TOME I - XIV.

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La Communauté traversa des galeries, des ponts, de longs couloirs dont le plafond était si bas que, mis à part Gimli et les Hobbits, chaque compagnon était obligé de courber l'échine pour y marcher convenablement.

De longues heures plus tard, ils débouchèrent dans une sorte de salle souterraine dont le plafond était très haut. Les parois étaient zébrées d'un genre de minerai brillant.

— La richesse de la Moria ne vient pas de l'or ou des joyaux, mais du mithril, expliqua Gandalf. Bilbon avait une cotte de mailles que Thorin lui avait offerte.

— Oh ! s'exclama Gimli. Ça c'était un cadeau royal !

— Je ne lui ai jamais dit, mais sa valeur était plus importante que la Comté entière ! continua Gandalf en s'esclaffant.

Ariane, qui marchait devant Frodon, se retourna pour voir sa réaction. Un demi sourire s'affichait sur son visage. Il serrait le col de sa veste dans sa main droite.

///

Deux nuits passèrent. Durant la première, Ariane chercha de la chaleur auprès de ses amis Hobbits et dormit serrée contre eux. La seconde nuit, elle dormit entre Pippin et Aragorn. Au fur et à mesure qu'ils avançaient, il faisait de plus en plus froid et Ariane avait pris le Hobbit grelottant dans ses bras. Aragorn s'était couché à côté d'elle et l'avait couverte d'une couverture supplémentaire. Cela apporta beaucoup de réconfort à la jeune fille.

Le deuxième jour, après des heures de marche, Gandalf s'arrêta subitement dans une grotte sombre.

— Je ne me souviens pas de cet endroit, dit-il simplement.

Ariane entrouvrit la bouche. Gandalf ne pouvait pas se perdre. C'était impossible. Elle était certaine qu'il allait bientôt se remettre à marcher, mais le Magicien s'assit sur un rocher en face de deux tunnels identiques. Ariane fut donc résignée. Elle s'assit à son tour, suivie des autres. Après tout, ils avaient bien mérité une pause après toutes ces heures de marche à pied.

— Sommes-nous perdus ? demanda Pippin à Merry, discrètement.

— Non, répondit ce dernier sur le même ton.

Pippin sembla réfléchir et reprit la parole.

— Je pense que si.

— Chut ! le gronda Merry. Gandalf réfléchit.

Pippin ronchonna.

— Merry... dit-il après plusieurs secondes. J'ai faim.

Ariane sourit, attendrie. Elle fouilla dans ses poches et en extirpa une pomme, qu'elle jeta aux deux cousins.

— Tenez, mangez.

— Mais, et vous ? demanda Pippin qui avait attrapé la pomme.

— Je n'aime pas trop les pommes. Je mangerais le reste. Mangez, je vous dis !

Pippin sourit et hocha la tête avant de croquer à pleine dents dans le fruit. Tout était faux, bien sûr. Ariane aimait beaucoup les pommes, mais les Hobbits avaient plus besoin de manger qu'elle. Elle serait bientôt accueillie et choyée par les elfes de la Lòrien.

Derrière elle, Gandalf et Frodon discutaient. Elle n'entendait qu'un mot sur deux, et ne fit pas spécialement attention. Elle se leva et s'approcha du reste de ses compagnons. Gimli avait allumé sa pipe.

— Êtes-vous réchauffée ? lui demanda-t-il.

— Oui, ça va mieux, merci.

— J'espère que vous ne tomberez pas malade, ma chère.

— Je l'espère aussi, dit-elle avec une grimace.

À Paris, elle était plutôt du genre à attraper un rhume au moindre coup de vent. Aujourd'hui, elle avait plutôt l'impression que Fondcombe et son air si pur avaient fortifié son organisme.

— Oh ! C'est par ici ! s'exclama soudain Gandalf.

— Ah ! Ça lui revient ! chuchota Merry à Pippin.

— Pas du tout, répondit Gandalf qui l'avait entendu. Mais l'air est moins nauséabond en bas. Dans le doute, Meriadoc, il faut toujours suivre son flair.

Sur ces mots, il s'engouffra dans le tunnel, suivi du reste de la Communauté. Gimli colla Gandalf de près. Les Hobbits marchaient devant Ariane et les deux hommes ainsi que Legolas fermaient la marche. Une fois qu'ils eurent débouchés dans une grande salle, Gandalf alluma son bâton.

— Risquons-nous à faire un peu de lumière, dit-il. Regardez ! Le Grand Royaume de la cité des Nains de Cavenain.

— Sûr que c'est artistique, y'a pas d'erreur ! s'extasia Sam.

Gimli s'approcha d'une porte ouverte où l'on voyait un semblant de lumière.

— Gimli ! le retint Gandalf.

— Non !, se lamenta à nouveau le Nain. Non !

Sur le moment, Ariane ne comprit pas mais suivit Gandalf. Ils entrèrent tous dans la salle éclairée. Au centre de la pièce, Gimli pleurait contre un socle de pierre. Une tombe, comprit Ariane. Il y avait quelques mots de gravés sur celle-ci.

— « Ici gît Balin, fils de Finduin, Seigneur de la Moria », lut Gandalf. Il est mort. C'est ce que je craignais...

Il retira son chapeau et murmura des mots pour rendre honneur au cousin de Gimli. Ariane, ne sachant quoi faire, baissa la tête et ferma les yeux. Elle se rappelait de Balin, il faisait partie des treize Nains des histoires de Bilbon.

— Il faut avancer, conseilla Legolas. Ne pas s'attarder ici.

Gandalf arracha un vieux livre poussiéreux d'entre les mains d'un cadavre et fit part de ce qu'il lisait.

— « Ils ont pris le pont et la deuxième salle. Nous avons barricadé les portes. Les tambours viennent des profondeurs. Nous ne pouvons plus sortir. Une ombre s'avance dans le noir. Nous ne pouvons plus sortir. Ils arrivent... »

Ariane se sentit très mal. Elle eut soudain l'impression d'être observée. Les autres aussi, d'après leur expression. Elle regardait tout autour d'elle, inquiète, lorsqu'un vacarme de tous les diables résonna dans toute la salle. Ariane se retourna vers la source du bruit pour découvrir Pippin, pâle comme un linge, penché au-dessus d'un puit.

— Crétin de Touque ! explosa Gandalf. Jetez-vous dedans la prochaine fois, cela nous débarassera de votre stupidité !

Pippin baissa la tête. Soudain, des bruits de tambours arrivèrent jusqu'à eux. Cette ambiance donnait des sueurs froides à Ariane.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle d'une voix blanche.

Frodon jeta un coup d'œil à son épée. Elle brillait d'un bleu vif.

— Les Orques ! s'exclama Legolas.

Une flèche se planta juste sous le nez de Boromir qui s'était approché de la porte.

— Reculez, restez près de Gandalf ! ordonna Aragorn.

Ariane resta interdite, tandis que Boromir alla fermer la porte. Deux flèches vinrent se planter sous son nez. Il barricada la porte avec deux grandes haches trouvées dans la pièce.

— Ils ont un Troll des Cavernes, rapporta Boromir.

Ariane crut qu'elle allait fondre en larmes mais resta impassible. Elle prit son courage à deux mains — tremblantes — et dégaina son épée. Elle était prête à se battre.

— Qu'ils approchent, cria Gimli, qui était monté sur la tombe de son cousin. Il y a encore un Nain dans la Moria qui respire !

J'espère que ce chapitre vous a plu ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, c'est très important pour moi. Je vais faire une double update aujourd'hui, car j'avoue que le chapitre d'après me plaît beaucoup 😌 donc, sur ce, à tout de suite 😉

Excursion imprévue.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant