cinq

356 26 8
                                    

 C'est le calme plat aujourd'hui

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

C'est le calme plat aujourd'hui. On a beau être mercredi, il n'y a pas grand monde dans le café. Les clients doivent être partis à la plage avec ce beau temps. Je suis assise, ou plutôt avachi à une table avec Matthew qui s'ennuie tout autant que moi.





J'ai l'impression que le quartier est mort.

C'est pas une impression, Matt.

Tu peux me dire ce qu'on va foutre pendant huit heures ?

J'en sais foutrement rien.





Attendre, je suppose. Attendre que le temps passe et que la journée se termine pour pouvoir partir de l'eau. C'est aussi ennuyeux qu'un de ces vieux feuilletons à l'eau de rose comme Les Mystères De L'Amour. Merci maman de m'avoir forcé à regarder ces merdes pendant des années.

La porte s'ouvre et avec Matthew, on se retourne en même temps pour voir de qui il s'agit. On est en parfaite symbiose. Mon père fait son apparition. Qu'est-ce qu'il fiche ici ? Je me lève et m'avance vers lui. Il ne vient jamais au café habituellement. D'autant plus qu'il était au commissariat aujourd'hui.





Qu'est-ce que tu fais là ?

J'avais besoin d'un moment de répit.

Tu veux quelque chose ?

Un café allongé, s'il te plaît.





Je m'occupe rapidement de son café tandis qu'il s'installe aux côtés de Matthew, débutant une conversation. Sa commande prête, je retourne à la table et lui dépose sous le nez de mon père avant de me rasseoir.







Tu m'expliques maintenant ? Je sais que tu n'es pas venu par hasard.

Ton frère viendra te chercher dorénavant au travail le soir.

Depuis quand t'as décidé ça ?

Depuis qu'un type a embroché une femme dans le bus que tu prends en tant normal.

Quand ça ?

Hier soir. On a appris ça aujourd'hui.

Et c'est pour ça que tu es là.





Mon père est hyper protecteur. Je sais pas si c'est à cause de son boulot ou non, mais depuis que je suis gamine, il l'est. Il l'est aussi avec mon frère, mais d'autant plus avec moi. Bon, ce qui m'enchante, c'est que Jonas vienne me chercher au travail comme ça, je rentrerai plus rapidement à la maison et pas besoin de prendre le bus. C'est le point positif de la chose.





La victime est encore vivante ?

Oui, mais son pronostic vital est engagé.





Ça, ça put la merde. Y'a une chance sur des centaines qu'elle ne décède pas. Autant dire qu'elle est dans la merde. Mon père boit son café sans dire un mot, son esprit encore au commissariat.





Faut que je me dépêche d'y retourner si je veux mettre la main sur ce connard.

Fais attention à toi, d'accord ?

T'inquiètes pas pour moi, je suis un grand gaillard, ma puce. On se voit à la maison. Il est à peine sorti que Matthew me jette un regard.

Putain, t'imagines si ce barge recommence ?

On est à Los Angeles, Matt, pas dans un trou paumé où tout le monde est gentil et où il y a aucun problème.





C'est la triste vérité. Los Angeles craint, genre vraiment. Je ramasse le café de mon père et vais mettre les couverts à laver avant de retourner aux côtés de mon collègue qui joue sur son téléphone. Quel gamin celui-là.

Je ne sais pas combien de temps passe, mais c'est long, très long. Aussi long qu'un des cours de Madame Martins, ma prof d'histoire au lycée.





Oh oh, regarde qui voilà.





Je tourne la tête vers l'entrée du café et découvre monsieur tatoué. Il a décidé de refaire son apparition depuis la semaine dernière. À croire que mon coup dans ses parties intimes lui a donné peur de moi.





Occupe-toi de lui faut que je termine mon combat de Clash Royale.

Qui joue encore à ce jeu ?

Bhein moi.





Je jette un coup d'œil à ma montre. Seize heures quarante-deux. Je m'approche de la table du tatoué. Comment il m'a dit qu'il s'appelait déjà ? Je m'en rappelle plus.





T'as perdu.

J'ai eu pas mal de boulot.

M'en fiche, dans tous les cas, t'as perdu.

D'accord, si tu veux. J'ai encore gagné les gars. Mais est-ce que je pourrais quand même avoir ton numéro ?

Pourquoi je te le donnerai ?

Parce que je sais que même si tu fais comme si tu ne m'appréciais pas, tu m'aimes bien dans le fond.

Tu m'amuses, c'est tout. Te surestimes pas trop, mon gars.

Qu'est-ce que je dois faire pour avoir ton numéro alors ?

Laisse-moi réfléchir deux petites minutes... Rien du tout.

Eleanor...

Tu me supplies, c'est trop bien, ça me donne l'impression d'être puissante.

Aussi puissante que Scrat dans L'Age De Glace.

Ça, c'était pas cool.

Alors donne-moi ton numéro et je m'excuserai.





Réfléchis, Eleanor. Réfléchis vite putain. T'as un cerveau, il doit bien te servir à quelque chose. Je tourne la tête et une petite idée me vient.





Je te donne mon numéro si tu vas embrasser mon collègue.

— Je te donne mon numéro si tu vas embrasser mon collègue

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
COFFEE » s.jamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant