Âme sœur née du malheur

Chapitre 47

Dans le chapitre précédent :

Calypso interroge la Valkyrie sur la raison de ses aveux, cette dernière lui confie alors qu'elle souhaite faire d'elle la dernière ange. Elle tente de démontrer à Calypso qu'elle répond à toutes les conditions et lui expose ce qu'elle y gagnerait. Toutes ces révélations et questions chamboulent profondément Caly. Peut-elle échapper à sa culpabilité, comme l'affirme cette femme ? Sa vengeance est-elle plus importante qu'Eden ? Quel camps doit-elle choisir ? Quel choix doit-elle faire : accepter l'offre de l'ange et renaître, ou refuser et disparaître ?

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Le choix impossible qu'elle m'impose me torture, comme si toute ma vie se jouait maintenant, dans cette pièce, sur ce siège, aux côtés de cette ange aux yeux obscurs, devant cette fenêtre, face à mon visage plus pâle que jamais reflété dans la vitre. Mon cur bat lourdement et me semble fait de plomb tant il pèse lourd, aussi lourd que les doutes qui m'assaillent.

La voix douce de l'ange agît comme un baume sur mon indécision :

-Je ne te demande pas de choisir tout de suite, ne t'en fais pas. Tu es libre de donner ta réponse quand bon te semble, cependant n'oublie pas que le temps t'es compté. En voyant l'ampleur que prend la Résistance, je te donne une poignée de mois avant que tu ne sois prise pour cible par l'un des deux camps, n'oublies donc pas que notre proposition n'est pas éternelle. Si tu meurs avant d'avoir tranché alors il sera trop tard et tu mourras de toute façon.

Je pince les lèvres, en pleine réflexion. Bien, il me reste du temps pour choisir. Peut-être devrais-je me confier à Eden ? Il m'aiderait sans aucun doute à éclaircir mes pensées.

Au bout d'un long moment je reprends enfin :

-Je dois réfléchir. Mais une fois de nouveau sur la terre ferme comment pourrais-je vous communiquer ma réponse ?

Je ne la lâche plus du regard, je suis de nouveau maître de moi même. Je règlerais chaque problème en temps et en heure. Mon impassibilité habituelle recouvre mon visage, comme si un ouragan ne m'avait pas emporté il y a de cela quelques minutes.

Un sourire approbateur me répond :

-J'admire ta façon de toujours garder le contrôle de toi même.

J'empêche de peu un ricanement de sortir de ma bouche. Garder le contrôle sur moi même ? Si seulement elle savait. Elle continue :

-Quant à nous transmettre ta décision nous en parlerons quand il sera temps de le faire. A présent il serait temps que tu rejoignes ton équipe afin de ne pas plus éveiller leurs soupçons. Nous nous reverrons dès demain. Après tout je dois te présenter les autres Valkyries et te prouver que tout ce qui sort de ma bouche est vrai, n'est-ce pas ?

J'acquiesce, je sais qu'à ce moment là mon regard se fait d'une froideur effrayante. Si cette femme a daigné me mentir elle n'aura plus jamais l'occasion de se servir de sa langue.

Je me lève de mon siège et me dirige vers la sortie avant de me stopper, sans même me retourner je la questionne :

-Votre nom ?

-Appelle moi Ramanga.

-Soyez assurée que je saurais m'en souvenir.

Puis d'un pas détendu je quitte la pièce.

Zénon, qui m'attendait, me conduit sans un mot jusqu'à la foule que j'ai quitté plus tôt. Un pensée me vient soudain : ainsi c'est de cela qu'avait très vaguement parlé Emory en s'occupant de ma chevelure, il me semblait bien que son récit était bizarrement flou.