Chapitre 18: La reine Lora

83 16 9
                                    


-La tour ! s'écria Airy. Je vois la tour !

-Nous aussi Airy ! répliqua Alix. Je t'ai déjà dit qu'on n'est pas aveugle.

Ils étaient en haut d'une colline. Dans la plaine, une grande tour se dressait au milieu de magnifiques jardins. On pouvait deviner un cimetière derrière, et un lac s'étendait plus loin.

-Trois archers en haut de la tour et quatre gardes au rez-de-chaussée ! annonça Diana.

-Bien, dit Placidia. Vlorgue ne devait pas s'attendre à une attaque. Luna, peux-tu leur...

-Non ! la coupa Diana. On reste encore dans les combats loyaux !

-Bon... Mais on prend plus de risques alors...

-Bah oui. C'est ça le but, le partage des chances !

-C'est sûr que face à l'incarnation de la guerre ils ont beaucoup de chances... marmonna Max.

-Ils auront au moins une chance de s'enfuir en sentant le danger arriver, dit Diana, visiblement mal à l'aise avec cette nouvelle vision des faits.

-Bon, fit Placidia. Je reste à l'arrière pour arrêter les flèches. Ce sera plus ou moins loyal vu qu'ils nous enverront des flèches.

-Oui. Tu peux faire ça. Sinon, ils sont quatre, nous devons être quatre.

-Qui t'accompagne ?

-Isaac, Donan et Dacien. Adeline, tu restes ici au cas où.

-D'accord.

Les quatre cavaliers partirent vers la tour. Des flèches arrivèrent sur eux mais elles furent arrêtées. Placidia jouait bien son rôle. Les quatre adolescents descendirent de cheval et se mirent en position de combat. Les gardes arrivèrent en courant. Donan leur offrit la possibilité de fuir, mais les hommes ne semblaient pas prêts à les laisser approcher et repartir vivants. En deux temps trois mouvements Diana et ses amis avaient terrassé leurs adversaires. Les archers arrivèrent à leur tour en tirant leur épée. Mais ils n'étaient visiblement pas faits pour le combat. Le deuxième archers trébucha dans les escaliers et empala celui qui le précédait. Le premier s'affala dans les escaliers et essaya de retirer l'épée qui était plongée dans son ventre. Il ne réussit qu'à empirer son état et il mourut. Le deuxième, celui qui avait empalé le premier, tomba donc et se fracassa la tête contre un mur. Le dernier trébucha sur le corps du premier et tomba par terre, assommé.

-Super. Ils ont vachement servi à quelque chose, fit remarquer Donan. Même Airy et Alix auraient fait mieux.

Diana entra dans l'esprit de Luna et lui dit qu'ils pouvaient venir. C'était un peu comme de la télépathie, en fait : c'était particulièrement pratique.

Le reste du groupe arriva et ils entrèrent dans la tour. Max ligota l'archer survivant et l'accrocha à une chaise. Ils montèrent ensuite jusqu'en haut de la tour. Hermine passa à travers la porte tandis que Dacien fut obligé de redescendre pour aller chercher les clés de la porte sur l'un des gardes. Il revint et Diana ouvrit la porte. Ils entrèrent dans l'appartement et examinèrent les lieux.

Il y avait un aménagement plutôt luxueux pour une prisonnière. Un lit à baldaquin trônait au milieu de la pièce. Il y avait une table avec une chaise, une cheminée et une petite fenêtre. Sur un fauteuil, une magnifique femme les regardait. Elle avait de longs cheveux noirs, des yeux marrons et on devinait qu'elle était grande. Et en effet, quand elle se leva, tout le monde put voir qu'elle devait bien dépasser la majorité des hommes.

-Placidia ? C'est toi ? dit-elle en haussant les sourcils.

-Oui ma reine. C'est moi. Voici Foulque, Isaac, mes neveux et les trois bébés qui ont bien grandi.

La reine Lora regarda Diana, Luna et Max avec de grands yeux.

-En effet, on voit bien la guerre, la vie et l'ombre. Et ils ressemblent à leurs parents.

