— Tu peux me dire ce que t'as foutu hier pour être aussi fatiguée ?
Je pense pas qu'elle voudrait savoir que j'ai passé une bonne partie de la nuit avec le gars pour qui elle a un petit faible. Enfin, c'est Katy, hein. Elle craque sur un mec et puis deux semaines plus tard, elle trouve une nouvelle victime. Rien de bien sérieux.
— J'ai eu une petite insomnie.
— T'as h36 des insomnies toi.
— Qu'est-ce que tu veux, on a pas tous la chance de trouver rapidement le sommeil comme toi.
— Je suis unique héhé.
— Unique de rien du tout. Prends pas trop la confiance toi.
Je pose ma main sur mon ventre. J'ai pas assez mangé ce midi. Enfin mon petit-déjeuner m'a servit de déjeuner puisque j'ai dormi jusqu'à onze heures et demi. Le temps de sortir de mon lit, de faire en sorte que ma tête soit passable et que mes cernes ne se voient pas trop, j'ai seulement mangé à midi et demi. C'est pas la première fois que ça m'arrive et ça risque pas d'être la dernière alors j'ai prévu le coup ! J'ai pris une barre de céréales avant de partir. Toujours prévoir les amis, toujours !
— On dirait une gamine avec sa barre de céréales.
— Si tu savais à quel point je m'en fiche.
— Y'a un mec qui te regarde bizarrement.
— La prochaine fois, je prendrai des miel pops, il me regardera encore plus bizarrement.
— Il te regarde toujours, El'. Je tourne sur moi-même.
— Tu veux qu'on partage ou quoi, mon gars ?
— Mais ta gueule, putain.
— Quoi ?
— T'es trop conne, mon dieu.
— Le mêle pas à ça.
J'ai déjà hâte que ma journée se termine. Ça fait seulement une heure que mon service a commencé, et encore ! Je suis clairement avachie sur le bar en train de jouer au solitaire. C'est cool comme jeu, vous trouvez pas ?
— Y'a Monsieur tatouage qui vient d'entrer.
— Cool ta vie.
Ça donnait plutôt quelque chose du genre « oul to via » avec ma mâchoire dans ma paume de main. La voix de Stephen se fait entendre et il commande évidemment la même chose que d'habitude. Faudra que je lui demande un jour pourquoi il change pas. Katy lui tourne le dos pour préparer son café.
— Aïe !
Il vient clairement de me pousser le bras pour que ma tête tombe. Et ça a marché en plus ! Je viens de me prendre le bar dans le menton. Et il est content de sa blague en plus. Connard.
— Mon menton putain, j'ai trop mal. Bordel de merde, Stephen, je vais te niquer, la vie de ma mère.
— Vous vous connaissez ? Oups, j'ai oublié que Katy était là.
— Hum mercredi y'avait personne alors avec Matthew et Stephen, on a discuté tous les trois pour faire passer le temps.
Elle hoche la tête. J'espère qu'on est pas cramé, ça sera dommage quand même. Katy lui donne son café, il paye et va s'asseoir à une table libre.
— T'aurais pu me dire que vous aviez parlé.
— J'ai oublié et puis, tu sais, c'était banal comme conversation. Rien de bien intéressant.
Je ferme l'application de mon jeu et vais dans mes mails. La CSULA vient de m'en envoyer un. C'est l'université d'État de Californie à Los Angeles et ça fait plusieurs mois que j'ai demandé d'y entrer, mais je n'ai jamais eu de réponse. Après mon diplôme, j'ai pris une année sabbatique, laissant tomber les études pour me faire de l'argent et souffler un peu. Les cours, c'est pas trop mon truc, mais je veux avoir un vrai job plus tard et pour ça, il faut que je fasse des études alors voilà le pourquoi du comment.
Je lis le mail et tombe sur une réponse favorable. C'est pas la plus grande université, mais ça me convient parfaitement. Et puis de toute façon, j'ai pas les moyens de m'inscrire dans une plus grande université. On fait avec les moyens du bord.
La journée est calme est ennuyeuse comme la plupart du temps. Heureusement que ce n'est qu'un job pour un an, je n'aurais pas tenu une année de plus. Jonas m'attend devant le café avec sa voiture pour me ramener.
— Je dois passer chez Mike avant de rentrer.
— Oh non.
— C'est bon, on y est pas longtemps.
— C'est ce que tu dis toujours et au final, on y est deux heures.
— T'exagères.
— Nop, la dernière fois, on y a été une heure quarante-cinq juste pour que t'ailles chercher ta veste que t'avais oubliée chez lui.
Et toc, je lui ai cloué le bec. Pire qu'une nana, ce gars.
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COFFEE » s.james
Novela JuvenilIl était toujours là, dans ce même café, à la même heure, à la même place. #286