Chapitre 40

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PDV Calypso :

Notre départ est prévu pour dans trois jours et je ne me sens pas prête à partir. Une appréhension me vrille l'estomac, sans compter que R.B ne donne plus signe de vie. Quant à Éden il semble angoissé de me laisser partir seule dans un endroit qu'il ne connaît pas.  Son inquiétude me pèse sur les épaules et me fait douter, comme si le sentir si peu sûr me contaminait.  Ajoutons à cela toutes les informations que je dois ingérer qui me rendent folle, j'ai de plus en plus de mal à faire le vide dans mon esprit. Mes cauchemars sont plus présents que jamais, comme si quelque chose de grave allait me tomber dessus, si bien que je ne dors presque plus et que je suis d'une humeur massacrante. Une responsabilité énorme écrase mes épaules, et les envoyés du capitole chargés de nous former me le font bien comprendre : je n'ai pas le droit à l'erreur.

Je souffle un bon coup, mes pieds foulent le sol à une allure effrénée, comme si courir entre les arbres à toute allure allait me sauver des doutes  qui saccagent ma tête.  Une mèche folle échappée de ma queue de cheval retombe devant mes yeux et des goutes de sueur roulent le long de mon cou. Je lève les yeux au ciel, il commence à se faire tard et la lumière du jour commence à décroitre, il ne va pas falloir que je tarde à rentrer. Je cours encore quelques instants avant de m'arrêter près d'une souche ou je pose mon pied : mon lacet s'est encore défait. Un nuage de buée s'échappe de ma bouche à chaque expiration alors que mes doigts peinent à renouer mes lacets, le froid se fait de plus en plus mordant ses derniers temps, comme annonceur d'un mauvais présage. Mais le froid ne me dérange pas, je le préfère à la chaleur. Je me redresse et ajuste ma crinière indomptable, me préparant à repartir à vive allure. Je m'étire légèrement quand un léger crissement de feuille me fait sursauter. Par réflexe je me retourne en position défensive, tous les sens en alerte. 

Je n'ai pas à chercher longtemps : appuyé contre un arbre, une silhouette me fait face, sans prendre la peine de se cacher. Et quelque chose me dit que si il avait vraiment voulu se cacher je n'aurais jamais remarqué sa présence. Je baisse légèrement ma garde, légèrement rassurée mais tout de même intriguée de le trouver ici.

-Kento ?

Ses yeux couleur de rubis me fixent sans ciller, comme si sa présence sur mon lieu de footing n'avait rien d'incongru.

-Inquisitrice.

Un frisson me parcourt à l'entente de sa voix froide et caverneuse, les mots sortent si rarement de sa bouche que ça rend la scène encore plus irréaliste qu'elle ne l'est déjà.  Je fronce les sourcils :

-Tu me cherchais ?

Il hoche la tête et fait quelques pas  en avant pour se poster juste devant moi. Ses pupilles vides plantées dans les miennes me donneraient presque froid dans le dos.

-Que me voulais-tu ?

Un grand coup de vent balaye ma queue de cheval, je frotte mes mains sur mes bras pour  me réchauffer. Mon instinct me dit que si Kento est là ce n'est en aucun cas en rapport avec le travail et qu'il ne me veut pas de mal non plus, du moins dans l'immédiat.

Un sourire amusé déforme son visage d'habitude inexpressif. Je me serais attendu à ce que ça lui donne un air effrayant mais c'est tout le contraire. Habituée à ne voir aucun sentiments sur son visage je ne sais comment réagir quand je me surprends à trouver son visage soudain chaleureux lorsque qu'il fait l'effort de sourire.

-Tu n'as pas une petite idée ?

Je hausse les épaules, peut-être est-il envoyé par le président garou pour me faire passer un message ? Ou bien c'est le messager de R.B . Mais je ne peux pas lui avancer la moindre hypothèse, car si elle s'avère fausse je risque gros.

Âme sœur née du malheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant