CHAPITRE VI.

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-C'est bien le problème. Je n'en ai aucun, je déclare.

-Bien sur que si. Fais nous confiance, tu as bien un don. Simplement, il ne s'est pas encore manifester.

Je soupire fortement.
-Et si vous vous trompiez sur toute la ligne ?

-Je ne me suis pas trompée. Laisse toi le temps de le découvrir.

Elle me regarde de ses grands yeux bleus qui m'incite à la croire.

-Tu dois avoir d'autres questions à me poser, n'est ce pas ?

J'acquiesce et réfléchi par laquelle commencer. C'est vrai qu'en moi s'accumulent une montagne de questions.

-Quand vais-je rentrer chez moi ?

La Dame soupire.
-Je suis désolée, Alpha, mais avec le danger qui rode, nous devons te garder en sécurité ici pour une durée encore indéterminée.

-C'est un enlèvement.

-Mais pour ton bien.

-Avez vous réfléchi à la réaction de ma mère ?

-Votre mère sait où vous êtes.

-Une de mes amies m'a envoyé un message, et m'a dit que tout les gens s'inquiétaient de mon absence.

-À nouveau, je vous demande de me faire confiance. Votre mère est au courant.

Je hoche la tête. De toute façon, je n'ai pas d'autres choix que de la croire.
-J'ai encore une question. Qui sont les Tueurs ?
Son air s'assombrit.

-Tu le sauras bien assez tôt, Alpha, pour l'instant, fais comme chez toi ici et vis normalement sans te soucier de rien.

Je me relève brusquement du fauteuil, la foudroyant du regard.
-N'esquiver pas ma question ! J'en ai plus qu'assez de tout ces mystères !

-D'accord, d'accord, dit t-elle après avoir hésité quelques instants, résignée. Rassis toi.
Je m'exécute et me tasse dans les coussins doux et soyeux.
-Les Tueurs sont des surnaturels qui se croient supérieurs. Leur but est de conquérir le monde et de détruire celui des humains. Pour cela, ils doivent exterminer tous les dotés de dons qui se mettent en travers de leur chemin. C'est pour cela que nous restons caché ici, le temps que les enfants surnaturels soient assez forts pour se défendre et faire partit de la Résistance.

Au fur et à mesure que j'écoute son explication je sens la peur monter en moi. Je joue nerveusement avec mes doigts jusqu'à ce qu'elle termine.
-La Résistance ? Attendez, vous créer une armée ?
-Il le faut, Alpha. Nous sommes dans une crise que nous ne parvenons pas à calmer. La guerre est proche et nous les laisseront gagner si nous ne faisons rien.
-Je ne veux pas être un soldat.
-Bien sur. Vous aurez tous le choix.

Je pousse un long soupire et me lève, délaissant ma tasse de thé encore pleine.
-Où dois-je dormir ?
La Dame se lève à son tour et pointe Arthur du doigt.
-Il te mènera à ta chambre.

Je marche jusqu'au géant, qui me tend un bras. Je mets quelques instants à comprendre qu'il veut que je lui attrape. Il me sourit et me fait monter à l'étage. Les escaliers sont en colimaçon, fais de pierres blanches et lisses. Lorsque nous arrivons dans le couloir, bien que sombre, je détaille de nombreuses portes alignées sur les murs, et des portraits plus ou moins grands entre chaque.
-Qui sont-ils ? je demande, intriguée.
-Des membres de la Résistance surnaturelle face aux Tueurs, morts en héros, répond t-il d'un air triste.

Je ne pose pas plus de questions, car Arthur me demande de m'arrêter. Nous sommes devant l'une des portes, au fond du couloir.
-Les toilettes sont ici, ainsi que les salles de bain. Il y en a quatre de chaque pour tout le manoir, me dit-il en me désignant les salles.
Il ouvre la porte et je découvre trois lit en baldaquin de part et d'autres de la pièce.
-Tu dormiras dans celui ci, chuchote t-il. Ton armoire est celle à côté.

Je vais m'assoir sur celui qu'il m'a montré et le remercie. Il ferme la porte le plus discrètement possible. J'ouvre l'armoire et découvre de nombreux vêtements de multiples couleurs.
-Ils sont tous à toi, lance une voix familière derrière moi.
Je sursaute et me retourne brusquement. Charlène me sourit dans la pénombre, assise sur son lit.
-On partage la chambre, cool, non ?
-Super cool ! je m'exclame, heureuse de voir une tête que je connais.
Elle plaque son index sur sa bouche et je me rends compte que j'ai prononcé ses paroles à haute voix. Une silhouette remue dans le troisième lit et une autre jeune fille allume la petite lampe à côté d'elle, l'air endormie. Elle a des cheveux tirant légèrement sur le roux et une peau blanchâtre.

-Je ne dormais pas, déclare t-elle la voix rauque à cause du réveil, j'étais debout et je vous attendez.

Elle pousse un long bâillement et se frotte le visage. Charlene ris.
-Menteuse, Aria !
La rouquine fait la moue.
-D'accord, dit-elle d'une voix ensommeillée, je me suis endormie, mais je vous ai attendu toutes les nuits depuis que tu es partit, Char. C'était bien triste d'être seule dans la chambre.

La blonde s'approche d'elle et s'assois sur son lit.
-Tu m'as manquée.
La rousse me sourit et me fait signe de venir. Hésitante, je finis par m'assoir sur le lit à leur côté.
-Je m'appelle Aria. Ravie d'enfin te connaître, Alpha.
Je fronce les sourcils, perplexe qu'elle connaisse mon prénom. Elle doit le remarquer car elle continue.
-Nous t'attendons depuis plus d'un mois, ton arrivée nous rendait tous très impatients.

Je hausse les sourcils, ressentant une gêne à l'idée que toutes les personne me connaissent ici et que pour moi, elles restent un mystère.
Charlène se relève et attrape une robe de nuit dans son armoire. Je fais de même et cherche un endroit où me changer à l'abris des regards.
-Pas de pudeur entre nous, voyons, déclare la blonde, se déshabillant sans gêne.
J'hoche la tête. Je n'ai jamais été pudique, alors je m'exécute et me change. La robe est douce et le tissus ne colle pas à la peau. Je dépose mes vêtements dans l'armoire et m'étends sur mon lit. Je hisse la couverture sur moi. Aria éteint la lumière.
-Demain, mission numéro un : présentation et découverte total du lieu et de ses habitants, déclare t-elle à mon attention.
Je souris dans la pénombre et ferme les yeux.

Le lendemain, je suis éveillée par la lumière qui s'introduit sans retenue par la fenêtre de la chambre. Je suis seule, mes deux camarades de dortoir ayant du quitter la pièce avant que je ne me réveille. Je reste quelques instant dans mon lit, jouant nerveusement avec les draps, avant de me décider à me lever. Voyant que les robes de nuits des deux jeunes filles sont posées en vrac sur leurs lits, j'en déduit qu'il faut se changer pour descendre. J'ouvre mon armoire et trouve un gros sweat bleu que j'enfile avec mon jean utilisé la veille. Je jette un œil par la fenêtre et découvre la grande vallée blanchie par le tapis de neige qui s'est déposée dessus, ensoleillée.

Je me retourne et marche jusqu'à la porte. J'inspire profondément et l'ouvre. Arrivée aux escaliers, j'hésite un long moment. Poussant un long soupir, je pose un pied sur la première marche, me préparant à découvrir ce qui m'attends au bout du couloir.

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