A casse couille « Tu peux me rendre un petit service ? » 2:02 PM
De casse couille « Qu'est-ce que tu veux ? » 2:11 PM
A casse couille « Il se trouve que mon débile de frère est pas là et que je dois aller à une fac pour des papiers et j'ai la flemme de prendre les transports en commun » 2:13 PM
De casse couille « Et tu t'es dit : mais pourquoi je demanderai pas au gentil et adorable Stephen de me servir de taxi ? » 2:14 PM
A casse couille « T'enlève gentil et adorable et t'a tout bon, mon gars, je te félicite » 2:17 PM
De casse couille « J'ai quoi en échange si j'accepte ? » 2:19 PM
A casse couille « Un café gratis ? » 2:20 PM
De casse couille « Tu peux toujours rêver que je t'emmène alors » 2:20 PM
A casse couille « Qu'est-ce que tu veux en échange ? » 2:22 PM
De casse couille « Une soirée juste toi et moi » 2:23 PM
A casse couille « Un rencard, c'est ça ? » 2:24 PM
De casse couille « T'as tout compris. » 2:26 PM
Voilà comment je me retrouve derrière Stephen sur sa bécane en direction de l'université. J'avais pas vraiment le choix. Soit, je devais prendre les transports en commun et allonger le trajet d'au moins une heure, soit j'acceptais le deal du tatoué. Et en tant que grosse flemmarde et impatiente que je suis, j'ai opté pour la seconde solution.
Stephen arrête sa moto sur une place du parking et je descends directement, enlevant le casque. L'entrée de l'université d'État de Californie de Los Angeles se dresse devant nous.
— Je t'avoue que je pensais que t'avais terminé la fac.
— Tu me donnes quel âge ?
— Je sais pas, j'aurais dit vingt-deux, vingt-trois.
— Tu m'as vieilli de quelques années là. J'ai dix-neuf cet été.
— T'es une petite jeune alors.
— Je suis sûre que t'es pas si vieux que ça. Vingt-cinq tout au plus.
— Vingt-quatre en réalité.
— J'avais raison héhé, comme toujours.
Il arque l'un de ses sourcils et tire une moue qui me fait bien comprendre qu'il n'est pas du même avis que moi. Il est de mauvaise foi qu'est-ce que vous voulez ?
— Punaise, c'est énorme. Je vais me perdre là-dedans.
— Tu t'y habitueras.
— J'ai pas le sens de l'orientation, genre pas du tout. Je me suis déjà perdue dans un petit Trader Joe's.
— C'est même plus ne pas avoir le sens de l'orientation ça. T'es juste idiote, c'est tout.
— Tu veux vraiment ma main dans ta gueule en fait.
— Ça va aller, je vais m'en passer.
On finit par rejoindre le bureau où je dois m'occuper de quelques papiers pour que mon inscription soit bien terminée et que je puisse venir dès la rentrée, soit dans même pas deux mois. Adieu les grasses mat, les journées à être payée et retour sur une chaise à écouter le blabla d'un prof ennuyant à mourir. Triste vie.
On traîne un peu dans le campus, croisant des étudiants qui doivent certainement être là pour la même chose que moi, enfin, je pense. Sur notre chemin, pas mal de personnes nous lancent des regards, enfin plutôt sur Stephen. Ses tatouages ne passent pas vraiment inaperçus faut dire.
— Ça te gêne pas ?
— De quoi tu parles ?
— Tous ces regards que les gens te lancent à cause de tes tatouages.
— J'y vois que du feu maintenant. Je me considère plutôt comme une œuvre d'art, tu vois.
— Ça va les chevilles ? Elles enflent pas trop ?
— Non, mais je suis un peu comme une toile, tu vois. Et le tatoueur, c'est le peintre. En marchant dans la rue, j'expose son œuvre.
— Belle comparaison, t'as été la chercher loin ?
— C'est juste mon point de vue, il lève les épaules. Je suis parfaitement conscient que ça peut repousser certaines personnes, mais j'en ai rien à battre. Enfin plus maintenant quoi. C'est vrai qu'au début, c'est gênant. T'as l'impression d'être une bête de foire, mais on s'habitue.
Bhein il a du courage. Ça me saoulerait de voir que les gens n'arrêtent pas de me regarder et pour certains, de me dévisager. Je pourrais pas rester calme et me taire. Faudrait absolument que je réagisse quitte à leur monter mon magnifique doigt d'honneur en plein milieu de la rue.
— Maintenant que je t'ai accompagné à ta fac pour tes petites affaires, tu me dois une soirée.
— Tu perds pas le nord dis donc.
— Pas avec n'importe qui.
— Je dois me sentir chanceuse ?
— Plutôt, oui.
— Alors où on va pour cette soirée ?
— J'ai pas de fric alors ce sera chez moi.
— Si tu comptes m'avoir dans ton lit, je peux déjà te dire que c'est mort.
— C'était pas dans mes plans, mais si tu veux, on...
— Ta gueule et roule.
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COFFEE » s.james
Teen FictionIl était toujours là, dans ce même café, à la même heure, à la même place. #286