CHAPITRE VIII.

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Je cours dans la neige, paniquée, lorsqu'une ombre m'attrape la jambe et me fait tomber de tout mon long dans la neige.
Le garçonnet derrière moi marche tranquillement, son sourire plein de sadisme figé sur les lèvres.
-Tu... tu es un Tueur, n'est ce pas ?
-Bien vu, dit-il en souriant de plus belle, je ne pensais pas qu'un esprit aussi diminué que le tien puisse le comprendre.
Une ombre fonce sur moi et je roule sur le côté pour l'éviter. Elle me touche sur l'épaule droite et je ressens une violente douleur. Je regarde mon épaule. Je suis coupée. Je déglutis.
-Merde...
Il se rapproche et une nouvelle ombre fonce sur moi. Elle m'érafle le visage et je pousse un cri de douleur. Je parviens à me relever, mais le garçon et déjà derrière moi et me fait une clé de bras. Je lui jette un regard haineux.
-Lâche moi tout de suite !
Je me débats mais il renforce son emprise sur moi et je serre les dents.
-Tu ne seras bientôt plus qu'un bout de chaire abîmée, susurre t-il à mon oreille avant de me pousser dans la neige.
Je sens la peur monter en moi, de plus en plus forte.
-Tu vas me tuer ? je demande d'une voix mal assurée.
-Bien sur. Tu n'es qu'une petite surnaturelle qui ne sait pas quoi faire de son don.

Je me retiens bien de lui dire que je ne connais même pas encore mon don. Le garçon s'écarte et me refait son sourire mesquin. De grandes ombres montent autour de lui.
-Adieu ma jolie. Ce fut un plaisir.
Je ferme les yeux et me recroqueville par terre, résigné à mourir.

Aucune douleur. Aucune sensation.

Je rouvre les yeux et découvre une pointe noire figée juste devant mon visage. Plusieurs autres se tiennent de la même manière, et le garçon reste immobile. Congelé. Je me retourne.
-Qui a fait ca ? je hurle.
Personne ne se montre.
-Mais merde, pourquoi tu ne te montre pas ?!
Je me laisse tomber sur le dos et de grosses larmes se mettent à glisser sur mes joues. Je laisse échapper de gros sanglots et pose une main sur mon épaule ensanglantée. Sur mon visage, le liquide visqueux et écarlate coule jusqu'à ma bouche, chaud, et je l'essuie d'une main vive après avoir craché.

  -    -    -

Un temps indéterminé s'est écoulé, mais je suis toujours étendue par terre, inerte. J'ai beau essayer de fermer les yeux et de me laisser mourir, mon cœur continu de battre. Même le froid mordant ne parviens pas à avoir raison de moi.
Je revois ma mère, puis Torie, et enfin Charlene, Peter, Lois, Gary et Aria. Je n'ai pas envie de les quitter. Je serre les dents et me relève en gémissant. Je regarde le garçonnet gelé devant moi et le pousse par terre d'un coup de pied.
-Ca, c'est pour m'avoir fait la pire frayeur possible.
Je commence à claudiquer, m'appuyant sur chaque arbre se trouvant sur mon chemin.
Un bruit dans les fourrés me fait sursauter. Je m'apprête à courir, me préparant à découvrir un nouveau Tueur. Cependant, ce qui en sort et bien différent.

En effet, un énorme sanglier plonge ses yeux bruns dans les miens.
-C'est bon, lâche moi, je lance après qu'il est passé quelques instants à me dévisager.
Il souffle de ses gros naseaux et se met à courir vers moi. Mes jambes refusent d'obéir, et j'assiste, horrifiée, a sa charge.
-Putain de merde, je marmonne en reculant tant bien que mal avant de trébucher sur la racine de l'arbre à côté de moi. Je pousse un cri de surprise et ferme les yeux.

Je sens un bras m'entourer et me retenir de tomber. Aria se précipite devant la bête qui s'arrête brusquement. La rouquine semble lui murmurer des mots qu'il comprend, et il s'enfuit en courant.
Peter me regarde d'un air inquiet et me dépose doucement par terre.
-Ca va aller, miss ?
Charlene et la Dame sont la aussi et viennent m'entourer, le visage anxieux.
-Pardon, Alpha, pardon, s'excuse la blonde. 
-Ne t'inquiète pas, ce n'est rien, je mens.
-J'ai sentit la présence d'un Tueur. Il t'a attaquée ? me demande la Dame.
Je hoche la tête.
-Quelqu'un l'a gelé pour me protéger, mais je ne l'ai pas vu.
-Peux tu nous montrer l'endroit où il est ?
J'acquiesce. Je me lève et les mènent jusqu'au garçon, qui n'a pas bougé. La Dame l'examine tandis que Peter et Aria cherche des traces de mon mystérieux sauveur.
-Et bien, il n'y a rien, finit par déclarer le brun.
-C'était toi, déclare la Dame.
-Quoi ?
-C'était toi, sans t'en rendre compte, tu as utilisé ton don.
Je fronce les sourcils. Tous se met à chambouler dans ma tête et un mal de crâne intense se fait ressentir. Ma vue se brouille et je m'écrase au sol.

-   -   -

J'ouvre les yeux. Une faible lumière traverse la fenêtre et transperce les rideaux blanc de la chambre. Je m'assois dans le lit et regarde autour de moi. Je suis dans une chambre avec plusieurs lits vides, qui a ma déduction semble être une infirmerie. Une femme ailée entre dans la pièce, l'air contrarié.
-Rallongez vous tout de suite, mademoiselle, si vous exploser mes points de suture vous aller entendre parler de moi.
Elle me repousse en position couchée, attrape une télécommande que je n'avais pas remarquer posé sur l'un des côtés du lit et appuie sur un bouton. Brusquement, le dossier remonte et je me retrouve à demi-assise.
-De rien, dit-elle en sortant aussi vite qu'elle est entrée.
Je hausse les sourcils, étonnée par cette curieuse personne. J'entends alors des voix dans le couloir, et Charlene ouvre la porte et se précipite vers mon lit, suivit de Aria, Peter, Lois et Gary.
-Réveillée, miss ? Pas trop tôt, déclare Peter, me souriant chaleureusement.
Alors que les deux petits garçons se collent à moi, me demandant si j'allais bien,
Charlene s'assoie sur mon lit et me regarde.
-Tu m'en veux ? Je suis tellement désolée ! s'exclame t-elle.
-Mais non, ne t'inquiète pas. Ce n'est pas ta faute.
-Elle nous a fait chier avec ça pendant deux jours, râle Aria.
-Attendez... j'ai dormis longtemps ? je demande, interpelé par les mots de la rouquine.
-Deux jours, sept heure et trente deux minutes, me dit Aria. Ca va sérieusement nous retarder dans nos missions ! Nous allons devoir passer à la vitesse supérieure.
-Tu nous as bien fait peur, Alpha, déclare Lois en plantant ses yeux bleutés dans les miens.
-Je suis désolée. Mais c'est terminé, maintenant !

Je tente de me lever et sens ma tête tourner. Je cligne longuement des yeux et ignore mes maux. Je pose les pieds nus sur le sol.
-Si madame Julie te voit faire, tu es officiellement morte, m'assure Peter.
-T'inquiète, je vais bien.
D'ailleurs, sans me gêner, je m'appuie sur lui et me mets debout.
-Et ben voila, tout va bien.
-Qu'es-tu en train de faire ?! s'égosille la femme ailée qui revient, un plateau dans les mains. Elle pose le plateau sur un des lits vides et m'attrape les bras, énervée, après avoir dégager les enfants attroupés autour de moi.
-Toi, tu es véritablement une tête de mule.
-Je vais bien, je marmonne, ca va.
Elle écarquille les yeux d'un air outré, et Charlene regarde Peter en haussant les sourcils.
-Vous avez de la chance d'être la petite nouvelle, Alpha. Sinon, vous seriez déjà passé par la fenêtre.
Je la regarde, déconcertée.
-Hum... d'accord...
-Ne répondez pas ! me cri t-elle.
Lois et Gary éclatent de rire, imité par les trois autres adolescents.
-Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, je leur signale.
-Dégagez, vous, vous n'avez rien à faire ici, c'est clair ? s'énerve Mme Julie.
Ils ne se font pas prier. Je me retrouve à nouveau seule avec la femme.
-Ne vous a t-on jamais appris à ne pas contrarier une fée ? Vous me faites perdre mon temps !
-Je suis désolée, mais si vous me laissiez partir, vous ne le perdriez plus.
-C'est un non !
Elle remue son doigt et mon corps cesse de m'obéir. Je m'assois sans le vouloir dans le lit et remonte la couverture sur moi. Puis je reprends enfin le contrôle.
-Et quand est ce que je peux partir ?
-Lorsque je le voudrais bien, jeune fille.

Je laisse tomber ma tête contre le coussin surélever et soupir, ressentant déjà un fort ennuie monter en moi.

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