— Tu sais que le coup de la fête foraine c'est hyper vu et revu ?
— Ah donc j'ai plus le droit de vouloir aller à la fête foraine sans que ce soit pour te séduire ?
— Parce que t'essayes de me séduire ?
— Eleanor... Je crois que je suis en train de le saouler. Oups ?
— D'accord, je me tais.
On marche depuis quelques minutes dans les allées tout en regardant les manèges. Certains sont plutôt calmes tandis que d'autres sont plutôt à sensations fortes.
— Si tu veux faire ce truc, c'est maintenant ou jamais.
— Et pourquoi ?
— Parce qu'y a des barbes à papa à même pas quinze mètres et si je vais en manger une avant de le faire, je vais vomir sur toi.
— Ouais, d'accord, on le fait maintenant.
Nous voilà partis à faire la queue pour ce manège. Après avoir payé, on nous installe dans une boule. On est attaché comme jamais, complètement bloqués.
— Tu sais qu'on peut encore descendre ?
— T'as peur, James ?
— Les manèges à sensations fortes, c'est pas trop mon trip, tu vois.
Il pouvait pas me le dire plutôt ? Non, mais quel con celui-là !
— Tu peux qu'on descende ? On peut encore, mais décide-toi vite.
— Je crois que...
— Aaaah !
Trop tard. La boule est lâchée et s'envole à une trentaine de mètres. Mon estomac est tout retourné punaise. Après seulement quelques secondes, on perd de la hauteur. Je tourne la tête vers ma droite où se trouve Stephen. Il est tout blanc. Et je crois qu'il est pas au courant que c'est deux fois.
— Ça va ?
— Je crois que je vais vomir.
— Tiens le coup encore une minute.
J'attrape sa main et il n'a pas l'air de comprendre pourquoi. Il n'a pas vraiment le temps en fait, puisque la boule est relancée. Nos cris se mélangent dans les airs. Mon dieu, je suis pas bien non plus. On redescend rapidement et à peine détaché, le tatoué court vers un arbre pour vomir. Ah oui, il avait vraiment envie de vomir. Je pensais pas que c'était sérieux. Je pensais que c'était encore une de ces techniques d'approche complètement connes, mais faut croire que non. Il me fait de la peine, j'avoue.
Je m'approche et passe ma main dans son dos comme ma mère me le faisait lorsque je vomissais en étant plus jeune. Il a arrêté de vomir, mais il reste toujours replié sur lui-même, une main sur le tronc d'arbre.
— Ça va mieux ?
— Oui, je crois.
— Bouge pas, je reviens.
Je vais chercher une boisson et une barbe à papa, bhein oui, faut pas l'oublier non plus et retourne aux côtés de Stephen qui est désormais assis à même le sol. Je lui tends la boisson qu'il boit d'une traite tandis que je mange ma barbe à papa.
— Tu me donnes un morceau ?
— Pourquoi je ferai ça ?
— Parce que t'es gentille ?
— Juste parce que tu me fais pitié à être dans cet état.
J'arrache un morceau et lui donne. Il en profite pour attraper mon poignet et me tirer vers lui. Je tombe comme une merde, genre littéralement.
— Bordel, Stephen, ma barbe à papa !
— Je t'en rachèterai une si tu veux.
— Je te laisserai pas payer pour moi.
— Et pourquoi ?
— Parce que je suis pas comme ça.
On finit par se relever quelques minutes plus tard et logeons les allées. On enchaîne les manèges en évitant ceux à sensations fortes pour monsieur le tatoué.
* * * *
Stephen roule en direction de chez-moi. Il est plus d'une heure. Mon père va me tuer s'il se rend compte que je n'ai pas respecté son couvre-feu. Arrivé devant la maison, j'enlève le casque tandis que le brun quitte sa moto.
— C'était une chouette soirée si on oublie que t'as vomi.
— Je sens que tu vas pas arrêter de me charrier avec ça maintenant.
— Je n'oserai pas !
— Je commence à te connaître pour savoir que si.
— Y'a bien des choses que tu ne sais pas à mon propos.
— Alors j'ai hâte de les découvrir.
J'embrasse sa joue et lui tourne le dos pour rentrer chez-moi. À la recherche de mes clés dans mon sac, je ne l'entends pas repartir. Je fais volte face et le découvre devant moi, son corps près du mien.
— Est-ce que c'est trop précipité si je t'embrasse ?
— Je pense que oui. Mais fais-le quand même.
Il ne tarde pas et pose ses mains de part et d'autre de mon visage. En quelques secondes, ses lèvres se sont déjà posées sur les miennes. Putain, c'est qu'il embrasse bien, ce con.
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COFFEE » s.james
Teen FictionIl était toujours là, dans ce même café, à la même heure, à la même place. #286