. Il voulait réconforter Gerard mais ne savait pas comment. "Ces gens... c'est qui ?" "Des gens de ma classe... J'essaye de pas leur donner trop d'attention." "Pourquoi ils sont méchants comme ça ? Tu leur a fait quelque chose ?" Le visage de Gerard s'assombrit alors qu'il baissait les yeux. "C'est depuis..." il avait du mal à en parler. Les larmes lui montaient aux yeux, sa gorge se serrait et ses mains tremblaient. Frank se sentait mal et ne savait pas quoi faire. Il prit simplement Gerard dans ses bras et lui murmura qu'il n'était pas obligé de parler. Mais Gerard voulait parler. Il avait attendu tout ce temps que quelqu'un l'écoute, il avait juste peur de pleurer devant Frank. "Il y a un an... commença-t-il, toujours dans les bras de son ami, mon frère Mikey est mort." Frank ne s'attendait pas à ça. Il le serra plus fort pour lui montrer son soutien. "C'était mon meilleur ami, et depuis je me suis renfermé sur moi même... personne ne m'a tendu la main." "Je suis là maintenant, fit Frank d'un ton rassurant. Tu peux compter sur moi." Gerard sanglotait de plus en plus, il avait reçu si peu d'affection pendant cette année. "Depuis, continua-t-il, les gens ne prêtent pas attention à moi, et s'ils le font c'est pour me pourrir la vie... J'en peux plus, Frank. Je suis tellement seul, je déteste ma vie... même mes parents ne me soutiennent plus. Il se détacha de Frank pour plonger ses yeux pleins de larmes dans les siens. J'avais tellement personne que le seul moyen que j'avais pour me soulager c'était l'alcool et la drogue. J'ai failli mourir à cause de ca et je suis pas foutu d'arrêter." "Je sais que c'est dur de perdre un proche..." "Lui aussi alors ?" pensa Gerard. Frank commença à raconter : "C'était à une soirée, il y a trois ans. J'y étais avec... il hésita un instant puis continua. Mon petit-ami." "Je savais pas que..." bégaya Gerard. "Je voulais pas te le dire au début, fit Frank. Ça a tendance à changer le regard que les gens ont sur toi, et je voulais pas que ça change pour toi aussi." Gerard le rassura du regard. "C'était le premier garçon avec lequel je suis sorti, le dernier aussi. C'est celui qui m'a révélé." Les larmes montaient aux yeux de Frank, mais il continua. "On avait tous les deux beaucoup bu... on a pris de la poudre aussi. On a fini à l'hôpital, mais lui ne s'est pas réveillé..." Il éclata en sanglots. "C'est pour ça que j'ai été agressif quand je t'ai vu avec le sachet à notre rencontre. J'ai pas envie que les gens crèvent pour de la merde. J'ai aussi eu peur quand tu es tombé par terre à ta sortie d'hôpital... j'ai vraiment paniqué." Gerard était touché par tant d'attention. Frank ne s'arrêtait pas de pleurer, alors il le prit dans ses bras. "Je sais pas pourquoi, fit Gerard, mais je tiens vraiment à toi... si tu savais comme j'ai manqué d'attention depuis que mon frère est parti. Je veux plus jamais que tu parte... t'es le seul espoir pour moi..." Ils continuèrent de se serrer l'un contre l'autre en pleurant jusqu'à s'endormir.

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22.01.2017, 01:42

>> The Light Behind Your Eyes, My Chemical Romance <<

Hay tout le monde !

Je crois que ce chapitre est celui que j'ai préféré écrire jusque là, I mean c'est trop chou ! J'espère qu'il vous plaît aussi, il révèle un peu de choses... j'avais des palpitations rien qu'en imaginant la scène de la fin ^-^'

Aussi il est un peu plus long mais j'avais quand même pas envie de couper ça et de vous faire attendre samedi prochain.

On se retrouve dans la suite ! Bisouus

-Deb🐝

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