TOME III - XLIV.

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La rencontre fut brutale pour les Orques. Ariane ne ralentit pas, et Vénus se fit un plaisir de piétiner chaque ennemi qui passait à la portée de ses lourds sabots. Quant à la jeune femme, elle décapita d'un large coup d'épée chaque créature malfaisante qui s'approchait un peu trop près des flancs de sa jument. Elles se retrouvèrent bientôt submergées. Les Orques étaient en surnombre et ils grouillaient tout autour d'elles. Elles parvenaient à répliquer, mais Ariane commençait à fatiguer.

Et elle n'était pas au bout de ses peines. Un bruit de cor retentit au loin. Elle vit alors tous les Orques se mettre à courir, fuyant les combats. Ariane leva la tête vers la source du bruit.

— Oh mon Dieu... souffla-t-elle, effarée.

De gigantesques éléphants, au moins une vingtaine, marchaient d'un pas lourd droit vers eux. Ils possédaient quatre défenses chacun et portaient sur leur dos des sortes de vigies, remplies d'hommes qui n'avaient vraiment pas l'air sympathique. Ariane rejoignit Théoden.

— J'imagine qu'ils ne viennent pas pour nous aider ?

— Ce sont les légions des Haradrim, sous le joug de Sauron. Ils sont venus avec leurs Oliphants depuis le Sud.

— Vous croyez qu'on peut s'en sortir face à de telles créatures ? demanda Ariane.

— Ma fille, si je suis venu jusqu'ici, c'est pour une bonne raison. Il est hors de question de faire demi-tour. Reformez la ligne ! hurla Théoden à ses hommes. Reformez la ligne !!

Ariane obtempéra et se retrouva entre deux soldats qu'elle ne connaissait pas. Elle se pencha par-dessus l'encolure de sa jument.

— Ma belle, c'est notre heure de gloire. On va y aller au grand galop, et hors de question de reculer. Tu es prête à faire ça pour moi ?

Vénus piaffa, cognant le sol de ses sabots antérieurs.

— C'est bien ce que je pensais. Eh bien, ma jolie Vénus, si le soleil doit être rouge demain matin, faisons en sorte qu'il le soit grâce à nous.

— Chargez !! s'écria soudainement Théoden.

Vénus démarra aussitôt. Ariane fut secouée par le départ mais reprit bien vite ses marques. Ils parcoururent quelques mètres avant d'arriver entre les pattes des Oliphants. Vénus fit en sorte d'éviter leurs gigantesques défenses, et guida Ariane jusque sous l'un d'entre eux. À l'aide d'autres soldats qui tiraient leurs flèches, Ariane entailla les pieds des énormes créatures. Vénus fit soudain un gigantesque écart, évitant de se faire écraser par l'animal, mais Ariane chuta, prise de court. Elle se roula immédiatement en boule, les mains au-dessus de sa tête, et attendit que le sol ne tremble plus pour se relever. Tout autour d'elle, c'était la pagaille. Elle garda son épée entre ses doigts serrés, et se mit à paniquer.

— VENUS !! VENUS, OÙ ES-TU ?

Elle n'eut pas le temps de la chercher, soudain deux Orques se jetèrent sur elle. Ariane répliqua immédiatement, jouant de son épée entre ses deux assaillants. Sa gorge se serra lorsqu'un troisième rejoignit le combat. Elle ne s'arrêta pas pour autant, quitte à se prendre quelques coups. Elle se sentait faiblir. Elle s'apprêtait à tomber d'épuisement, lorsqu'un hennissement familier lui parvint aux oreilles. Elle sentit son cœur se gonfler de joie en voyant arriver Vénus. La jument fonça sur les trois Orques et s'occupa de les mettre à terre.

— Oh, Vénus ! s'exclama Ariane. Tu es là ! J'ai eu si peur, j'ai cru que tu étais morte !

Vénus souffla d'indignation, et frappa le sol de son sabot.

— Non, bien sûr... Tu n'aurais jamais pu me faire ça, dit Ariane en souriant. Allez, on a pas le temps de se reposer. Le combat n'est pas fini !

Excursion imprévue.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant