— Pendant qu'on est dans les révélations, c'est quoi ton job ?
— Je suis mannequin.
— Je suis choquée, je te voyais tatoueur ou une connerie dans le genre.
— Eh bhein non. C'est pour ça que les fins de mois sont difficiles. Bon, et toi ? Qu'est-ce que tu comptes faire après la fac ?
— Je sais pas trop, en fait. J'aime bien la psychologie, mais de là à être psychologue, non. Trop de négativité. Je crois que j'aimerai bien aider les jeunes en difficulté, genre les aider à entrer dans le milieu du travail, à se faire une place socialement et tout.
Ça doit bien faire une petite heure qu'on est allongé sur mon lit à discuter. Je crois que c'est la première fois qu'on parle aussi sérieusement et c'est plutôt étrange, mais agréable aussi.
— Je pensais pas que t'étais proche de ton frère.
— Je le suis pas spécialement.
— Ta réaction ce soir était...
— Même si je suis pas proche de Jonas, ça n'empêche que c'est mon frère et que je l'aime malgré tout. Je pourrais tuer pour lui, enfin ma famille.
— T'irais jusqu'à tuer ?
— Je pourrais tout faire pour eux. Pas toi ?
— Pour ma mère et ma sœur, ouais.
— T'as une relation compliquée avec ton père, c'est ça ?
— Oui, on s'est jamais vraiment entendu. Il a toujours été à fond dans son boulot, c'était le centre de son petit monde et nous, on passait après. Mais bon, maintenant, je suis habitué et ça me fait plus grand-chose.
Ma main se pose sur son avant-bras et il tourne directement la tête vers moi. Le plafond est soudainement moins intéressant, hein.
— Ne me regarde pas comme ça.
— Et comment je te regarde ?
— S'il te plaît, arrête, c'est gênant.
— T'es belle.
— Stephen !
C'est beaucoup trop gênant comme situation. En plus, il est content de me mettre dans cet état. Je suis littéralement en train de me cacher le visage avec mes deux mains.
— Fais pas ta timide, Wright.
— C'est gênant, Stephen.
— Oh aller, regarde-moi. Je tourne la tête. T'es rouge pivoine !
Il s'arrête jamais ! Je prends mon cousin sous ma tête et lui lance dans la sienne. S'en suit une bataille de polochons. On fini par se laisser tomber sur le lit, complètement essoufflé.
— Je devrais y aller, il se fait tard.
— Reste.
— T'es sûre ?
— Si je te le dis, c'est que c'est le cas.
Je file dans la salle de bain et me change pour mettre mon pyjama. Lorsque je reviens dans ma chambre, Stephen s'est déjà dévêtis.
— Par contre, tu bouges, le côté droit, c'est le mien.
— Même pas en rêve.
— T'es sérieux ?
Il se contente de hocher la tête de haut en bas. Comme il veut. Je me jette sur lui, lui provocant un cri totalement pas viril.
— Je t'ai déjà dit que t'étais chiante ?
— Yep, ce soir-même.
Il change de place, me laissant mon côté. Alléluia ! J'arrive jamais à dormir quand je suis pas à droite, aller savoir pourquoi. J'éteins ma lampe de chevet et m'allonge sur le côté. Ma main se pose automatiquement sur le ventre du tatoué.
— C'est quoi cette main baladeuse ?
— Au lieu de te plaindre, profite c'est la première et dernière fois que ça arrive.
Dimanche
Putain de merde, c'est quoi toute cette agitation ? Ma mère crie tellement fort que ça m'a réveillé. Je tourne la tête vers ma gauche et découvre mon lit vide. Stephen a déserté. Je prends mon téléphone sur ma table de chevet. Neuf heures dix-sept. Il est trop tôt pour être réveillée. Je vais dans mes messages puisque j'ai vu que le tatoué m'en avait envoyé un.
De casse couille « J'suis parti à l'aube pour éviter que ton père découvre que j'étais là. La prochaine fois qu'on passe la nuit ensemble, évite de te coller à moi toute la nuit, je pourrais pas résister une seconde fois xx »
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COFFEE » s.james
Teen FictionIl était toujours là, dans ce même café, à la même heure, à la même place. #286