TOME I - X.

2.2K 167 32
                                    

Le matin du 25 décembre, Ariane se réveilla en avance. Elle s'était couchée tellement tôt que Lìriel n'eut pas besoin de la tirer du lit, pour une fois. Lorsque cette dernière arriva dans sa chambre, Ariane était habillée. L'elfe avait une sorte de grande couverture marron dans les bras.

— Ariane ! s'écria-t-elle. Je ne m'attendais pas à te voir debout et prête !

— Comme quoi, tout a un début., sourit Ariane.

Il y eut un silence durant lequel chacune se regardait avec émotion. Ariane fut la première à reprendre la parole.

— Merci, Lìriel, pour tout ce que tu as fait pour moi. Je ne t'oublierai jamais.

— Et moi donc ! Tu es la jeune femme la plus étrange que je n'ai jamais rencontré... Mais tu as apporté du soleil dans mon quotidien. Tu me manqueras beaucoup.

Comme d'un commun accord, elles se jetèrent dans les bras l'une de l'autre. Elles s'étreignirent sans un mot. Lorsqu'elles se séparèrent, Lìriel lui tendit la grande couverture marron qui était en fait une cape.

— Avant que tu ne t'enfuies comme une voleuse, j'ai ceci à te donner. C'est une cape de voyage elfique, elle te tiendra chaud durant les rudes nuits. Elle est également imperméable au vent et à la pluie.

— Merci beaucoup, Lìriel, j'en prendrai grand soin.

Ariane attacha la cape autour de son cou.

— J'espère te revoir un jour, lança-t-elle à son ancienne femme de chambre et nouvelle amie.

Lìriel hocha la tête, les yeux rougis. Toutes les deux savaient que c'était impossible. Ariane jeta un dernier regard circulaire à la chambre qui l'avait accueillie durant tous ces mois et sortit. Elle inspira un bon coup pour éviter de fondre en larmes et se dirigea vers le lieu de rendez-vous pour le départ. Elle prit tout son temps, mémorisant chaque détail de cette magnifique cité qu'était Fondcombe et qui avait été sa maison pendant cinq mois. Elle n'y reviendrait certainement pas.

Elle déambula seule dans les couloirs un instant, puis se résigna à se rendre jusqu'à l'entrée de la cité où elle était attendue. Finalement, elle fut la dernière arrivée. Les Hobbits étaient rassemblés dans un coin et chaque autre membre de la Communauté restait seul, sûrement pour se plonger dans leur pensées. Ariane s'approcha de la seule personne qui la rassurait — c'est à dire Gandalf — et resta à ses côtés jusqu'à ce qu'Elrond n'arrive avec ses enfants, Glorfindel et d'autres elfes qu'Ariane ne connaissait pas. Gandalf se dirigea vers Elrond pour lui dire au revoir, alors elle fit de même. Elle s'inclina bien bas devant celui qui l'avait accueillie, nourrie et logée durant ces longs mois.

— Adieu, dit-elle, et merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. Je ne l'oublierai jamais.

Namarië, Ariane. Va. Et si les choses ne se déroulent pas comme convenues, tu seras toujours la bienvenue ici.

— Je m'en souviendrais.

Elle salua également Elladan, Elrohir et Arwen, qui sinclinèrent poliment, puis se dirigea vers Glorfindel. Elle hésita un instant, puis commença à se pencher en avant pour réitérer le salut mais son ancien entraîneur et ami l'arrêta.

— Pas de ça avec moi, Ariane.

La jeune fille releva la tête et plongea ses yeux dans ceux de l'elfes. Ils étaient embués.

— Glorfindel, je...

— Non, attends, laisse-moi d'abord te dire que je n'aurais pas pu rêver meilleure élève que toi. Tu as fait preuve d'un grand courage, d'une grande bonté de cœur et je te laisse partir l'esprit tranquille car je sais que tu y arriveras. Tu es forte, pour une simple mortelle, rit-il.

Ariane sourit tristement avant de se jeter dans les bras de son ami.

— Merci, souffla-t-elle. Merci infiniment.

Ils s'enlaçèrent pour la dernière fois, puis Ariane alla prendre place aux côtés des hommes de la Communauté. Elrond les regarda tous un par un avant de prendre la parole :

— Le porteur de l'Anneau prend la route en quête de la Montagne du Destin. Vous qui voyagez à ses côtés, aucun serment, aucun engagement ne vous oblige à aller plus loin que vous ne le souhaitez. Adieu. Ne vous détournez pas de votre but. Que la bénédiction des Elfes, des Hommes et de tous les peuples libres vous accompagne.

Ariane décida qu'il était temps d'arrêter de se morfondre et bomba le torse, la tête haute. Malgré tout, elle était fière de faite partie de la Communauté. Que dira Louise lorsqu'elle le lui racontera...

— La Communauté attend le Porteur de l'Anneau, dit Gandalf en regardant Frodon.

Le pauvre Hobbit était perdu dans ses pensées. Il leva les yeux vers le Magicien et se dirigea vers la sortie sans un regard en arrière. Ariane attendit que Sam, Merry, Pippin, Gimli, Boromir et Legolas ne franchissent l'arche qui indiquait la sortie de Fondcombe pour se mettre en route devant Aragorn, qui fermait la marche. Elle plissa les yeux pour retenir ses larmes, respira un bon coup et rattrapa les autres.

Elle était partie pour de bon.

Excursion imprévue.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant