Chapitre 2 : Coup de foudre ? Hahaha...lol ! ♫

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Les élèves me dévisageaient tous incrédules. Je n'avais même pas besoin de les regarder pour deviner l'expression sur leur visage, les chuchotements suffisaient à l'imaginer. Par contre, je remarquai un visage qui était particulièrement rouge, celui de ma sœur adorée. Comme prévu, débout devant la classe, je savourais intérieurement cet instant de pure victoire dans notre rivalité sororale. Le professeur acheva de parcourir du regard mon mot d'excuse et me nota présente sur la liste puis s'humecta les lèvres avant de m'inviter à aller prendre place avec les autres. D'un vif coup d'œil, j'aperçus la place idéale, celle à côté d'une rousse qui m'offrait un large sourire complice pendant qu'elle ôtait son sac à dos de la chaise inoccupée en guise d'invitation. Elle avait une longue natte mise au dessus de son épaule qui descendait à la hauteur de ses reins. L'adolescente avait gardé ce petit look de rockeuse avec un short en jean, collants à rayures et t-shirt mauve. Les collants en coton sous les short, c'était notre kiff à toutes les deux depuis la maternelle.

- Alors Castor rebelle, on a encore perdu à pile ou face contre sa sœur?

- Rho chut, épargne moi le pseudo débile s'il te plaît Iris !

- Haha sorry, vieux réflexe. Il y a des habitudes qu'on ne perd pas.

Je soupirai avant de glousser. Iris Vallois était l'une de mes plus anciennes amies. Elle et moi avions pratiquement grandi ensemble. Elle m'avait soutenu à l'époque où je portais encore des bagues aux dents et qu'on me surnommait "face de castor"... On avait fréquenté les mêmes écoles, le même camp scout et nous avions gardé contact lorsque j'avais été admise dans un autre lycée.

- Non mais sérieusement comment tu as fait pour te retrouver ici ?

- Tu veux vraiment entendre la vérité ? J'ai perdu à chifoumi... Faut croire que Mél doit être cocue avant l'heure. J'vais garder à l'œil le blondinet qu'elle kiffe.

- Haha, t'as vraiment pas de bol chou. Mais bon pour ma part je suis contente que tu sois parmi nous. Je sens qu'on va s'amuser comme au bon vieux temps !

La rouquine se contenta de cette explication ce qui au fond m'arrangeait. Je n'avais aucune envie d'entrer dans les détails techniques et compliqués de mon transfert ici. Pas maintenant. Je préférais voir à travers ce changement de lycée, l'opportunité de faire des retrouvailles avec d'anciennes connaissances. Iris en faisait partie et me retrouver à côté d'elle me donnait presque l'impression de nager en plein rêve, n'ayant pas prévu à la base de partager avec elle, un banc d'étude avant la fac, voir même après, avec la finalité que je voulais embrasser. Mais c'était de l'histoire ancienne et le fait que je sois ici présente dans cette classe d'un lycée public était bien réel.

- Tu passes tout à l'heure au garage ?

- Mmmh, seulement si ta mère nous fait ses délicieuses fajitas!

- Tu les auras probablement en papier, lui lançais-je en imaginant que ma mère rentrera encore bredouille de sa énième leçon d'atelier et oubliera de faire les courses.

D'ailleurs, on se débrouillait souvent chacune dans notre coin pour manger. Ma darone était souvent une calamité en cuisine.
La fin du cours de biologie se déroula assez rapidement. Non pas parce que le chapitre sur la division cellulaire m'intéressait fortement mais parce qu'Iris me fit un rapide compte rendu des personnes les plus « cotées » du lycée. Ma deuxième heure de cours était une leçon d'espagnol. Cette fois, je n'étais pas avec Iris qui avait opté pour l'allemand. Par contre, je retrouvais d'autres vieilles amies: Kim, une afro-américaine un peu garçon manqué et au caractère bien trempé qui ne se laissait pas facilement faire. Elle pouvait vous rétamer en moins de deux lors d'une partie de basket. Et Violette, l'exacte opposée, une timide, toujours plongée dans ses dessins et croquis mais adorable comme tout, d'un naturel altruiste, toujours là pour les autres.

Ce mec me déboussole !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant