Qu'est-ce qu'il fiche ici ? Je sais, je suis pas seule dans Los Angeles, mais la ville est grande, il pourrait aller autre part qu'ici, non ?
— Bon sang, Eleanor arrête-toi !
S'il croit que je vais l'écouter, il se met le doigt dans l'œil. Pendant une semaine, je l'ai harcelé, oui oui, on peut le dire, et là, il revient comme une fleur. Il se fout de moi, pas vrai ?
— J'ai autre chose à foutre, Stephen.
— Putain mais t'es une vraie chieuse, c'est pas possible.
— Avance plus vite, Katy.
— C'est bon, il nous a lâché la grappe, t'inquiètes.
Je rêve. C'est elle qui nous a mis dans le pétrin en vidant mon verre sur ce type qui nous coursait. C'est bon, j'ai autre chose à faire. Je lui lâche la main et file vers la mer. Au moins, je serais tranquille ici. Je ne sais pas pour combien de temps, mais je le suis au moins quelques minutes.
— Eleanor, faut que tu m'écoutes.
— Mais t'es pire que Jared le pot de colle du collège.
— Je veux simplement te parler.
— T'aurais pu le faire y'a trois semaines au lieu de me foutre des gros vents.
— J'étais pas en état. Que ce soit pour te répondre ou venir au bar.
— Cool ta vie, je m'en fiche.
— Bordel El', t'es vraiment une gamine quand tu t'y mets.
— Je suis pas majeure, je peux me le permettre.
— J'ai envie de te frapper.
Il oserait même pas. Ce gars ferait même pas de mal à une mouche. Des cris se font entendre un peu plus loin sur la plage. Un groupe de jeunes en a pris un en victime. L'un d'eux crie à en perdre les poumons. Non, non, non. Tout, mais pas ça.
— Jonas !
Tout le monde, mais pas lui, putain.
— Putain, mais lâchez-le, bande de lâches !
— Dégage de là poupée, ça serait dommage qu'on te casse un ongle.
Je vais me le faire celui-là. Je bondis sur son dos et lui tire les cheveux. Je passe mes mains sur ses yeux et appuie dessus avec mes pouces. Petit merdeux. Je profite du fait qu'il se réhabitue à voir pour lui donner un coup de coude dans la tête. Prends ça.
— Eleanor, calme-moi.
— Putain, Stephen ! Laisse-moi leur foutre une bonne raclée !
— Ça sert à rien de te débattre, Wright.
— Laisse-moi leur donner une bonne leçon !
— Eleanor, regarde-moi.
— Profite pas de la situation, putain.
— Je te lâcherai pas avant que tu te sois calmée, c'est clair ? Ces mecs sont partis, alors calme-toi.
Eh, mais il me les casse encore plus qu'avant. Comme si j'allais rester calme alors que y'a des mecs qui étaient en train de tabasser mon frère ? Et puis quoi encore ? Je suis pas la sainte vierge. Je me défais de son emprise qu'il avait desserré et fonce sur Jonas qui est désormais assis sur le sable, se touchant la lèvre.
— Fais-moi voir. Bordel, ils l'ont pas loupé. On rentre à la maison.
— Je vous ramène.
— Tu nous ramènes de rien du tout, Stephen.
— C'est bon, t'as fini de faire chier ton petit monde ? C'était pas une question, alors maintenant tu la boucles et pour une fois, tu vas faire ce que je vais te dire, point.
C'est bien la première fois que je le vois dans cet état. Il fulmine complètement. Ses poings sont serrés tout comme sa mâchoire.
— Faut qu'on trouve Katy.
— Tu lui enverras un message sur la route. Jonas, c'est ça ? Mon frère hoche la tête. Tu penses que tu peux marcher ?
— Oui, oui, c'est bon.
Il hoche simplement la tête et fait signe de le suivre. On marche pendant quelques minutes avant qu'il s'arrête devant un groupe de gars d'environ son âge. L'un d'eux lui donne une clé de voiture et nous reprenons la direction du parking. Arrivée à la voiture, j'aide Jonas à s'asseoir sur la banquette arrière. Il grimace lorsqu'il s'attache et, bien qu'il puisse être chiant parfois, j'ai horreur de le voir dans cet état. Je m'installe et Stephen démarre. Le trajet se fait dans le silence le plus complet. Il se gare devant chez-nous et je me dépêche de sortir Jonas de la voiture. Je veux pas que mon père le voit comme ça.
— Je t'attends ici.
— C'est bon, entre, je vais pas te bouffer. Et puis, Jonas n'arrivera pas à monter l'escalier tout seul.
Jonas passe un bras autour de mon cou et l'autre autour de celui du tatoué. On monte à l'étage en faisant le moins de bruit possible. On pose Jonas sur son lit et je l'aide à se déshabiller pour qu'il puisse dormir. Je ferme la porte après être sorti de sa chambre et vais dans la mienne, Stephen sur mes talons. Il ferme la porte après être entré et s'appuie dessus alors que j'enlève mes sandales.
— On peut parler, maintenant ?
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COFFEE » s.james
Teen FictionIl était toujours là, dans ce même café, à la même heure, à la même place. #286