Chapitre 41

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NDA : avant que vous ne lisiez ce chapitre je tiens à tous vous remercier ! Nouveaux ou anciens lecteurs vous êtes de plus en plus nombreux et vos commentaires me réchauffent le coeur ! Je vous remercie de votre soutien, vous êtes géniaux ! Bonne lecture ! 

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PDV Calypso


À une heure du départ la pression monte et ça se ressent. Toute l'équipe semble sur les nerfs. Je n'ai pas eu l'occasion de reparler à Kento mais ce n'est pas ça qui me tracasse le plus :c'est le pressentiment que quelque chose d'énorme est sur le point d'arriver. Reste à savoir si ça sera positif.

Debout face au miroir du vestiaire j'entends les autres s'agiter dans les couloirs afin de vérifier les derniers détails. Je réajuste le pan de ma cape et vérifie la conformité de mon uniforme : un vrai petit soldat. Ma crinière habituellement sauvage est domptée en une coiffure compliquée. Je me sens soudain ridicule engoncée dans ce corset de cuir noir avec ces maudites épaulettes et cette misérable cape carmin. Comme si cet accoutrement allait rendre ma personne plus impériale, écrasante. Je me fais l'effet d'une gamine dans un costume qui n'est pas le sien. Tout simplement minable. Je vérifie la présence de mes si peu nombreuses armes : une dague sur ma hanche et un pistolet sanglé à ma cuisse. Je me doute que ce n'est pas un bon gage de paix mais il est hors de question que je me jette dans l'inconnu sans armes.

Alors que je fixe mon propre reflet avec dégoût une ombre flottante apparaît à côté de la mienne. Je ferme les paupières avec force, essayant de reprendre mes esprits.

-Tu ne peux pas te dérober. Il est trop tard pour te repentir.

Les yeux toujours clos je serre les dents et grogne en martelant chaque mot.

-TU. N'ES.PAS REEL.

-Je n'ai pas besoin de l'être. Regarde : l'importance que tu me donnes est telle que tu me laisses te hanter.

Je serre les poings et ouvre les yeux avec fureur. Ma voix et cette fois hargneuse :

-C'est faux !

Son éclat de rire hystérique me fait vaciller.

-Tu le sais toi aussi, hein ? Tu sais que si tu ne te débarrasse pas de moi je ferais de ta vie un enfer jusqu'à ce que tu pousses ton dernier souffle.

Mon propre regard fou me fixe dans le miroir. C'est ma propre enveloppe charnelle qui me fait face mais c'est à ce monstre qui me harcèle que je m'adresse, à cette ombre qui a pris l'apparence de mon père.

-Tu ne peux pas exister. Tu es le fruit de mon esprit. Je peux te faire disparaître sans problème.

Mon visage paniqué et déformé par la terreur me dit pourtant le contraire.

-Oh non. Et tu le sais aussi bien que moi. Je suis loin d'en avoir finis avec toi. Le jeux ne fait que commencer.

Une douleur fulgurante me déchire la poitrine. Je baisse les yeux sur mon reflet et aperçoit le bout de métal sanglant qui traverse mon abdomen. Le visage de papa à côté du mien se teinte d'une cruauté inhumaine, un sourire malsain déforme ses lèvres avant qu'il ne disparaisse. Je l'observe s'effacer tandis que je suis pétrifiée par la terreur et la souffrance.
Ma respiration devient laborieuse. La douleur pulse de plus en plus fort jusqu'à atteindre tout mon corps. Un liquide chaud envahit ma bouche et dégouline le long de mes lèvres. Le filet du même carmin que ma cape tombe sur le carrelage blanc. Mes lèvres désormais ensanglantées sont entrouvertes dans un cri silencieux. J'essaye de hurler à l'aide mais tout ce qui sort de ma gorge c'est un borborygme étouffé. La douleur me terrasse, un frisson glacé court le long de mon dos. Ma vue se fait...

Âme sœur née du malheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant