Lullaby Tome 2 : Séparés [FIN]

Chapitre 18 ~ Priver

Arbre caché parmi les décombres du passé.

Point de vue Adam :

Le contact de l'eau coulant dans ma gorge me sort de mon évanouissement. Ouvrant mes yeux à demi, je me jette sur la bouteille en l'aggripant de toutes mes forces.

- Doucement, doucement.

Encore l'esprit trop embrumé, je ne reconnais pas immédiatement la voix féminine de ma sauveuse. Je dois m'arrêter de boire pour ne pas m'étouffer. Une fois la bouteille éloignée, je prends une grande goulet d'air, me ressourçant ainsi de mon élément. Je me trouve dans une chambre jaune pâle, décorée de quelques plantes et dessins. Le sol est en marbre cassant avec l'ambiance de cette pièce.

- Comment tu te sens ?

Cette fois, je suis assez réveillé pour donner l'identité de celle se tenant à ma droite, assise sur une chaise, une bouteille d'eau en main. Evie.

- Bien, je suppose que je dois te remercier.

- Ce serait une option, me répond-elle en souriant.

Un sourire que je ne lui rends pas. Le voyant, son visage se décompose laissant apparaître une moue triste.

- Je sais ce que tu penses de moi. Tu m'as torturé et pourtant je te sauve d'une insolation. Adam, je suis loin d'être ton ennemie, je ne l'ai jamais voulu.

Malgré son léger discours, je ne lui fais absolument pas confiance. Je préfère rester méfiant.

- Que me veux-tu alors ? Me sauver pour me soutirer des informations ? Utiliser un sort pour localiser Megan ?

Mon ton est plus dur que ce que je pensais. Elle baisse les yeux et se triture les doigts. Elle est stressée ? Tant mieux ça joue en mon avantage.

- Non, je t'ai sauvé car je ne veux pas te voir mourir. Je veux apprendre à te connaître. Tu dois le croire Adam, je ne suis pas ton ennemie, je ne le serais jamais. Certes j'ai été contrainte de faire des actes qui me définissent comme telle à tes yeux, mais une fois que tu sauras tout, tu comprendras. Et j'espère que tu me pardonneras.

Elle me regarde dans les yeux en disant cette dernière phrase, un voile de chagrin vient les abriter. Cette constatation me pince le coeur sans trop savoir pourquoi. Je ne me sens pas prêt à lui répondre alors elle continue.

- Je te laisse la bouteille. Une douche se trouve à la suite de ta chambre, n'hésite pas à m'appeler. Tu es en sécurité ici.

Elle me sourit de nouveau et pour simple réponse je la regarde partir. N'ayant aucune idée de comment réagir face à une telle déclaration.

Je suis tout de même ses indications et tombe vite sur une salle d'eau très charmante. Je ne m'attarde pas sur les détails et me lave avec lenteur. Je me sens de nouveau frais, des habits ont été posés sur le lavabo, je les prends et retourne dans la chambre.

À ma grande surprise, un homme se tient devant la fenêtre, les mains croisés dans le dos.

- Je ne pensais pas te voir arriver si tôt.

- Mieux vaut tard que jamais non ?

Face à ma réplique assez puérile et cliché, il se retourne sourire aux lèvres et les yeux pétillants. Cette réaction m'est étonnante alors je détourne les yeux, me séchant les cheveux avec une serviette.

- Vous êtes bien Gaber Pola, magicien originel du vent ?

- C'est exact et tu oublies de rajouter que je suis ton père.