Chapitre 19 : Bulle d'intimité

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Je suis affreusement désolée du méga gros retard de publication ! J'ai été prise par pleins de choses, notamment la rentrée. J'espère en tous cas que ce chapitre vous plaira, parce que j'ai adoré l'écrire ! Bonne lecture !

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Précédemment :

Il me détaille lentement du regard et je me sens mal à l'aise. Quand ses yeux retrouvent les miens il me propose :

-Je pense que cette arme te conviendrait. C'est moi qui vais t'apprendre à la manier. Et malgré que tu sois l'Inquisitrice je doute légèrement du fait que le président soit d'accord pour que tu apprennes à te servir de ce genre d'arme, donc ton entrainement restera secret.

Je suis étonnée qu'il me propose de berner son cher président mais je ne le fais pas remarquer et réplique avec sarcasme :

-Secret ? Alors que tous les loups présents dans cette salle sont désormais au courant ?

Il me regarde avec un certain agacement :

-La meute saura garder sa langue, crois moi.

Je lui fais confiance sur ce coup là.  Mais je doute du fait qu'apprendre à manier ce genre "d'outil" soit si utile que ça... Ou alors pour mes plans à moi, mais pas pour les siens.

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J'ai les poumons en feu et la gorge sèche. J'ai l'impression que ça fait des jours que je cours autour du village, alors que ça doit seulement faire à peine deux petites heures. Je souffle comme un bœuf, je n'ai jamais aimé l'endurance.  Mais Éden a raison, je dois optimiser mes compétences physiques dans de nombreux domaines.

Je suis donc entrain de zigzaguer entre les arbres et les maisons, recherchant mon souffle, de la sueur glacé coulant de mon front. C'est un de amis de Éden qui me "surveille", puisque ce dernier est occupé, ce qui est assez fréquent. Quand il n'est pas là c'est son ami qui me surveille et me dit quoi faire, un petit homme, sec et large d'épaule qui ne parle jamais.

J'ai beau me donner à fond dans cet entrainement j'ai parfois envie d'envoyer tout valser. Je passe au travers de plantes hautes pour me stopper brusquement, le muet me bloque le passage et me fait signe qu'il est l'heure de faire autre chose.  Je le suis jusqu'au bâtiment d'entrainement en reprenant lentement mon souffle.

Les gens me fixent avec moins d'insistance désormais, probablement parce qu'ils ont pu me voir tout leur soul, les joues rougies par l'effort et les muscles tremblants.  J'ai toujours des courbatures, et ça m'étonnerai que j'en ai déjà  fini. Le muet me tend une corde à sauter que je prends en soupirant.

*   *   *   *

Mes pieds pendent dans le vide, brassant l'air d'avant en arrière. Une tasse de thé dans la main je me laisse aller dans mes pensées, assise sur le rebord du toit. Le ciel est gris ce soir, et une légère brise fait voler mes cheveux. Le soleil a disparu, remplacé par des nuages grisonnants. J'aime observer cette vue, cette immensité et avoir l'impression de n'être rien face à l'horizon.

Plus mon regard se perd au loin,  plus je m'évade, et le bruit des arbres se balançant au grès du vent me berce dans cette illusion. L'agitation qui règne en bas, dans le village ne m'atteint  pas, je ne vois rien d'autre que le ciel, une bulle me protège de l'extérieur.
Une bulle où je n'ai ni besoin de haine, ni de faux semblants, ni même de vengeance.
Une bulle où je peux souffrir sans être fixée de tous, une bulle où j'autorise quelques larmes à couler le long de mes joues.
Une bulle où je peux m'imaginer un avenir et où je peux me sentir humaine.
Une bulle de vie et de vérité.

Âme sœur née du malheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant