TOME III - XLI.

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Lorsque Ariane se réveilla le lendemain, la place que Pippin avait occupé était vide. La jeune femme se leva doucement et se revêtit de sa tenue habituelle, avant de passer dans la pièce d'à côté. Elle était vide. Ariane laissa échapper un grognement de mécontentement, et s'empressa de quitter la chambre.

Elle se retrouva bientôt dans les rues de la cité blanche. Hélas, chercher le Magicien Blanc parmi toutes ces dalles blanches n'était pas chose aisée. Elle finit tout de même par le trouver, essayant de passer inaperçu en longeant le mur. Elle se précipita à sa rencontre.

— Gandalf ! J'étais très inquiète ! réprimanda-t-elle. Pourquoi ne m'avez-vous pas réveillée ? Où est Pippin ??

— Shht, ma fille, tu vas tout faire rater, siffla Gandalf entre ses dents.

— Je vous demande pardon ? Rater quoi ? Et où est Pippin ??

Gandalf leva brièvement les yeux vers le haut. Ariane fronça les sourcils. Le Magicien insista en réitérant son geste. La jeune femme suivit son regard vers l'une des tours de vigie où se tenait la pile de bois censée servir aux feux d'alerte. Et, quelques mètres en contrebas, une silhouette familière escaladait la roche à mains nues. Ariane étouffa un cri.

— Mais il va s'écraser ! s'exclama-t-elle.

— Moins fort ! gronda Gandalf.

— Pardon... Mais il va s'écraser ! répéta Ariane en baissant la voix.

— Aies confiance en lui.

Ariane suivit la progression du Hobbit avec un regard inquiet. Elle fut soulagée lorsqu'elle vit qu'il était arrivé en haut sans encombre, et qu'il avait réussi à faire s'enflammer la pyramide de bois. Or, il fallait bien qu'il redescende, et ça n'était pas aussi simple. Elle put le voir prendre sa descente avec agilité avant que Gandalf ne l'entraîne plus loin, sur un balcon qui laissait apercevoir la magnifique chaîne de montagnes.

— Amon Dîn... fit le Magicien, tandis qu'un deuxième brasier s'allumait au sommet d'un pic rocheux. L'espoir s'est embrasé.

Autour d'eux, les soldats du Gondor s'agitaient dans tous les sens.

— Combien de temps avant que ça ne parvienne au Rohan ? demanda Ariane.

— Patience, mon enfant... répondit Gandalf. Ce n'est plus qu'une question de jours.

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Aragorn se redressa, intrigué. Il se leva et fit un pas en avant. Ses yeux ne le trompaient pas. Les flammes étaient bien réelles.

Aussitôt, il se mit à courir en direction du Château d'Or. Ses longues jambes lui permettaient une rapide progression, bien qu'il aurait aimé aller plus vite. Il monta les marches du perron quatre à quatre et pénétra en trombe à l'intérieur de la salle principale.

— Les feux d'alarme de Minas Tirith ! s'écria-t-il. Les feux d'alarme sont allumés !! Le Gondor appelle à l'aide.

Chacun se tut, attendant avec appréhension la réponse du Roi. Elle ne fut pas décevante.

— Et le Rohan répondra.

Aragorn soupira de soulagement.

— Réunissez les Rohirrims ! ordonna aussitôt Théoden.

Peu de temps après, les cavaliers étaient tous prêts à partir, rassemblés dans la cour du château.

— Rassemble l'armée à Dunharrow, demanda Théoden à Eomer. Prends tous les hommes disponibles. Tu as deux jours. Au troisième, nous partirons pour le Gondor... et la guerre.

Excursion imprévue.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant