Chapitre 25:Au plus fort de l'orage,il y a toujours un oiseau pour nous rassurer

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La situation économique de ma famille ne pouvait vraiment me permettre de refuser un travail. Ma mère frôlait à chaque fois la dépression lorsqu'une nouvelle facture arrivait à la maison. Et malgré le nombre de fois où Richard lui proposait de l'aider, elle refusait catégoriquement par crainte de devenir un fardeau pour lui. Devant les efforts de ma mère, je décidai de prendre sur moi et ne pas rechigner sur la tâche.

Je pouvais vraiment m'attendre à des moqueries de la part du victorien. Je savais que cela pouvait tout à fait devenir son genre avec moi. Par contre, le fait qu'il n'y fasse même pas allusion lors de nos brèves rencontres ne m'avait pas laissé indifférente. J'étais une véritable catastrophe ambulante au boulot. D'après ma cheffe, il me fallait encore du temps pour me construire mes repères et prendre mes aises. Ça devait venir avec le temps. Je profitais aussi du fait que l'ensemble de l'équipe était vraiment sympa, si l'on excepte les filles qui me demandaient sans arrêt d'un ton menaçant si Lysandre et moi avions une relation. Elles étaient pratiquement toutes à la fac et malgré ça, elles fondaient littéralement devant lui, me sidérant à chaque fois qu'elles cèdent à l'une de ses requêtes comme par exemple, un remplacement ou un échange d'horaire. Je savais qu'il faisait ça essentiellement pour faire correspondre nos emplois du temps. Si cela était épuisant ? Pas vraiment, j'aurais plutôt dit embarrassant vue le nombre de fois où sans m'en rendre compte, Lysandre effectuait discrètement ma part du travail.

Alors que la dernière semaine du mois d'avril avait été entamée, je calculais déjà ce que j'allais recevoir comme salaire. Sur le temps de midi, j'étais penchée sur ma calculatrice, essayant de voir si mes efforts allaient être bien récompensés. Mon acharnement avec les math amusait mon entourage et exaspérait ma jumelle qui galérait avec mes cours de soutien.

- Non mais si seulement elle pouvait être aussi assidue quand on étudie les probabilités...

- C'est déjà ça et elle gère les équations, me défendit Nathaniel.

- Nath, depuis que tu manges avec nous, j'ai de bonnes vibes intellectuelles ! T'es un amour !

- Hé ho ! On se calme sur mon mec ! feignit de s'emballer Iris.

- T'as peur que je te le pique ? la taquinai-je.

- Désolée chou avec toi, je n'ai pas grand chose à craindre ! rétorqua la rouquin en désignant malicieusement sa poitrine du pouce.

- Iris, j'entends tout. Tu pourrais éviter de me faire passer pour un fétichiste...

Depuis l'histoire avec Déborah, il est vrai que le délégué avait gagné la réputation du garçon obsédé par les gros nichons et il désirait autant que possible éviter le sujet qui l'assombrissait. Pour se faire pardonner, la rouquine lui donna alors une becquée de sa salade de pomme de terre. Elle l'avait préparé elle-même en suivant une recette que je lui avais filée. Lorsque le délégué la complimenta, elle m'adressa un clin d'oeil. Pour ne pas être en reste, ma jumelle proposa à son tour à son petit ami une fourchette de pâtes aux fromages. Elle dévia expressément sa fourchette de la bouche grande ouverte du gamer pour ensuite l'avaler elle même. L'air dépité d'Armin nous amusa et devant sa moue, Mél décida finalement de lui faire véritablement déguster. Les observer était amusant mais rappelait aussi la solitude des personnes célibataires attablées. Alexy ne se priva pas d'ailleurs de faire une remarque.

- Ça fait beaucoup de couples amassés autour d'une si petite table je trouve, constata Alexy.

- Sois pas jaloux mon chou ! lui lança son jumeaux.

- Haha on sent que la frustration des célibataires s'exprime.

- C'est qu'en plus, ils aiment nous narguer ! intervint Kim qui revenait d'un entraînement de hand-ball.

Ce mec me déboussole !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant