TOME III - XXXVIII.

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Ariane était lotie au fond d'une couchette moelleuse, entourée de tous ses compagnons. Elle s'était endormie en moins de dix minutes, grâce à la main d'Eomer dans ses cheveux et à ses mots doux. Elle n'avait pas entendu Aragorn arriver, environ une heure plus tard. Elle n'avait pas non plus entendu la discussion qu'il avait eu avec Eomer, sur le fait qu'Ariane pourrait être malade cette nuit et qu'il valait mieux garder un œil sur elle. Le Rohirrim avait une confiance aveugle envers Aragorn, et lui avait confié la jeune femme sans inquiétudes.

Aragorn était resté éveillé longtemps, dans un coin de la pièce, à surveiller les moindres gestes d'Ariane. Lorsque Merry et Pippin étaient arrivés, ivres eux aussi, il les avait sermonné en leur demandant de faire moins de bruit. Les Hobbits s'étaient aperçus que leur amie dormait profondément dans un coin de la pièce et étaient allés se coucher sans rien dire. Gimli était arrivé en titubant et s'était affalé sur l'une des couchettes, avant de se mettre à ronfler bruyamment. Aragorn avait sourit doucement.

Au bout d'un certain temps, alors que tout le monde dormait paisiblement, il se leva et quitta la pièce. C'est ce moment qu'Ariane choisit pour se réveiller en sursaut. Elle mourrait de chaud. Elle enfila sa légère robe de chambre par dessus ses sous-vêtements et quitta la chambre. Elle se dirigea vers le balcon pour prendre l'air, mais bifurqua au dernier moment vers les toilettes, prise de nausées. Elle y passa quelques minutes, évacuant tout l'alcool qu'elle avait ingurgité quelques heures auparavant. En ressortant, elle alla se rincer la bouche, dégoûtée. Tremblante, elle prit le chemin qui la menait à l'extérieur et sortit sur le balcon. Elle aperçut deux silhouettes au bout de la promenade. Curieuse, elle s'approcha de quelques pas avant de remarquer que c'était Aragorn et Legolas. Elle resserra la ceinture autour de sa taille et vint vers eux.

— Insomnie ? questionna-t-elle.

Ils se tournèrent légèrement vers elle. Aragorn hocha simplement la tête.

— Les elfes n'ont pas autant besoin de dormir que vous, les humains, fit Legolas avec un léger sourire.

— Je suis au courant, merci... grogna Ariane en étouffant un baillement.

— Et toi ? s'enquit Aragorn.

— Je voulais prendre l'air. Il fait une chaleur étouffante, dans la chambre.

Pendant un instant, on entendit le silence de la nuit. Ariane prit une profonde inspiration, remplissant ses poumons d'air frais.

— Je rêverais de pouvoir vivre ici toute ma vie, confia-t-elle.

Aragorn et Legolas échangèrent un regard intrigué.

— Alors... Tu as abandonné l'idée de rentrer chez toi ? lui demanda l'elfe.

Ariane prit une grande inspiration mais ne répondit rien sur le moment. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle se mit à renifler. Legolas posa une main sur son épaule.

— Je... J'en sais rien, répondit finalement la jeune fille. J'aimerais tellement ne pas avoir à choisir...

— Tu n'as peut-être pas besoin de choisir, fit Aragorn.

— Ça, il faut encore que je le vois avec Gandalf... Il me doit certaines explications.

Elle sentit Legolas se tendre à côté d'elle.

— Mais, ne vous inquiétez pas... ajouta-t-elle rapidement. Je ne lui en veux pas.

L'elfe lui fit signe de se taire. Ariane fronça les sourcils.

— Qu'est-ce qu'il y a ? murmura-t-elle.

— L'ennemi... Il est ici.

La jeune femme sentit son cœur s'emballer.

Excursion imprévue.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant