Épilogue ~

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*6 juillet 2020*

« - Mesdames et Messieurs, nous amorçons notre descente vers l'Aéroport de Paris Charles de Gaulle. Veuillez s'il vous plait attacher vos ceintures et rabattre les tablettes des sièges. Nous vous remercions... »

Enfin !!! Je m'étirai de tout mon long comme un chat en baillant la bouche grande ouverte, au comble de la classe, pour pas changer.

Tournant la tête sur la droite en enlevant mes écouteurs, j'observais un peu le brun dormir à poings fermés, le visage détendu et un faible ronflement s'échappant de ses narines. Le fait qu'il puisse dormir si paisiblement depuis plus de quatre heures avec le boucan que faisait le gamin à côté de lui, et les énormes ronflements du quarantenaire dans le siège de derrière avait le don de m'impressionner. Ou de m'inquiéter quant au manque de sommeil qu'il avait dû accumuler.

« - Mark, commençai-je en lui secouant l'épaule. On est arrivés... »

Il fronça le nez et émit un espèce de geignement, avant de se redresser et de se frotter les yeux de ses poings en grognant.

Il ressemblait à un enfant.

Adorable.

« - Pourquoi tu me regarde comme ça ? Me demanda-t-il en m'offrant un petit sourire fatigué.

- Je me disais que tu ressemblais à un enfant. Répondis-je les yeux baissés, un peu gênée de m'être faite cramée en plein matage.

- Je ne ressemble pas à un enfant ! »

Il avait accompagné ses paroles d'une moue boudeuse, en cassant définitivement la moindre crédibilité.

Je me contentais de rire en retour, me levant pour sortir de l'avion. Il se leva également, attrapa ma main en nouant nos doigts ensemble, et on se mit dans la file pour descendre de l'appareil.

« - Mais tu es un enfant Mark ! T'as beau avoir presque vingt-sept ans, tu auras toujours cinq ans d'âge mental. »

On arriva enfin dans l'aéroport à proprement parlé, et récupérâmes nos bagages non sans continuer de se chamailler. Ce fut un petit groupe d'ahgase françaises qui nous interrompirent. Elles nous saluèrent gentiment, et demandèrent même comment allait notre couple.

Rendre notre relation publique avait été l'une des conditions du manager des Got7 pour que l'on se remette ensemble. Si j'avais trouvé ça étrange et avais paniqué comme pas permis à l'idée de me faire agresser dans la rue ou harceler par des saesangs, je fus obligée d'avouer plus tard que c'était la meilleure chose à faire.

En effet, si j'avais reçu de nombreux messages haineux, disant que je ne méritais pas de sortir avec Mark et même de me suicider, les vraies fans avaient accepté notre relation à bras ouverts en se rendant compte que Mark était plus heureux, et surtout en meilleure santé. Puis les messages s'étaient petit à petit calmés, jusqu'à s'arrêter complètement, remplacés par des messages encourageant.

On sortit de l'aéroport et une fois dehors, mes yeux se posèrent directement sur deux silhouettes adossées contre leur voiture. La femme à droite m'aperçut et fit de grands gestes avec ses mains en sautillant, et l'homme aux épaules larges se prit l'arête de son nez entre son pouce et son index dans un élan de désespoir.

Je ris et Mark prit ma valise pour que je m'élance dans les bras de ma mère en sautant. Elle me serra fort et je la relâchai pour étreindre mon père également.

« - Yoonichat !!

- Oh mon dieu maman tais toi s'il te plaît... » Fis-je en français, cachant les rougeurs de honte sur mon visage à l'aide de mes mains.

Mark arqua un sourcil moqueur en ma direction en répétant le surnom que je me traînais depuis bébé, et ma mère et lui s'échangèrent un regard complice.

Le taïwanais n'avait rencontré mes parents que trois fois, mais s'entendait à merveille avec eux. Il avait l'âme d'enfant de ma mère, et le calme olympien de mon père. Et il devait supporter une véritable gamine au caractère de chieuse, point de plus en commun avec ce cher monsieur Kang.

« - Bonjour Mark ! Fit ma mère en anglais à son intention.

- Bonjour Élise, TaeWoo. »

Mark s'inclina et mon père répondit chaleureusement, puis nous partîmes dans la voiture pour six bonnes heures de route, dans la joie communicative de ma mère qui même à l'approche de ses cinquante ans avait autant d'énergie que cent piles électriques.

***

« - Tu es super beau, genre hyper canon, et-

- Mais ça va pas ou quoi ?!

- Je m'en fous, il comprend pas le français ! »

Je lançai un regard mi-désespéré mi-agacé à ma cousine qui dévorait littéralement Mark des yeux.

Mes parents (enfin, surtout ma mère) avaient eu la merveilleuse idée de profiter de nos vacances ici pour organiser un repas de famille. Et, comme la plupart des familles (du moins j'espérais) la mienne était particulièrement étrange.

On se retrouvait donc à essuyer un interrogatoire à faire pâlir d'envie le meilleur des policiers. Et on avait également eu droit aux démonstrations très approximatives d'anglais de la part de presque tout le monde voulant s'adresser directement à Mark, faisant rire ce dernier de bon cœur.

« - Et le mariage et les enfants, c'est pour quand ? Lança ma grand-mère en prenant une bouchée de sa viande. J'aimerais quand même assister à la naissance de mes arrières petits-enfants, alors vous devriez vous dépêcher. Je veux voir à quel point ils seront beaux, avec des parents comme vous. »

Je lui lançai un regard empli de compassion et d'amour, mes yeux se posant malgré moi sur l'énorme appareil respiratoire ne la quittant plus depuis deux ans, dont la bonbonne d'oxygène était accrochée à son fauteuil roulant.

« - Ils ont le temps maman, assura ma mère, ma Yoonichat vient à peine de passer ses vingt-trois ans et de commencer à travailler. C'est un bébé encore... Elle fit la moue, telle la mère dans le déni de voir son enfant grandir qu'elle était.

- Enfin, le petit Mark a vingt-sept ans quand même, il serait temps d'y songer. Moi à son âge... »

Et voilà que ma tante Sylvie était repartie dans un monologue sur sa vie. Elle était du genre vieux jeu, et pensait que tout le monde devait faire comme elle : se marier à dix-neuf ans et avoir son premier enfant à vingt.

Mark me lança un regard interrogatif, le pauvre ne devait pas comprendre tout ce qui se passait depuis tout à l'heure. Je lui traduisit l'essentiel, et il me sourit tendrement en me faisant un baiser sur ma tempe, posant sa main sur ma cuisse, l'autre étant derrière ma chaise.

« - Je sais Sylvie chérie, tout le monde sait. » Expédia ma grand-mère, faisant rire la tablée et se renfrogner la concernée.

Ma mère attrapa une bouteille à moitié vide et se pencha au-dessus la la table.

« - Tu ne prends pas de rouge, chaton ?

- Non merci. » Réfutai-je poliment.

Elle reposa la bouteille, déçue que je refuse toutes ses tentatives de me faire boire ces temps-ci. Mark, qui avait comprit de quoi il s'agissait avec les gestes de ma génitrice, déplaça sa main de ma cuisse jusqu'à mon ventre dans un élan protecteur, coulant vers lui un regard emplit de tendresse.

Je ne sais pas pour le mariage mamie, mais le reste ne saurait tarder...

Just friends [Mark Tuan - Got7]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant