La Communauté marchait dans le froid du Col de Caradhras depuis maintenant plusieurs heures. Le vent soufflait sur leurs visages et dans leurs vêtements. Ariane marchait seule, s'enfonçant un peu plus dans la neige à chaque pas. Depuis son altercation avec Boromir, elle était grandement ignorée par ce dernier, Legolas et Gimli. Les Hobbits lui avaient expliqué de nombreuses fois qu'ils ne lui en voulaient pas. Elle s'était néanmoins excusée une bonne dizaine de fois. Elle préférait rester seule, pour l'instant.
Ariane pestait intérieurement contre l'elfe qui demeurait aussi léger qu'une plume tandis que le reste de la troupe s'enfonçait jusqu'à la taille dans la poudreuse. Soudain, Frodon, qui marchait avec Aragorn quelques mètres derrière, glissa sur la pente gelée et roula sur quelques mètres. Le Rôdeur accourut et l'aida à se relever. Frodon passa la main sur son cou désormais nu. Une lueur paniquée passa dans son regard bleu.
— Frodon ? Qu'y a-t-il ? lui demanda Aragorn, inquiet.
— Mon...
Boromir fit quelques pas, dépassa Ariane et ramassa quelque chose dans la neige. Le cœur de la jeune fille rata un battement lorsqu'elle vit que ce qu'il regardait avidement était l'anneau. Le Gondorien se releva et tendit l'anneau devant son visage, les yeux rivés sur cette arme maléfique.
— C'est une étrange fatalité que nous devions éprouver tant de peur et de doute pour une si petite chose, souffla-t-il.
Il contemplait l'anneau, comme si c'était la chose la plus belle au monde. Ariane avança vers lui d'un pas hésitant et tendit une main, mais elle stoppa son geste et laissa retomber son bras.
— Boromir ? l'appela-t-elle doucement.
Le Gondorien ne prit même pas la peine de se retourner. Il semblait en effet complètement hypnotisé par l'anneau. Ce qu'Ariane avait du mal à comprendre, c'était qu'elle ne ressentait rien par rapport à cette chose maléfique. Peut-être parce qu'elle ne faisait pas partie de ce monde. Mais elle jugeait ça étrange.
— Une si petite chose... chuchota Boromir.
— Boromir, s'exclama Aragorn d'une voix dure.
L'homme leva les yeux vers le Dunedain.
— Rendez l'anneau à Frodon, demanda-t-il fermement.
Il avait posé sa main sur la garde de son épée. Ariane le regarda, affolée, essayant de lui faire comprendre de ne pas la dégainer. Ce à quoi il répondit par un regard qui se voulait rassurant. Boromir descendit vers Frodon et lui tendit l'anneau.
— À vos ordres.
Frodon lui arracha des mains, et enfila aussitôt la chaine à son cou avec un air soulagé.
— Je n'en ai cure, déclara Boromir avec un grand sourire.
Il passa la main dans les cheveux du Hobbit en riant. Quand ils revinrent vers les autres, Legolas se tenait au bord du ravin, ses yeux scrutant le vide. Il se retourna vers Gandalf.
— J'entends une voix sinistre dans les airs, dit-il.
— C'est Saroumane ! cria Gandalf.
Un bruit sourd retentit au-dessus de leurs têtes, et d'énormes rochers dégringolèrent de la falaise. Tout le monde essaya de sauver sa peau en se collant à la montagne, alors que les rochers tombaient à quelques mètres de la compagnie.
— Gandalf, c'est trop dangereux ! Il essaye de déclencher une avalanche ! s'exclama Aragorn. Il faut faire demi-tour !
— Non !
Gandalf s'approcha du ravin et se mit à réciter des incantations. Sa voix amplifiée résonnait, mais celle de Saroumane leur paraissait plus nette. Soudain, un éclair frappa le sommet de la montagne. Une énorme quantité de neige se détacha du sommet. L'avalanche se dirigea droit sur eux. Gandalf hurla qu'il fallait se mettre à l'abri. Les yeux d'Ariane restaient fixés sur cette neige qui tombait, telle un monstre prêt à l'avaler. La peur l'avait envahie d'un seul coup. Le grondement de l'avanche retentissait dans toute la montagne. Soudain, quelqu'un lui saisit le bras et la tira vers l'avant.
— Ne lâchez pas ma main, Ariane ! lui ordonna Aragorn, car c'était lui qui l'avait attrapée de justesse.
La jeune fille s'accrocha à sa main et la neige leur tomba dessus. Elle eut l'impression qu'on venait de lui donner un coup de massue sur la tête. Elle tenta tant bien que mal de garder la main d'Aragorn dans la sienne mais la neige l'entraîna bien loin et ses doigts glissèrent. Elle fut emportée par l'avalanche, qui l'assomma.
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Ariane sentit qu'on la tirait vers le haut. Une fois sortie de sous la neige, elle inspira une grande bouffée d'air avant de sentir le froid qui lui engourdissait les membres. Elle dodelina de la tête, mais se reprit rapidement. Elle déplia ses doigts congelés et constata qu'elle était entière en un soupir de soulagement. Son regard dévia vers Legolas, qui venait de la sauver.
— Pendant un moment j'ai bien cru que...
Elle ne put finir sa phrase.
— Merci, merci infiniment, dit-elle à Legolas en s'accrochant à son cou.
Il tapota son dos, ne sachant quoi faire.
— Ce n'est rien, je n'allais pas vous laisser là-dessous.
Et Ariane sut, rien qu'avec cette phrase, qu'il ne lui en voulait plus.
— Vous n'avez rien de cassé ? s'inquiéta Aragorn en s'approchant.
— Je ne pense pas, non, dit Ariane en se détachant de Legolas.
Elle se redressa et jeta un regard circulaire alentours. Le reste de la Communauté s'était rassemblé en cercle non loin d'eux. Certains d'entre eux avaient de la neige dans les cheveux.
— Tout le monde va bien ? demanda-t-elle en regardant les Hobbits.
Ils acquiescèrent. Ils semblaient un peu secoués. Les autres allaient bien. Boromir et Gimli gardaient un air fermé.
— Il faut repartir, pressa Gandalf.
— Il est impossible de passer ! s'écria Boromir. Il nous faut redescendre le col et passer par la trouée du Rohan !
— Non. La trouée du Rohan nous rapproche des espions de Sauron, contesta Gandalf.
— Si nous ne pouvons passer par-dessus la montagne, alors passons par-dessous. Passons par les mines de la Moria, proposa Gimli.
Gandalf le regarda avec hésitation, mais cette fois il se tourna vers Frodon.
— Laissons le porteur de l'anneau décider.
Il y eut un long silence pendant lequel Frodon dévisagea chaque membre de la communauté. Son regard s'attarda sur Ariane, que Legolas tenait par le bras pour lui éviter un malaise, puis sur les autres Hobbits, terrifiés.
— Frodon ? s'enquit Gandalf.
— Nous passerons par les mines, décida Frodon.
— Qu'il en soit ainsi.
J'espère que ce chapitre vous a plu, bien qu'il soit très court ! À la première écriture, ils étaient beaucoup plus longs mais j'ai dû les découper en plusieurs parties pour qu'il y ait assez de chapitres dans l'histoire (sinon elle se serait probablement terminée en peu de temps). C'est pourquoi la longueur des chapitres n'est pas égale et que certains chapitres sont bien plus courts que d'autres.
J'espère cependant que cela vous plaît toujours 😊
À bientôt 👣
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Excursion imprévue.
FanficAriane, jeune parisienne de 22 ans, étudie les langues avec sa meilleure amie, Louise. Cette dernière ne cesse de la bassiner avec sa saga fétiche, Le Seigneur des Anneaux. Étrangement, Ariane n'a jamais vraiment accroché. Louise a tout tenté : elle...