Chapitre 33 : Visite et entrevue

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Hey ! Je vous conseille de relire le chapitre précédent pour vous rafraichir la mémoire ! Bonne lecture !

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Aujourd'hui on peut dire que c'est mon jour de repos. Je ne suis pas l'Inquisitrice mais juste Calypso.

Toute la matinée Éden a pris mon entraînement en main : manier mon kusarigama s'avère être beaucoup plus difficile que ce que je pensais. Mais je m'améliore même si c'est très lentement. Ces plusieurs heures à répéter les mêmes mouvements sans relâche sous les critiques du loup garou ont eu le mérite de m'empêcher de penser.

Mais après être rentrée seule, avoir mangé et m'être lavée  mon esprit se remet à cogiter. Un besoin brutal de me soulager de cette culpabilité qui m'étreint me dévore. J'y réfléchis seulement quelques secondes avant de griffonner un mot sur un papier à l'adresse d'Éden :

Je suis partie au travail, mon équipe a besoin de moi. Ne t'inquiète pas .
Caly

Ce mensonge me fait mal. Surtout après la douceur dont Eden a fait preuve envers moi ces derniers temps. Mais je me remotive en me disant que c'est pour la bonne cause.

Je fonce à la base. Quand je fais irruption dans le bureau quelques membres de l'équipe me regardent avec interrogation : aujourd'hui était sensé être mon jour de repos.

-J'ai besoin que quelqu'un m'emmène au village des elfes.

Personne ne semble étonné. Personne ne pose de questions. Je ne devrais pas y retourner car le dossier est clos mais ils ne protestent pas. Contre toute attente c'est même Slev qui se lève :

-Je m'en occupe.

Je hoche la tête et lui emboîte le pas. Il ouvre et démarre la voiture. Le trajet se fait en silence. Je réfléchis à ce que je vais bien pouvoir dire à Miilopé. Comment lui expliquer que non seulement je n'ai pas retrouvé son frère disparu mais qu'en plus je n'aurai même plus accès au dossier. La perte d'un être cher est ce qui peut ébranler le plus un être. Je sais de quoi je parle. Alors je me sens minable de devoir confronter une nouvelle fois l'elfe à sa réalité : elle ne reverra peut-être jamais son frère.

Slev se gare devant la maison de Miilopé sans même que je ne lui demande. Il sait que c'est le seul elfe auquel j'ai parlé, il se doute de ce que je vais faire.

-Je vous attends dans la voiture.

Le voir si calme et sérieux me serre la gorge : si même cette affaire l'a ébranlé  lui c'est qu'il s'était fait un devoir de la mener à bien. Je vois sur son visage ce qu'il parvient habituellement à cacher avec ses répliques acerbes et son comportement venimeux : ses émotions. Laisser disparaître des êtres innocents nous a tous marqué au fer rouge. Si ils ne sont pas retrouvés nous auront le poids de leur morts sur la conscience.

Tu as déjà gâché tellement de vies... une de plus ou de moins...

Je serre les dents et chasse cette voix malsaine de ma tête. Je ne dois pas l'écouter. Ce n'est pas réel.

 Slev, moins piquant qu'à l'habitude, grogne :

-Vous attendez quoi, que ça se fasse tout seul ?

Ça a le mérite de me remettre les idées en place. Oui, j'y vais. Je dois le faire pour nous tous. Pour moi.

Je sors de l'habitacle sans même lui répondre et m'avance vers la porte. J'hésite quelques secondes puis sans même que je n'en prenne conscience mon poing frappe avec force sur la porte. Quelques trop courtes secondes plus tard la porte s'ouvre en grand sur la jeune elfe. Son air impassible me met d'autant plus mal à l'aise.

Âme sœur née du malheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant