Chapitre 5

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Deux ans se sont écoulées. Je venais de fêter mes 20 ans loin de ma famille et loin de Mansour.
J'avais finalement rejoint la France pour mes études. J'avoue qu'au début c'était dur voir très dur mais maintenant Dieu merci. Je m'étais installée chez maman Fatou,la soeur à maman durant les premiers mois. Par la suite je me suis prise un petit studio qui coûter assez la peau des fesses. J'arrivais à allier ma vie au boulot c'est-à-dire mon stage qui me faisait des sous car normalement je dois étudier de 8h á 13h et faire le stage avec lequel je suis bien encadrée le reste de la journée. Cela me permettais de faire 3 années au lieu de 4 années d'études prep. Sans compter 3 autres années préparatoires où je dois étudier tout ce qui est décoration perception...Architecture dale dou ay Foo ( l'architecture n'est pas un jeu ).
Le Samedi et le mercredi après-midi vu que j'ai pas cours j'exerçais le boulot de serveuse sans compter l'argent que papa m'envoie je me débrouille quand même bien Al hamdoulilah.
Donc voila c'est ce qui me permettais de gérer le studio et mes affaires personnels.
Maman Fatou était très fière de moi disant que je suis devenue une grande fille responsable malgré qu'il me restait du chemin à faire. Et je luis faisais de temps en temps des cadeaux vu qu'elle m'assiste beaucoup.
J'allais chez elle tous les dimanches. J'avais aussi faite la rencontre de tata Amina (la marraine de Sadiya).
Cette dernière me manque énormément .On ne pouvait presque plus se parler car le boulot me prenait tout mon temps.
Papa et maman aussi je les appelais 3 voir 4 fois par semaine et maintenant que j'y pense ça sera plus économique pour moi de leur parler via Skype.
Concernant Mansour,il me manquait aussi et pas qu'un peu. Terriblement. J'en pleurais même dès fois. Il s'est finalement incrusté dans l'entreprise familiale.
Durant ces deux dernières années il est venu me voir au moins 7 ou 8 fois et il restait pour environ 1 où 2 semaines. Son travail ne lui permettait pas de faire de nombreux déplacements.
Il fallait quand même qu'il mérite son poste et gagne la confiance de son papa même s'il l'a déjà.
En bref tout le monde allait bien y compris mes frères et soeurs qui ont sûrement embellis.

Mes deux ans en France prennent fin j'hésite à revenir il me reste normalement 4 années pour être totalement formée mais bon on verra.

Je devrais rentrer dans moins d'une semaine. J'en profitais pour me rendre chez maman Fatou pour régler les quelques détails de mon départ.

Plus que trois jours et je serais enfin retournée au pays de la Téranga qui en passant me manque aussi.
Si seulement je savais...

L'histoire débute enfin.

Je m'étais levée très tôt ce jour ce qui est rare afin avant mon arrivée en France. Je voulais juste en finir avec les cadeaux que je devais acheter au plus vite avant mon départ demain.
J'avais quasiment fini vers 15h et il me restait plus que les chocolats de Sadiya. Ah cette fille !
Au même moment où j'allais franchir la confiserie je reçus un appel de maman ( elle se nomme Aicha en passant ) ce qui est plutôt bizarre.

*conversation téléphonique*
Moi : Allô maman ?
M.A : Oui ma fille cava ? Tu te portes bien ?
Moi : Oui maman Al Hamdoulilah. Que se passe-t-il tu a l'air inquiète!
M.A : Oh rien ma fille chérie je voulais avoir de tes nouvelles rien de plus.
Moi (en riant) : Wa maman ni guama namei ? Pourtant demain reik gua guiss ma.
M.A : Oui mon bébé je sais mais bon soumala namoul kane lay name ? Anh ? Porte toi bien en tout cas. Je t'aime fort ma puce.
J'avoue que j'ai eu très peur à cet instant.
Que se passe-t-il ?
Moi : D'accord maman ne t'inquiète pas porte bien aussi. Je t'appellerais plus tard. Je t'aime encore plus mamoune fis-je en raccrochant.
Elle avait l'air de s'inquiéter pour je ne sais quoi. Ou je me fais sûrement des idées.
J'avais déjà fini de prendre une quantité de chocolats pour Sadiya mais aussi pour la famille. À force d'acheter je remplirais sûrement où dépasserais le nombre de kilos permis mais bon ça devrais aller.
Je me suis dirigée vers la caisse pour payer mes achats quand soudain des cris fusèrent de partout. Moi j'étais pétrifiée à cet instant et n'entendait que des coups de feu. J'ai pris peur et voulais prendre le chemin de la sortie quand on me tira par derrière. J'avais pas pris le temps de regarder qui c'est mais je pensais que c'était plutôt pour me protéger des coups de feu qui venaient de là bas. Dieu du ciel !
Des hommes en cagoule ont fait irruption dans le magasin. Mais putain elle est où la police ? Il se passe quoi j'étais grave déboussolée. Les cris se faisaient de plus en plus intenses et me tympanisaient comme jamais mais je m'en foutais à cet instant. Je pleurais. Encore et encore. Ma tête me faisait tordre de douleur et mes pieds en coton ne m'aidaient pas du tout. J'avais l'impression d'être dans un rêve. Non un cauchemar ah non non un film d'action. Oui s'en était un. Les gens couraient et me bousculaient par la même occasion. Jamais je ne pensais me retrouver dans cette situation où mon regard se posait sur des personnes innocentes en pleurs, certains étaient blessés et on remarquait des enfants encore attachés au pied de leur parents.
Je supportais pas cette image. J'avais du mal à tenir avec tout ce sang.
C'était traumatisant,c'était juste horrible et le cauchemar était loin d'être fini.
À ce moment j'ai su que c'était chacun pour soi Dieu pour tous. Maman avait donc ce pressentiment.
Mon mal augmentait de plus en plus et je voyais à ce moment ma vie défiler sous mes yeux. Tout ce que j'ai retenu de ce moment tragique était cette explosion qui m'à conduit à un évanouissement laissant ma tête cogner fort sur le comptoir.

Point de vue omniscient (extérieur)
Qui aurait vraiment aimé vivre ce moment ? Personne dira-t-on !
Pendant que certaines personnes veulent mettre fin à leur vie à leurs souffrances et partir dans l'au delà d'autres se battent pour survivre, profiter de la vie,profiter encore et encore de leur famille et autres.
Pendant que d'autres veulent aussi survivre pour réussir afin que leurs chers et tendres parents puissent être témoins de leur réussite,pour qu'ils soient et restent fiers d'eux.
Pendant que d'autres veulent encore bénéficier des délices de la vie,revoir les personnes qui leur sont importantes dans le but de leur renouveler un amour pur et sincère.
Pendant que d'autres rêvent de fonder une famille avec l'homme de leur rêve.
Pendant que d'autres aimeraient tellement se repentir de leurs péchés...
Pourquoi tant de méchanceté gratuite ? À croire qu'il essaye de pendre la place de Dieu ! Lui qui a l'unique droit, le plus absolu sur ces serviteurs. C'est pourtant lui qui devraient nous ôter la vie et non des personnes au coeur ignoble ayant les mêmes droits et devoirs que vous.
À quoi bon fusiller des personnes source d'espoir de soutien ou d'appui pour leur famille ? Ont-ils pensé aux enfants qui risqueront d'être traumatiser à vie. À quoi bon vouloir dévaliser des magasins où ne serait-ce qu'une personne y gagne le gain de sa vie ?
Pourtant tout métier reste honorable !
Pourquoi ne pas travailler et gagner dignement sa vie.
Telles étaient les questions que l'on se posaient ! Qui pour répondre ?

Cette explosion en a fait des ravages.
Des morts ? Oui il y'en avaient.
Des blessés ? Plus que l'on ne pensait.
Des disparus, non-retrouvés ? Aussi.
Toute la France était meurtrie. Plus personne ne s'aventurait à sortir dans la rue. À chaque coin de rue, à chaque angles, des gendarmes et policiers étaient au rendez-vous. Les proches des victimes n'allaient-ils pas frôler la folie ?
Et pendant ce temps où se trouvait notre belle Ramata. Etait-elle morte ? Blessée ? Portée disparue ? Nul ne savait.
Jamais information n'avait était aussi choquante.
Ramata avait-elle été retrouvé ? Telle était la question des proches.
Après l'explosion elle s'est retrouvée avec de graves séquelles. Le pied gauche cassé faut dire que la bousculade ne l'avait pas raté , un traumatisme crânien dû à sa perte de mémoire, et à failli être brûlée vive si ce n'était son inconnue d'ange gardien.

De l'autre côté,Mansour, le pauvre s'était rendu à Paris car les informations et le fait que la jeune fille n'était toujours pas de retour au Sénégal l'avait mis au courant de la situation redoutant le pire.
Elle n'était pas retrouvable. Quelle tragédie !
Le lieu du drame était dépaysé. Les enquêteurs avaient déjà ouvert une enquête. La pauvre Mansour avait fait le tour des hôpitaux où avaient été transportés les victimes dans l'espoir de retrouver sa dulcinée. Mais malheureusement rien.
Ce dernier était abattu et avait même fait une crise devant les policiers qui lui avaient certifié qu'elle a sûrement péri .
Sa famille à Dakar était encore sous le choc et était inconsolable. La maman de la victime, le papa (Pâ Babacar), ses frères,ses sœurs,tantes et tontons, cousines et cousins, personne n'était en reste.
Sadiya, elle ,allait parcourir la ville sous l'étiquette d'une folle, fort heureusement que sa maman était présente. Elle allait chaque jour chez sa meilleure amie pour rester au près de tata Aicha et en même temps s'enquérir des nouvelles concernant son amie.
Mansour lui a dû revenir le coeur en miettes sachant qu'il ne pourrait regarder les proches et leur dire que plus jamais il ne reverrait sa Juliette, sa Rose. S'en était fini pour lui. Il ne voulait plus de cette vie désolante. Cette vie qui lui avait donné la chance de rencontrer sa Ramata à peine pour après le lui arracher aussi cruellement. Ça fait mal de ressentir la perte d'une personne qu'on aimait plus que sa propre vie se disait-il.
" Ramata demna , demna , foumakey dieuléti " se disait-il.
Ils gardaient pourtant tous espoir mais au bout de deux semaines, ils ont dû faire le deuil pour le repos de l'âme de Ramata. Ce qu'ils ne savaient pas c'est que Ramata était belle et bien en vie. Encore de ce monde...

Idylle aux oubliettes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant