PERRIE« Perrie ! Bouge j'en ai marre d'attendre ! se plaignit Leigh. »
J'attrapai rapidement mon sac avant de dévaler les escaliers quatre à quatre. Les filles m'attendaient en bas depuis bien dix minutes, et pensant que j'étais réveillée aussi personne ne m'avait prévenu qu'on partait bientôt. Donc oui, mon réveil n'avait pas sonné et maintenant il me restait que très peu de temps pour me préparer.
« En-fin ! exagéra Jade, séparant bien les deux syllabes pour me montrer son exaspération.
— Bon on peut y aller maintenant ?demanda Jesy.
— Oui c'est bon, soupirais-je. »
Elle hocha la tête avant qu'on se dirige vers la voiture de Leigh, stationnée dans le jardin de la maison qu'on partageait toutes les quatre. À peine passée la porte, des flash crépitèrent en plein dans mon visage avec quelques cris. Plus aveuglant que de regarder le soleil sans lunettes. Même tôt le matin les paparazzis étaient toujours au rendez-vous et c'était pas sans nous déplaire.
Nous les contournions du mieux qu'on le pût pour accéder à la voiture, sans surprise déjà accablée de photographes avare de plus que des photos. Ils pouvaient toujours courir pour un commentaire de ma part, c'était pas le moment. On rentra toutes les quatre rapidement avant que Jesy n'allume le contact. Elle roulait au pas pour éviter de tuer un des photographes ou un de nos fans puis la voiture sortie enfin de la propriété.
Lorsque nous arrivions devant le bâtiment du label Jesy se gara à une place libre juste devant. Toujours avec les paparazzis à nos trousses, nous sortions du véhicule avant de rentrer dans les locaux par la porte principale. Je saluais brièvement la femme à l'accueil en passant devant elle et on entra dans l'ascenseur.
C'était aujourd'hui qu'on allait rencontrer notre featuring, invité, colab ou peu importe tous les noms qu'on avait bien pu trouvé pour désigner qui nous attendait derrière. Quelque part j'étais assez excitée par rapport au résultat que pourrait donner cette nouvelle collaboration mais en même temps anxieuse. Aller savoir pourquoi, j'avais aucune idée de comment tout ça allait se passer et j'en étais presque paniquée. Le retour d'une bonne vieille amie à moi, l'anxiété.
On sortit de l'ascenseur dans un calme assez étonnant de notre part, avant d'arriver devant la porte du bureau de Simon. Des éclats de voix se firent entendre à travers la pièce, ce qui éveilla d'autant plus ma curiosité. La colab en question était apparemment déjà là.
Leigh-Anne prit les devants en cognant son poing contre la porte, ce à quoi une voix lui répondit d'entrer. Elle ouvrit la porte et rentra en première à l'intérieur suivie par Jade et Jesy. Je fus la dernière à pénétrer dans l'immense bureau qu'ilpossédait, refermant doucement la porte derrière moi.
Je relevai la tête en direction de Simon et des cinq chaises face à lui, souriant par pure politesse. À l'entente de notre arrivée toutes les personnes présentent se retournèrent. La surprise fut générale pour tout le monde, sauf pour Simon. J'ouvris la bouche en réalisant le piège qu'il venait de nous tendre à tous. Il avait bien préparé son coup.
« T'as quand même pas fait ça, arriva à sortir Jade, prise de cour.
— Je sais ce que vous êtes tous en train de penser, commença-t-il, mais j'aimerais que vous regardiez le bon côté des choses. Les deux plus grands groupes internationaux réunis pour un seul et unique titre, c'est ce dont tout vos fans rêvent !
— Non mais je rêve, t'es vraiment en train d'essayer de nous vendre ton idée là ? s'énerva déjà Jesy. Utiliser nos fans comme excuse ça va deux minutes. Je suis sûre qu'ils préfèrent avant tout qu'on leur sorte des musiques faites dans les règles de l'art, et aussi avec des gens qui s'entendent au moins un minimum. C'est quoi ce projet sérieux ?
— Qu'est qu'on en a à foutre de vos relations ici ? C'était bien essayé, mais le titre sera acheté pareil et il sera bien loin de couler Jesy. Vous voyez ? C'est pour ça que c'est moi le manageur et pas vous. Vous n'avez pas le sens des affaires, déclara-t-il en roulant des yeux. Les fans ne verront pas la différence, car il n'y en a pas. »
Je soupirai en passant une main sur mon visage, constatant toutes mes appréhensions se corser mais surtout se réaliser. Simon nous l'avait faite à l'envers, et le pire restait à venir. J'aurais du la voir venir celle là.
« Asseyez-vous les filles, nous proposa Simon, ne restez pas debout.
— Tu peux toujours courir. Hors de question de m'assoir et de parler gentiment de cette si bonne idée que t'as eu comme si c'était normal. Tu te fais des films là, s'exclama Leigh-Anne, hors d'elle. »
Simon soupira à son tour et croisa les bras, jetant à coup d'œil sévère à chacun d'entre nous en se penchant sur son fauteuil.
« Écoutez moi bien, je ne tiens pas à ce que chacun refuse d'enregistrer ce single sous prétexte qu'aucun de vous ne se supporte. Vos avis sont juste un détail, et en clair j'en ai rien à faire, affirma-t-il calmement. Je croyais que depuis le temps vous aviez apprit comment ça marchait dans le monde de la musique. Est-ce que je dois vous rappeler au passage que vous êtes sous contrat ? Vous savez bien, ce bout de papier que vous ne prenez jamais le temps de lire en le signant tellement vous êtes aveuglé par la lumière de la célébrité ? continua-t-il, alors que ses paroles me firent lever les yeux au plafond. Il stipule que je peux vous faire collaborer avec qui je veux et selon mon envie, avec ou sans votre accord. Noir sur blanc.
— Tu sais que les gens vont l'acheter juste parce que la polémique autour va les pousser à le faire. C'est n'importe quoi ! répondis-je en réalisant que les gars décrochaient pas un mot. »
Pourquoi j'y avais pas fait plus attention à ce contrat ? D'un côté je me rappelais l'avoir relit deux ou trois fois à l'époque mais ça m'importait tellement peu à ce moment. Comment j'aurais pu y voir le mal ?
« C'est ça Perrie ! Exactement ce que je cherche ! Bon laissez, je crois qu'on en a assez parlé pour aujourd'hui. Vous pouvez rentrer chez vous. Réfléchissez-y bien. »
C'est à peine si je courais pour échapper à cet horrible bureau — devenu dès lors mon pire ennemi, ainsi qu'à l'homme à qui il appartenait. J'avais du mal à croire ce qui venait de se passer. Simon nous avait sortit un putain de monologue qui m'aurais fait, d'une façon ou d'une autre, bel et bien réfléchir le jour et j'ai signé son papier à la noix. Le choix n'était même plus une option à ce moment, c'était certain que ce truc allait se faire et ça depuis le début. Il le savait parfaitement. J'avais l'impression d'être une marionnette forcée de faire tout ce qu'on lui disait mais à cause d'un bout de papier.
J'étais en plein rêve.
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Glory Days
Fanfic« L'humain est une chose très complexe. Il renferme un tas d'émotions et de sentiments, qui engendrent alors tout un tas d'évènements. Rien n'est facile. Personne n'a dit que la vie était juste une question liminaire, en quête de réponses fructueuse...