TOME II - XXIV.

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Après avoir amené Ariane à sa sœur, Eomer était rapidement reparti, non sans avoir jeté un dernier regard vers les portes de sa cité. Il regrettait de ne pas avoir pu connaître plus cette étrange jeune femme... Il galopait avec ses hommes lorsqu'il remarqua trois hommes, seuls, au loin. L'un d'entre eux les interpella.

— Cavaliers du Rohan ! cria-t-il. Quelles nouvelles des Hommes de la Marche ?

Eomer, intrigué, s'approcha. Il fit signe à ses hommes de les encercler. Il fut encore plus surpris lorsqu'il remarqua que ces trois hommes faisaient partie de trois races différentes.

— Que font un Elfe, un Homme et un Nain sur le Riddermark ? demanda-t-il, méfiant. Répondez !

— Donnez-moi votre nom, dresseur de chevaux, répondit le Nain d'un ton agressif, et je vous donnerais le mien.

Eomer, se sentant insulté, descendit de son cheval et s'approcha du Nain, le surplombant de toute sa hauteur.

— Je vous couperais volontiers la tête, Nain, si elle sortait un peu plus du sol, répliqua-t-il.

Vif comme l'éclair, l'elfe encocha une flèche et la pointa sur Eomer.

— Vous seriez mort au moindre geste ! le menaça-t-il.

L'homme, qui jusque-là s'était fait discret, fit un pas vers l'elfe et posa une main sur la flèche dirigée vers le Rohirrim.

— Je suis Aragorn, fils d'Arathorn, se présenta-t-il. Voici Gimli, fils de Gloïn et Legolas, du Royaume Sylvestre.

Il désigna tour à tour le Nain et l'elfe.

— Nous sommes des amis du Rohan et de Théoden, votre Roi.

Eomer eut un pincement au cœur en l'entendant parler de son oncle.

— Théoden ne reconnait plus ses amis de ses ennemis, soupira-t-il en retirant son casque. Pas même les siens. Saroumane a empoisonné l'esprit du Roi et a revendiqué la suzeraineté de ses terres. Mes cavaliers sont loyaux au Rohan et pour cela, nous avons été bannis. Le Magicien Blanc est rusé. Il va et vient, à ce que l'on dit... Vieillard enveloppé d'un manteau à capuchon... Et ses espions se faufilent partout à travers nos filets.

Il avait dit ça d'un ton presque accusateur, comme s'il avait besoin de justification.

— Nous ne sommes pas des espions, le rassura Aragorn. Nous pourchassons un groupe d'Uruk-Hai en direction de l'Ouest. Ils ont emmené captifs trois de nos amis.

Eomer pensa à Ariane. Non pas qu'il ait réellement cessé de penser à elle depuis qu'il l'avait laissée aux mains de sa sœur mais cela paraissait évident. Cet Aragorn la connaissait.

— Vous ne chercheriez pas une jeune femme brune ?

— Vous l'avez vue ? demanda Aragorn en criant presque.

— Ariane, c'est ça ?

— Vous l'avez vue, le ciel soit loué, soupira le Rôdeur de soulagement. Comment va-t-elle ?

— Elle était blessée... Ce n'était pas vraiment beau à voir. Je l'ai amenée à Edoras. Ma sœur l'a prise en charge. Elle est en sécurité désormais, vous n'avez plus de soucis à vous faire pour elle.

Les trois marcheurs se détendirent immédiatement.

— Nous l'avons trouvée dans un fossé, près de la forêt. Les Uruks qui l'avaient enlevée ont été détruits. Nous les avons massacrés pendant la nuit.

— Mais... il y avait deux Hobbits avec elle ! rappela Gimli. Avez-vous vu deux Hobbits ?

— Ils seraient petits, des enfants à vos yeux, expliqua Aragorn.

Excursion imprévue.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant