Une fois à l'air libre, Aragorn posa délicatement Ariane sur un rocher et la fit s'asseoir. Elle regardait dans le vide et ses larmes avaient séché sur ses joues, laissant des sillons dans la crasse qui serait amassée sur son maigre visage.
— Tu pourras marcher ? lui demanda l'héritier d'Isildur.
Ariane acquiesça, sans relever le tutoiement. Elle était consciente de ce qu'il avait fait pour elle. La jeune femme ne se sentait pas capable de faire ne serait-ce qu'un pas mais elle ne voulait pas être un boulet pour ses compagnons.
Gandalf était mort.
Elle avait tellement pleuré qu'elle était sûre de ne plus avoir une seule goutte d'eau dans son corps. Elle regarda le ciel, qu'elle n'avait pas vu depuis si longtemps et essuya ses joues. Ses yeux demeuraient cependant rouges et bouffis. Autrefois habités d'un éclat de malice, ils ne brillaient plus. Son regard était vitreux.
Ariane renifla et se leva sur ses jambes tremblantes, pour se rasseoir aussitôt. Autour d'elle, les Hobbits et Gimli sanglotaient sans se cacher et Boromir luttait pour ne pas verser de larme, de même que pour Legolas et Aragorn. La mort de Gandalf avait affecté l'équilibre de leur petit groupe. Il était le pilier, le guide de la Communauté désormais ébranlée.
Aragorn regardait au loin, les yeux rivés sur la Lòrien, leur objectif.
— Legolas ! s'exclama-t-il soudain. Relevez-les !
L'elfe ne comprit pas immédiatement ce qu'il lui demandait et resta impassible quelques secondes.
— Accordez-leur un moment, par pitié, le supplia Boromir, en pensant aux Hobbits qui pleuraient à chaudes larmes.
— Dès la tombée de la nuit, les collines grouillent d'Orques, expliqua le Rôdeur. Il nous faut atteindre les bois de la Lothlòrien avant le coucher du soleil. Allons, Boromir ! Legolas ! Gimli ! Relevons-les.
Ariane se leva, pantelante, et se dirigea vers Frodon qui serait écarté du groupe.
— Frodon ? l'appela-t-elle d'une voix cassée en s'agenouillant.
Le Hobbit se retourna vers elle, le visage mouillé de larmes. Elle l'attira dans ces bras et le serra fort. Il sanglota contre son épaule. Elle lui caressa les cheveux en versant quelques larmes à son tour.
— Aragorn a raison, il faut avancer.
Ariane essuya les larmes sur les joues de Frodon et le prit par la main avant de le ramener près des autres. Elle ébouriffa les cheveux de Sam en souriant tristement. La mort de Gandalf avait été une remise en question pour l'avenir de la Communauté. Mais Aragorn avait raison. Ils devaient arriver jusqu'aux bois de la Lòrien. Alors Ariane revêtit son masque de jeune femme souriante et avança, bien qu'elle fût complètement anéantie par la disparition du Magicien, qui l'avait protégée envers et contre tout et qui l'avait aidée malgré son histoire abracadabrante. Elle se sentait terriblement coupable de sa mort. Louise l'aurait su, et l'aurait sauvé., pensait-elle. Elle regrettait tellement de ne pas s'être intéressée plus que ça à cet univers...
Ils arrivèrent dans la Forêt peu avant la tombée de la nuit. Ariane marchait avec les Hobbits et Gimli. Ce dernier paraissait inquiet et jetait des coups d'œil tout autour de lui. Il se rapprocha de Frodon et posa une main sur son épaule.
— Ne vous éloignez pas jeune Hobbit !, dit-il brusquement. On raconte qu'une ensorceleuse vit dans ces bois. Une sorcière Elfe, aux terribles pouvoirs. Tous ceux qui l'ont regardée sont tombée sous son charme. Et on ne les a jamais revu !
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Excursion imprévue.
FanfictionAriane, jeune parisienne de 22 ans, étudie les langues avec sa meilleure amie, Louise. Cette dernière ne cesse de la bassiner avec sa saga fétiche, Le Seigneur des Anneaux. Étrangement, Ariane n'a jamais vraiment accroché. Louise a tout tenté : elle...