Trois mois plus tard
— Stepheeeen !
— Putain, Eleanor, il est neuf heures !
— J'ai mon permis !
— Hum super, tu peux me laisser dormir maintenant ? Je suis crevé là.
— T'avais qu'à pas organiser une soirée nocturne encore hier soir.
— Okay okay. Bref, tu comptes rentrer ou repartir chez toi ? Non, parce que je voudrais bien terminer ma nuit.
Bon, bah, je rentre. J'ai pas envie de reprendre le bus. J'ai eu le permis, mais j'ai pas encore de voiture donc on va attendre un peu avant de rentrer, ça sera mieux. Le tatoué ferme une fois que je suis entrée et se dirige vers sa chambre. Ah ouais, il compte vraiment retourner dormir en fait.
Je me jette dans le canapé et allume la télévision. Trois mois ont passé et trois mois que je squatte pas mal chez Stephen. Faut dire qu'il vit tout seul alors je suis tranquille même s'il est un peu chiant sur les bords comme Jonas. Je zappe toutes les chaînes, mais y'a rien de bien, comme toujours, hein.
Je me lève et rejoins la chambre de Stephen qui est plongée dans le noir. Bon, mission trouvée son lit sans me faire mal. J'avance dans la pièce avec les bras devant moi pour essayer d'éviter de me cogner dans quelque chose.
— Qu'est-ce que tu fous encore ?
— J'essaye de trouver ton putain de lit.
— Pourquoi ? Tu veux me violer ?
— Ça serait pas un viol si t'étais consentant. De toute façon, tu l'es, je le sa... Aïe ! Putain de pied de lit à la con.
J'ai trop mal à mon orteil que je tiens maintenant. Bah oui, j'ai pas d'autre solution pour que ça fasse moi mal alors je suis un peu comme une conne à tenir mon orteil en étant à cloche pied. Oh, de la lumière !
— Ramène tes fesses tout de suite ou j'étais la lumière de mon téléphone.
Je me fais pas prier et me jette sur le lit. Je suis chiante, je sais, mais je l'assume totalement. Je cherche le visage de Stephen avec mes mains et le trouve enfin. Je prends ses deux joues et les tire. J'aime trop faire ça même si je sais que c'est vraiment chiant.
— Eleanor, arrête ça ou je t'étrangle sur-le-champ.
— T'es pas drôle ce matin.
— Peut-être parce que je suis fatigué, non ?
— T'es pas con dis donc.
— Ferme la et dors.
J'ai pas trop le choix, je crois. Je passe ma jambe par-dessus de celles de Stephen et me mets en mode étoile de mer. Je l'entends déjà râler, mais j'ai besoin de place ! Il attrape ma jambe et la met correctement avant de me serrer contre lui pour ne plus que je bouge. On va pas se le cacher, c'est pas désagréable, hein, mais je crève de chaud sous ses couvertures.
— Stephen ?
— Quoi encore ? Je crois qu'il est énervé.
— Non rien, c'est bon.
— Mh...
* * *
Ça doit bien faire trois heures et demi que Stephen s'est rendormi et deux heures que je traîne dans son appart. Je peux même pas aller sur son ordinateur, j'ai pas son code alors je regarde des vidéos sur mon téléphone sur YouTube avec le wifi, parce que j'ai réussi à trouver sa box et à choper le numéro de sécurité héhé. C'était plutôt compliqué, parce qu'elle était en hauteur, mais j'ai réussi ! Rien n'est impossible pour Eleanor Wright.
Je me décide enfin à le réveiller. Comme je suis gentille, je l'ai laissé dormir un peu. J'ouvre doucement la porte de la chambre et vois directement la lumière de son téléphone. Il est réveillé ce petit con et même pas il m'a prévenu.
— Genre t'es réveillé ?
— Ça fait une demi-heure, mais bon. Je le tue quand ?
— Et tu m'as laissé m'ennuyer dans ton appart ?
— Faut croire. Viens, faut que je te montre un truc.
Je prends place sur le lit en le poussant un peu, parce qu'il prend pas mal de place. Il se cale à côté de moi et me fais voir plusieurs photos de lui, sûrement pour son boulot.
— T'en penses quoi ?
— Tu veux pas non plus te mettre encore plus à poil, non ?
— C'est de l'ironie, hein ?
— Bravo, Sherlock.
— Bon, sérieusement, t'en penses quoi ? Je viens de lui dire, mais il doit pas avoir compris.
— On dirait que tu vas tourner un film X. Quoi ? Ça sert à rien de me regarder comme ça ! Tu voulais mon avis, je te le donne. Si tu veux que les nanas soient toutes à tes pieds et qu'elles bavent encore plus sur toi, t'es bien parti là.
— T'es jalouse ?
— Je vois pas en quoi je devrais l'être. C'est vrai, pourquoi je le serais ? Qu'est-ce que j'ai pas que ces filles ont ? Je te connais personnellement donc bon.
— Tu l'admettras jamais alors ?
— Admettre quoi ?
— Que t'es jalouse. C'est bon, ça fait quatre mois et demi voir plus qu'on se connaît, tu penses pas qu'on a dépassé le stade de simples amis ? On est plus que des amis et tu le sais au fond de toi sauf que t'as peur de l'avouer, de te l'avouer.
Ah. Je savais pas qu'il savait ce que je ressentais et pensais. Il doit être doué pour le savoir. Il se croit devin, je pense.
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COFFEE » s.james
Teen FictionIl était toujours là, dans ce même café, à la même heure, à la même place. #286