-Oui.

-Il va falloir le raconter ce que j'ai manqué, soupira la reine en croisant les bras. Mes gardes n'étaient pas de très bons informateurs, dirons-nous.

Placidia ne se le fit pas répéter deux fois et commença immédiatement son récit. Tout ce qui concernait le royaume, et tout ce qui concernait les prophéties et Diana, Luna et Max.

-Oh, j'ai donc manqué autant de choses que ça ? grimaça la reine. Je ne pensais pas que tant de temps était passé.

Elle les regarda de nouveau puis sursauta :

-Mais prenez un siège, asseyez-vous sur le lit, faites comme chez vous ! Vous devez être épuisés !

Toute la troupe s'affala avec soulagement sur les sièges et le tapi, n'osant salir les draps avec leurs habits sals.

-Vous savez, commença la reine en leur servant du thé, l'espoir de vous voir et l'espoir de sauver le royaume ont été les seules choses qui m'ont retenu de me suicider. Mais bon. Maintenant que vous m'avez libérée, le passé est derrière nous. Je vais vous préparer quelque chose à manger !

Et elle sortit de sa chambre pour la première fois depuis longtemps. Les autres la suivirent, et elle leur fit donc visiter au passage la tour, même si elle ne se souvenait plus où était la cinquième chambre des invités.

-On la trouvera bien à un moment ou un autre ! déclara-t-elle après avoir pesté contre sa mémoire.

En même temps, cela faisait quinze ans qu'elle était enfermée dans la chambre en haut de la tour. Cela pouvait se comprendre qu'elle perde une pièce dans cette grande structure

*

Le lendemain, la reine Lora montra aux enfants la tombe de la duchesse de Flores. Luna mit des fleurs sur la tombe.

-La duchesse de Yalisse n'est pas enterrée ici. Elle est morte après qu'ils aient trouvé une cachette, dit Placidia à Diana avant de se tourner vers la reine. Reine Lora ! J'avais oublié de préciser, mais toutes ces personnes sont les puissances rares de la prophétie de la belette. Isaac est le voyant, Foulque le loup sage, mes neveux sont la fratrie de cœur, et le equo-garou... Je ne leur ai toujours pas dit qui c'est.

-Même Hermine ne veut rien dire, râla Diana.

-Hermine ? dit la reine.

-Oui. Je vois les fantômes et Hermine est une petite-fille fantôme qui est mon amie. Elle est avec nous. Et elle sait qui est l'equo-garou...

-Oh... Et où est-elle ?

-A côté de vous. Elle est en train de vous examiner.

La reine Lora regarda autour d'elle mais ne vit rien.

-J'espère qu'il n'y a pas trop de fantômes...

-J'en ai vu un se promener dans votre jardin. Hermine m'a dit que c'était un vieux baron mort il y a cinq cents ans en tombant de cheval lors d'une course.

-Sans doute mon ancêtre Harold le rapide... On raconte que sa selle avait été endommagée par un concurrent...

La reine n'avait pas l'air à l'aise en apprenant que des fantômes pouvaient l'observer.

-Bon, reprit-t-elle. Je vous propose de vous reposer encore un peu dans ma tour. Ensuite, nous irons délivrer les elfes. Ils nous aideront !

-Les elfes ?

-Oui. Des trolls les retiennent prisonniers sur ordre du roi. Quand on les aura délivré, ils nous aiderons à délivrer le pays. Nous avons besoin d'eux et de leur capacités physiques et magiques. De plus, se sont des anciens amis.

-Super ! L'aventure va durer encore super longtemps ! dit Hermine en tapant dans ses mains, manquant de faire tomber son doudou.

Ils rentrèrent et Diana vit sa tante se diriger vers les écuries.

-Tu fais quoi ? lui demanda-t-elle.

-Je vais vérifier si les chevaux vont bien !

-D'accord...

Diana se retourna et rentra dans la tour pour assister la reine aux fourneaux.

Diana ; La Prophétie des ÉlémentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant