Chapitre 6

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Plus le temps passait,plus la famille Kane ressentait férocement le vide laissé par leur fille. La maman de la jeune fille faisait pitié de jour en jour. À croire que sa fille l'appelait,elle se mettait par réflexe devant l'ordi à attendre tranquillement que sa fille pointe le bout de son nez avec son éternel sourire qui ne quittait jamais son visage angélique.
C'est dure pour une maman de perdre son enfant,la chaire de sa chaire, le joyau qu'on a eu à porté durant 9 mois.
En bref tout était terrible mais bon accepter la décision d'Allah était la meilleure chose à faire se disaient-ils.
Du côté de Mansour,rien n'allait non plus. Il a préféré rester plusieurs jours sans aller au boulot et au jour d'aujourd'hui aussi. Celle pour qui il se tuait au bureau pour lui offrir une vie des meilleures n'est plus de ce monde s'entêtait-il à faire comprendre. Il n'y avait plus un seul soupçon de jovialité dans sa vie lui qui est de nature très joviale. Ses parents faisaient tout pour l'assister dans ses moments durs. Il a fallut que sa petite soeur Zahra vienne pour le tenir compagnie après une longue absence. Son meilleur ami Ahmad était aussi venu en vacances "sous prétexte". C'est son ami d'enfance depuis la France mais avait déménagé au Maroc. Mansour n'avait pas besoin de la pitié que lui accordaient les gens à son égard ce qui l'énervait de plus.
Mais faut aussi savoir qu'avoir la compagnie de son ami lui faisait du bien et rajoutait du baume à son coeur.
Sadiya elle, faisait du mieux qu'elle pouvait et tenait encore pour les parents de sa meilleure amie qu'elle considérait comme sa seconde famille. Mais au fond d'elle et à chaque fois qu'il arrivait qu'elle soit seule,elle souffrait en silence.
En fin de compte,ils pensent tout un chacun que Ramata était morte ce qui n'était pas le cas. Seul son frère Bachir à qui son intuition ne mentait jamais gardait espoir. Mais jusqu'à quand ?

En France par contre, chez la jeune fille, sa situation s'était améliorée afin un peu mieux. Après l'explosion où elle a failli péri, un ange envoyé par Dieu lui a apporté son secours. Cette personne qui l'avait protéger des coups de feu venant de l'entrée du magasin était la même personne qui l'avait secouru après son évanouissement.
Elle s'en été sortie avec des séquelles qui avaient guéri maintenant. Son pied gauche allait bien à présent. Le traumatisme crânien dont elle a été victime n'arrangeait en rien au début mais grâce à l'aide de Issakha (son bienfaiteur) et ses nombreux rendez-vous chez son psychiatre tout allait pour le mieux mais n'empêche aucuns souvenirs de sa vie antérieure. Des idées assez claires de l'incident précédent lui parvenaient car c'était un des événements récents. Juste cela ! Pas un seul souvenir de sa famille,de Mansour,ni de sa meilleure amie. Rien .
Elle ne se souvenait pas de sa vie au Sénégal. Alors comment allait-elle faire ? Qui pour l'aider ?

Éclipse de 5 ans

Point de vue Ramata

Cinq années se sont écoulées.
Cinq années où le simple fait de vouloir connaître mon identité était tout un problème nom de Dieu.
Cinq longues années où Issakha m'a pris sous son aile. Il m'a aidé , soutenu , nourri , hébergé bref tout ce que vous voulez . Il s'est occupé de moi et m'a couvert d'un amour fraternel sans rien me demander en retour. Je me demandais même parfois au nom de quoi il faisait tout cela. C'est mon frère , mon papa , mon confident , le best des best.
Si j'ai aujourd'hui pu découvrir qui j'étais avant cette explosion guinaw Yallah mome la. Il a été d'une bonté qui me faisait honte parfois car ne pouvant lui rendre la monnaie. Il avait aussi une famille , marié à une belle sénégalaise Sokhna avec qui il a eu 3 bouts de chou , Bébé Mohamed le plus petit, Gora et Moustapha l'aîné. Cette femme est un ange , la bonté incarnée. Elle m'avait aussi grave assisté et me considérait comme sa petite sœur jamais de Ramata sans Sokhna et jamais de Sokhna sans Ramata. En somme c'est une famille pour qui je ne peux remercier assez.
Un jour alors que je devais aller à mon rendez-vous chez mon psychiatre avec Sokhna,j'ai croisé Tata Amina (la marraine à Sadiya si vous vous rappelez). Elle était à deux doigts de s'évanouir en me voyant et quand elle a retrouvé ses esprits,elle s'est avancée jusqu'à ma hauteur comme pour voir si c'était vraiment moi . Elle n'en revenait pas et a versé des larmes qui m'ont par la suite entraîné.
Cet incident c'était bien au début quand j'allais un peu mieux et que ma conscience m'avait enfin permis de reconnaître les miens. Ma famille n'était pas au courant que j'étais en vie bien évidemment et je lui ai fait promettre de ne rien dire à personne pour l'instant. Pourquoi ? Je ne sais pas. J'appréhendais sûrement le moment venu.
Durant ces cinq années , j'ai voulu faire les choses pas à pas . Puisque je me trouvais encore en France et que je pouvais aller voir tata Fatou j'avais songé à me présenter chez elle mais elle allait sans doute alerter ma famille ce que je ne voulais pas.
Durant ces cinq années, durant les moments les plus durs car oui je pleurais à chaque fois que j'en avais l'occasion tellement je voulais être au près de ma famille et me souvenir d'eux un seul nom trottait dans ma tête : Mansour .
À cette époque je ne savais pas qui c'était mais ce prénom revenait sans cesse en boucle dans ma tête. Quand je suis revenue à la réalité '' en quelque sorte '' avec l'aide de tata Amina qui avait réapparu dans ma vie et m'assistait à chaque instant, j'ai enfin pu me souvenir de lui. Elle avait fait appel à Sadiya comme si de rien n'était et c'est cette dernière qui lui a expliqué dans un moment d'égarement.
Je me posais certes des questions à savoir s'il m'a oublié , s'il m'a remplacé par une autre femme , si tel était le cas l'aimait-il plus que moi ? Bref beaucoup de questions. Je veux pas paraître égoïste cinq ans c'est pas cinq jours aussi.
Tata Amina m'a aussi fait savoir que tata Fatou s'était chargé de récupérer tous mes bagages qui se trouvaient à mon ancien studio . Les deux dernières choses qui me restaient n'étaient que la chaîne que Mansour m'avait offerte à mon Anniversaire et ma bague de fiançailles.

Voilà en somme ce qui s'est réellement passé durant ces cinq dernières années.

La bonne nouvelle étant en même temps stressante était que j'allais repartir au Sénégal pour un laps de temps afin de rencontrer ma famille et remettre de l'ordre dans ma vie semblable à un champ dévasté.
Tata Amina et Issakha m'avaient mainte fois proposé de venir avec moi mais je leur ai dit que ce n'était nullement la peine. Finalement c'est Sokhna Bébé Mohamed et Gora qui viendront au Sénégal avec moi.
Je redoutais ce moment depuis bien longtemps. Mais bien avant je devrais d'abord aller voir Tata Fatou.
Le jour où j'y suis allée , j'ai regretté.
Elle pleurait tellement que l'envie de sauter par la fenêtre ne me manquait guerre. Elle m'avait aussi fait peur avec ses hoquétements à croire qu'elle allait faire une crise non mais laisse tomber (vous savez les mamans ) .

Une semaine plus tard , je suis rentrée au bercail 🇸🇳 . Mon pays m'avait grave manqué. Vous savez comment est le Sénégal et comme on dit on se sent bien que chez soi.
Tout m'avait manqué...
Sokhna,ses enfants et moi avions séjourné dans un hôtel de la place car je devais retourner en France pour arranger les quelques détails qui me restaient encore . Je devrais penser à reprendre mes études en main.
Je voulais revoir les miens dès à présent et j'étais toute excitée à l'idée sauf que quand je me suis retrouvée en face de mon chez moi non sans avoir jeté un petit coup d'œil chez les Diagne je n'avais envie que d'une seule chose : prendre mes pieds à mon cou.J'avais peur et il était impossible de faire machine arrière en même temps s'était sans compter sur Sokhna.
Après 3mn, je décida enfin de sonner .
Les vendredis toute la famille est réunie. Mon père tenait toujours à ce qu'on soit réunit les vendredis après la prière avec Fatima et son mari.
La maison n'avait pas trop changé à part la peinture qui à été refaite et la devanture de la maison décorée avec des pots de fleurs. L'oeuvre de Rabia sûrement. Elle adore les fleurs.
L' instant d'après, c'est Bachir (mon grand-frère) qui m'a ouvert.
Il a buggé sur moi et m'a regardé intensément. Beaucoup trop je dirais.
Face à ce silence où personne ne parlait il prit la parole.
Lui: Salam Aleykoum
Moi:
Je ne parlais toujours pas. Je ne pouvais pas.
Sokhna s'est donc chargé de répondre par chance.
Elle: Wa Aleykoum Salam..euh excusez la.
Lui: Ne vous inquiétez pas ! Que puis faire pour vous ?
Il ne me reconnais donc pas ?
Sokhna: Euh en fait nous avons à vous parler. Je m'appelle Sokhna et elle...
Je la coupa à cet instant.
Moi: Ramata lui dis-je tout en le fixant.
Lui : P..par...pardon ? Vous dites ?


Suite très prochainement kiss 😘

Idylle aux oubliettes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant