Chapitre 16: Lassitude surveillée

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Ton président est le plus monstrueux de tous.... de tous.....le plus monstrueux de tous....

Les ténèbres disparaissent d'un coup  et un soubresaut parcourt mon corps. Mes paupières s'ouvrent d'un coup, éblouissant mes sens. La douleur crispe tous mes muscles, la clarté m'aveugle, une odeur  de pommade m'assaille, une douleur résonne dans mon crâne, et des éclats de voix me vrillent les tympans.

Je n'arrive pas à comprendre ce qui se dit, je me sens comme dans du coton, déconnectée de la réalité. Je cligne des yeux, essayant de reprendre mes esprits. La phrase qui a hanté mon inconscience résonne toujours dans mon esprit, comme un écho que je ne dois pas oublier :

Ton  président est le plus monstrueux de tous...

Je secoue la tête, me ramenant à la réalité. Le sifflement qui couvrait partiellement les voix s'éteint peu à peu et je peux entendre une voix grave, chargée de colère, qui fait presque trembler les murs :

-Vous vous foutez de ma gueule ?! Vous êtes chargés de la protéger BORDEL DE MERDE !

-Nous ne pouvions pas prévoir que...

-Toi ferme la ! C'est de ta faute ce qui est arrivé ! Tu parles d'une équipe ! Personne n'a été capable de prévoir ce qui allait se passer !

-Et tu voulais qu'on fasse comment !?

-JE T'AI DIT DE FERMER TA PUTAIN DE GUEULE PABLO !!! QU'EST-CE QUE TU NE COMPRENDS PAS LA DEDANS ??

-Arrête de monter sur tes grands chevaux ! Tu n'avais qu'à être là aussi !

-Monter sur mes grands chevaux ?

Un bruit sourd retentit et le mur tremble, me faisant sursauter.

-Éden ! Lâche-le !

-Je te préviens que si elle ne se réveille pas, tu me le paieras. Et très cher.

Sa voix si froide me fait frissonner, il est temps de sortir de ma catatonie. Je tente de me redresser en position assise mais une douleur terrassante me cloue au lit en me tirant un petit cri de douleur.  

A peine une seconde plus tard la porte s'ouvre avec fracas, frappant violemment contre le mur dans sa trajectoire. Ces bruits intensifient les tremblements incontrôlables de mon corps. Un visage rongé par l'inquiétude apparaît à l'entrée de la pièce, je mets quelques secondes à l'identifier : Éden.

Ce dernier se précipite vers moi et s'agenouille à mon chevet. Un soulagement sans nom détend ses traits :

-Comment te sens-tu ?

La seule réponse qui me passe par la tête est une question :

-Que...

Je me racle la gorge :

-Que fais-tu ici, Éden ?  

Sa main chaude se pose sur ma joue sans que je ne puisse le devancer, un frisson me traverse à son contact.

-Dès que Triny m'a prévenu que vous aviez un problème j'ai directement pris la route pour vous retrouver.

-Tu n'étais pas obligé, ta meute avait besoin de toi.

Après un ricanement il réplique :

-Si tu savais à quel point je n'en avais rien à faire à ce moment là ! Tu n'imagines même pas à quel point j'ai eu peur quand je suis arrivé et que je t'ai vu dans cet état.

-Je..Je vais bien.

Un sourire en coin fleurit sur ses lèvres et sa main est toujours posé sur ma joue :

Âme sœur née du malheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant