Un bip répétitif et insupportable atteint mes oreilles endormies. Je pousse un léger grognement.
-Elle va se réveiller, gardez la calme jusqu'à ce qu'ils arrivent, déclare une voix féminine.
De qui veut elle parler ? J'ouvre les yeux et m'assois dans le lit. Je suis dans une chambre d'hôpital, et une infirmière me fait un grand sourire.
-Bonjour, jeune fille, comment vous sentez vous ?
Je reste méfiante. J'ai du mal à me souvenir des évènements d'avant que je ne m'évanouisse. En effet, des pensées et des images se mélangent dans un désordre fou dans ma tête.
-Ca va très bien, je mens. Pourquoi suis-je ici ?
-Votre lycée nous a appelé. Vous avez fait une crise d'angoisse avant de tomber dans les pommes. Vous savez que ca arrive fréquemment.
-Et, pour la glace ?
Je me souviens nettement avoir gelé l'intégralité des murs du self dans un mouvement brusque.
-La glace ? rit elle. Oh, vous devez être chamboulez !
-Mais...
-Personne ne m'a parlé de glace, simplement de verres brisés. Et, si vous voulez mon avis, la facture sera inquiétante !
Je hausse les sourcils. C'est étrange, je suis pourtant persuadée d'avoir utilisé mon don sans le vouloir. Elle me regarde avec son sourire, comme si j'étais folle, et je sens en moi une profonde envie de lui cracher à la figure.
-Et, de qui parliez vous, tout-à l'heure ? je demande.
-Oh, s'écrit-elle, surprise que je lui pose cette question, il ne faut vous inquiéter, tout se passera bien avec eux. Ils s'occupent des personnes à problèmes tel que vous.
Elle se retourne pour partir. Je me lève, flairant le piège à plusieurs kilomètres à la ronde.
-Je n'ai pas de problème, il me semble, je lance en lui attrapant l'épaule pour qu'elle s'explique.
J'entends alors un ricanement, et un instant plus tard, la femme me fixe avec des yeux sans pupilles, entièrement noirs, un sourire malsain sur le visage.
-Vous savez pertinemment de ce que je veux parler.
Je recule de plusieurs pas jusqu'à être collée dos au mur. Je déglutis. Elle s'approche de moi, sa langue commençant à s'agrandir et à s'approcher de mon visage. Elle rapproche sa tête de moi, si bien que je peux sentir son haleine. Répugnant.
-Mais, si vous ne vous tenez pas tranquille, je vais devoir employer les grands moyens.
Elle se met à me lécher la joue, doucement, et je sens ma peau me bruler. Alors, sans réfléchir, j'attrape sa langue à pleine main et fait grimper de la glace jusqu'à sa bouche, alors qu'elle hurle de douleur. D'un mouvement de bras, je brise le gèle et ce qu'il y a à l'intérieur et me mets à courir vers la porte. Je débouche dans le couloir et m'élance dans l'hôpital alors que des cris se font entendre derrière moi. Je n'ai jamais couru aussi vite, d'ailleurs, à ce que je me souviens. L'instinct de survie, très certainement, et l'adrénaline. Je sors de l'hôpital à toute vitesse mais suis incapable de me repérer. Je ne connais pas cette partie de New York. Je déglutis en continuant ma course malgré la fatigue m'envahissant, quand une sensation étrange parcours mon corps. Ce dernier ne réagit plus aux ordres de mon cerveau et je reste immobile, incapable d'opérer un geste. Mon expression mute de l'épuisement à l'effroi lorsque j'entends rire derrière moi. Pourtant, je ne vois personne aux alentours. Ma respiration se fait saccadée et je tente avec désespoir de continuer de courir.
-Quelle stupide créature ! s'exclame une voix masculine qu'il me semble connaître.
Pourtant, impossible de me rappeler à qui elle appartient.
-Montrez vous, bande de lâche ! je hurle.
Une silhouette apparaît alors devant moi sans crier gare. Une silhouette que j'aurai préféré oublier.
-Salut, Alpha, comment vas-tu depuis la dernière fois ?
Toute la douleur et toute la haine que j'ai ressentis depuis la mort d'Aymeric refont surfasse.
-Constant...
-Libère la, lance t-il à quelqu'un que je n'arrive toujours pas à voir.
Un frisson parcourt alors mon corps et je manque de m'écraser au sol. Cependant, me revoilà maitre de mes mouvements. Le garçon me regarde avec son sourire stupide et sans pouvoir m'en empêcher, je lui saute à la gorge en lui balançant toutes les insultes possibles et imaginables. Ma vue est troublée par de grosses larmes qui glissent sur mes joues et j'appuie un peu plus fort sur son cou. Il continu de sourire et pose sa main sur mon épaule. Une flamme grimpe alors sur une veste que je porte depuis le début sans l'avoir remarquée et je me hâte de la retirer en poussant un grognement de surprise et de douleur. Je tente tant bien que me calmer. Tu ne pourras rien faire en t'énervant, murmure une petite voix dans ma tête. Je serre les poings et plante mes ongles dans mes paumes jusqu'à saigner mais parviens à garder mon calme. Constant se relève en riant.
-Mais dis donc, tu as failli tuer un vieil ami, Alpha ! Ca fait pourtant si longtemps que nous ne nous étions pas vu !
Il fait alors, sans crier gare, monter de grandes flammes qui glissent vers moi. Je m'accroupis et frappe violemment le sol avec mes mains. Un mur de glace gigantesque vient encercler les flammes, puis je le fais fondre en ouvrant simplement les paumes, et l'eau éteint le feu sans problème. Constant éclate de rire, un rire malfaisant et ignoble.
-Je ne te pensais pas aussi douée, il faut dire que quand nous nous sommes quitté pour la première fois tu accepter à peine d'avoir ton don. Mais, Alpha, pourquoi ne pas rester avec nous ? Rejoins les Tueurs, tu verras la vie est tellement plus simple !
Je lui crache à la figure.
-Jamais, tu entends ? Et je vais te buter pour venger Aymeric.
L'expression de son visage change de manière indéfinissable et il s'élance vers moi comme pour me frapper avec son poing. Je le stoppe tant bien que mal avec ma main mais il a plus de force que moi. Il me l'attrape, sourit et enflamme tout son bras alors que je hurle de douleur sans parvenir à le faire lâcher prise. Je concentre alors mon esprit et gèle l'intégralité de mon membre qu'il brûle, et prolonge le chemin sur le sien. La douleur s'attenue et le feu s'éteint peu à peu. Je me mords la lèvre inférieur et continue jusqu'à dépasser mes limites.
-Comment est-ce possible que tu réussisse à congeler le feu, merde ?! rage le garçon.
Soudain, la sensation refait surfasse et mon don cesse de faire effet. Mes muscles sont à nouveau paralysés.
-Non... je murmure.
-Je t'avais dis de me laisser me débrouiller, cri Constant aux personnes invisibles.
-Elle va te battre, si je ne fais rien, rétorque une voix féminine. Dépêche toi d'en finir, l'Espionne attend.
Et, avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, le garçon s'approche de moi et écrase son poing sur mon crane. Le noir envahit mon champ de vision et le néant prend possession de mon esprit.
VOUS LISEZ
Surnaturelle
ÜbernatürlichesAlpha est une jeune fille comme les autres. Pas populaire, pas inconnu non plus. Mais un jour, sa petite vie se voit bouleversée par une rencontre des plus étranges. Elle découvre un environnement beaucoup plus dangereux et doit apprendre à vivre av...