chapitre 30

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En entrant à l'interieur je sens tout de suite la solitude m'envahir. Tout est noir, silencieux et beaucoup trop calme à mon gout. Ces derniers jours j'étais collée 24 heures sur 24 à Harry, ou alors j'étais avec ma mère mais il n'y a actuellement plus personne autour de moi, cette dernière étant à l'hôpital. J'allume la lumière du salon et me poste devant la télé, mélancolique. Ais-je vraiment envie de la regarder ? Non. Je me détourne et marche vers la cuisine, je sort un verre de l'armoire et le rempli d'eau. Je le vide sans même m'en rendre compte et continue de vagabonder dans la maison.

Ma première destination est la chambre de Rosie, cette dernière étant agitée je reste un moment à côté d'elle. Elle ne semble pas vouloir coopérer et je réalise avec panique qu'elle n'a pas mangé de la soirée, je descends lui préparer un biberon et une petite compote pendant qu'elle chouine dans un boucan terrible. Lorsque je lui apporte son repas en m'excusant elle me regarde avec satisfaction, je lui donne en premier son biberon qu'elle finit en deux minutes à peine puis sa compote qu'elle prend bien le temps de savourer. J'esperais qu'après avoir manger elle se calmerait mais au lieu de ça elle reprend de plus belle ses gérémiades. En dernier recourt je lui chante une berceuce. Elle remue un moment en couinant puis se caelme au son de ma voix, elle pose son regard sur moi et ne le détache plus jusqu'à ce que ses yeux ne deviennent trop lourds pour rester ouverts. Je fini ma chanson en vitesse, embrasse son front sans oublier de remonter sa petite couette sur son corp frêle et sorts doucement de la pièce pour ne pas la réveiller.

Ma deuxième destination est ma chambre, j'enlève doucement mes vêtements pour les remplacer par mon pyjamas. Ce n'est qu'après avoir enfilé le t-shirt que je me rend compte qu'il ne m'appartient pas. C'est celui d'Harry, son odeur m'est facilement recodnnaissable. Un long moment de doute passe avant que je ne décide finalement de le garder, consciente que sans lui j'aurai grand mal à m'endormir. Demain je dormirais sans, pour le moment il m'aide à ne pas céder à la panique d'être seule dans cette maison beaucoup  trop grande pour être rassurante, il me donne l'impression qu'Harry me sert contre lui. Demain je dormirais à l'hôpital avec maman pour ne pas avoir à le porter.

Ma troisième destination est la salle de bain où je jette un regard anxieux dans le miroir. La réfléxion que j'y vois ne semble pas être la mienne, cette fille a l'air dévasté, triste et fatiguée. Le maquillage autour de ses yeux a coulé, emporté par des larmes et ayant laissé de longues trainées noires sur ses joues pâles. Ses yeux, eux, sont rouges et implorants alors que ses cheveux sont en désordre autour de son visage et que son corps tremble légèrement. Son allure générale est pitoyable. Mais cette fille c'est bien moi.                                                                                    

Je me démaquille en vitesse, me brosse les dents et retourne au rez-de-chaussé m'attendant presque à y trouver ma mère devant un film, confortablement installée dans un canapé et m'accueillant les bras ouverts, un sourir aux lèvres pour que je la rejoigne. Je pousse un long soupir lorsque je me rend compte qu'elle n'y est pas, que le canapé est innocupé. Je m'installe alors à la place où je l'imaginais mais je n'allume pas la télé, ne voyant pas l'utilité d'essayer de me changer les idées pour qu' une fois le film terminé je replonge dans la dépréssion qui risque de m'emporter.  Non, au lieu de ça je préfère réfléchir. A quoi ? Surement pas à Harry ou a ma mère qui seraient le meilleur moyens de retourner dans mes lamentations interminables. Je pense plutot à demain, il faudra que je me réveille tôt, puis j'irais au lycée où je m'ennuierai a mourir et pour finir la journé en beauté j'irai à l'hôpital voir ma mère, peut etre meme que je resterai y dormir. Je suis sûre qu'ils m'accepteraient si je leur demandait, ils me connaissent depuis que je suis toute petite, ma mère étant parfois obligée de m'emmener avec elle à son travail. Une seule chose me dérange, Ryan. Je lui ai dit de venir demain et je ne peux pas rater une seconde fois notre « entretien ».  Je n'aurais qu'à rentrer après l'école, lui dire de venir et repartir à l'hopital ensuite. Ouais je pense que je ferais ça.

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