DIX-NEUF - partie deux

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ZAYN

Je roulais des yeux en jetant un nouveau coup d'œil sur ma gauche. Vingt minutes qu'on s'était retrouvé à marcher au milieu de nulle-part. Depuis le temps j'avais espéré qu'on aurait trouvé quelque chose mais il n'y avait rien en vue. J'avais pas cessé de regarder mon portable pour voir si quelqu'un n'avait pas déjà trouvé de quoi faire l'affaire, mais non. Je commençais à me demander si on était pas perdu.

Je soupirai d'exaspération, ce genre de plan mes les brisait vraiment. Je savais que ça serait pas le rêve et c'était pas un mensonge. Au moins les choses se mesuraient à mes attentes, pour une fois.

L'instant d'après ne fut pas plus différent. Personne ne parlait mais tout le monde marchait. Perrie était d'ordinaire bavarde quand elle en avait l'occasion et la voir aussi silencieuse qu'une tombe était bizarre. J'y avais jamais été habitué. Quoique juste la voir était bizarre, même si ça faisait quelques temps que la tournée avait commencé j'y étais pas plus habitué.

Je laissais mes yeux divaguer vers le sol en repensant à elle. Les choses avaient beaucoup évoluées avec le temps. La plupart pendant les trois dernières années. Ça avait été dingue et en y repensant, il y avait autant eu d'erreurs que de bonnes choses qui en avaient découlé. J'avais pu enfin l'oublier, et j'avais aussi finalement réussi à être heureux après elle. Il y avait aucune ombre sur le tableau jusqu'à que Simon nous ait inclu dans son projet aussi con que lui.

Repenser à tout ça me ramenait en arrière. Il y avait des choses que j'aurais préféré ne pas faire, d'autres que j'aurais préféré ne pas dire. Je repensais à notre histoire, à ce que c'était, à comment c'était. Je me perdais loin dans ma réflection mais c'était pas à cause de la nostalgie. C'était comme un voyage dans le temps juste pour que je me souvienne. Que je regarde d'où je venais à partir de là. Cette fille représentait à elle seule la personne la plus importe de mon monde. Ma moitié, mon tout. Et même si j'avais du mal à l'avouer, à cette époque j'avais conscience qu'elle représentait toute ma vie. La preuve, j'allais faire d'elle ma femme. Perrie était ce genre de truc auquel on devenait dépendant sans le voir venir. Comme les jeux vidéos ou le poker. Sauf que les addictions étaient pas éternelles quand on savait s'en détacher.

Les choses s'étaient cumulées comme pendant les trois dernières années après le nouvel an de deux-mile quinze, et j'avais finis pas la larguer. C'était arrivé. J'avais été lâche et si y avait bien un truc que je devais regretter c'était comment ça s'était passé. Je savais à ce moment là qu'en la regardant en face j'aurais jamais eu le courage de le faire.

Ça avait été dur de surmonter cette page de ma vie. Même si j'avais foiré ma manière de faire je savais que la séparation était la bonne décision. Il le fallait, c'était vital et encore maintenant j'étais persuadé qu'on était mieux comme ça. Partir fouiller dans mes souvenirs me brouillait la tête. C'était pas mon genre de remuer le passé avec tout ça et pourtant j'en étais là. Je soupirai. J'avais une copine et j'en étais fou amoureux, pourtant j'en étais encore à comparer mon passé avec le reste. Pourquoi fallait que ça revienne maintenant ?

« Hey ! s'exclama Perrie en secouant mes épaules. Reviens sur terre cinq minutes !

— Quoi ? grognais-je en la regardant enfin.

— Enfin ! souffla-t-elle. Il y a une station là-bas.

— Ouais et ? lui demandais-je, encore ailleurs dans mes pensées.

— Et ? J'attends que tu te bouges, j'aimerais bien qu'on en finisse !

— C'est bon ça va, grimaçais-je en l'entendant encore crier, j'ai capté.

Glory DaysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant