Excursion imprévue.

TOME I - VII.

Après le déjeuner, Ariane retrouva Aragorn avec qui elle se balada dans les jardins. Elle eut l'occasion de faire plus ample connaissance avec lui et il se trouvait qu'au delà de son apparence sévère, Aragorn était très charmant. Ils avaient même réussi à avoir quelques fous-rires. Ariane, plus qu'Aragorn, d'ailleurs.

Le soir venu, il la raccompagna jusqu'à sa chambre et se promirent de se retrouver le lendemain pour manger.

Ariane s'endormit rapidement.

Le lendemain, Lìriel vint la réveiller ver neuf heures, comme de coutume. Ariane revêtit une robe verte émeraude avec un laçage doré sur les manches et dans le dos. Le col laissait ses épaules nues. Elle ne se sentait pas autant à l'aise qu'avec les autres robes, peut-être était-ce dû à la panique qu'elle ressentait par rapport au Conseil. Même si elle n'allait pas prendre la parole, elle serait quand même présente et elle savait qu'elle serait jugée. Les femmes ne participaient pas aux réunions de ce genre.

Au déjeuner, aux côtés d'Aragorn, elle ne mangea presque rien et ce même avec les recommandations de son nouvel ami.

— Mangez au moins vos légumes, Ariane. Vous m'avez dit que vous n'aimiez pas le poisson, mais les tomates ne devraient pas vous faire de mal...

— Je n'ai pas faim, je vous assure... J'ai la gorge tellement nouée.

— Pourquoi donc ?

— À cause du Conseil...

— Je m'en doutais. Mais ne vous en faites pas, vous serez à côté de moi et d'Elrond. Vous n'aurez même pas à vous exprimer, si vous ne le souhaitez pas. Il vous suffira juste d'écouter.

Rien n'y faisait. Son trait de caractère "stressée-pour-un-rien" l'envahissait. Après le repas, elle revint dans sa chambre, la boule au ventre. Sans faire attention, sur le chemin, elle bouscula un elfe. Elle s'excusa précipitamment et disparut. Lìriel était déjà là, à changer sa literie.

— Lìriel, je ne vais pas y arriver.

— Ariane, ne fais pas l'enfant... Tu es une adulte responsable et d'une maturité hors du commun. Tout ce qu'il te suffiras de faire c'est de rester bien droite sur ta chaise et d'écouter attentivement ce qui se dit.

Ariane inspira et expira plusieurs fois.

— D'accord.

— Quand es-tu censée y aller ?

— Aragorn viendra me chercher dans une demi-heure.

— Très bien. Souhaites-tu que je m'en aille ?

— Non ! Restes, s'il-te-plaît.

— Comme il te plaira.

Les deux femmes avaient laissé tomber le vouvoiement au bout de trois mois de cohabitation. Elles étaient assez proches pour qu'Ariane se confie à Lìriel sur tout et n'importe quoi.

Comme promis, une trentaine de minutes plus tard, Aragorn vint frapper à la porte de la chambre. Ariane en sursauta presque. Elle prévint Lìriel qu'elle s'en allait et rejoignit son ami. Ils marchèrent en silence jusqu'à la terrasse où se déroulait la réunion, Ariane étant trop anxieuse pour prononcer un mot. Elle s'assit tout au bout de la rangée, juste à droite du siège d'Elrond. Aragorn prit place à côté d'elle. Comme ils étaient légèrement en avance, ils attendirent que les autres personnes conviées s'assoient. Un elfe blond retint l'attention d'Ariane. C'était celui qu'elle avait bousculé moins d'une heure auparavant ! L'elfe lui lança un regard intrigué mais eut un sourire en coin. Ariane rougit et s'enfonça dans sa chaise. Aragorn hocha la tête dans la direction du nouveau venu.