QUARANTE-NEUF

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HARRY

« Salut ?

— Harry, salut ! je te dérange ? »

Je jetais un coup d'œil aux brouillons éparpillés autour de moi. Des mots au hasard écrits à la va-vite pour chercher un rythme, voilà le résultat de plus de deux heures de concentration intense. J'avais essayé de reprendre le chemin du studio pour gagner de l'inspiration mais je n'écrivais jamais aussi bien que de chez moi. En tout cas, avant.

« Non, t'inquiètes pas, lui assurais-je en relisant distraitement la page sous mes yeux.

— Super, je devrais pas être longue de toute façon. T'as entendu parler de l'article j'imagine ?

— Oui, je sais. Ca a fait le tour de médias.

— Exact. D'ailleurs, tu te rappelles de la journaliste qui nous a interviewé ? La brune condescendante ? Super fière et tout. »

Je levais la tête de mon tas de feuille. Et merde, j'espère qu'elle était au courant de rien par rapport à l'histoire que j'avais eu elle. Pas besoin que ça se sache. J'avais pas envie d'en parler, encore moins d'y penser même si c'était déjà trop tard pour ça. Je voulais considérer tout ça comme du passé, mais ça restait constamment au coin de ma tête. Ça me hantait sans cesse.

Relativise, ça a peut-être rien à voir.

« Où tu veux en venir Pez ? demandais-je septique.

— Je me suis demandée si c'était pas elle qui l'avait écrit. L'article je veux dire. »

Ah, évidemment. Je ne pensais pas Arabella d'un truc pareil au début. Je m'étais répété que la fille que je connaissais n'était pas comme ça, qu'elle avait des principes qu'elle respectait coûte que coûte. Puis ses mensonges me sont revenus en tête, notre dispute et surtout l'interview. J'avais finis par réaliser que je ne la connaissais pas si bien, tout ce que je savais était comme une facade irréaliste. Et peut-être que finalement, c'était bien le genre de fille à trahir tout ce qu'il y avait de plus important : la confiance, les principes et peut-être même le respect pour une promotion, de l'argent, de l'importance qui savait ? Quel idiot.

« Je vois, c'était bien elle alors ?

— Non, pas du tout ! J'ai eu du mal à le croire, sauf que j'ai eu la preuve qu'elle n'avait rien fait. C'est une histoire tordue.

— Attends t'es sûre ?

— Ouais ! On a qu'à en parler devant un café ? Comme ça je pourrais t'expliquer ce qui s'est passé.

— Euh pourquoi pas ouais. Ça serait sympa.

— C'est vrai, c'est vrai. Tiens, on se dit dans une heure au café Belgrad ? Les paparazzis traînent plus par là depuis le scandal qu'il y a eu avec le patron.

— On a qu'à faire ça. Avant, Perrie, pourquoi est-ce que tu m'en parles à moi ? Tu sais que je suis là pour toi c'est pas le problème, mais en général c'est vers les filles que tu te tournes ?

— Oui, je sais. Mais j'avais envie de, de t'en parler. Écoute on se retrouve au café, il faut que j'y aille. À toute à l'heure !

— Ouais bye, répondis-je alors qu'elle raccrocha. »

Je secouais la tête en regardant mon écran. C'était clairement pas net. Je savais pas ce qu'elle avait derrière la tête mais en tout cas j'étais sûr qu'il y avait quelque chose maintenant. Le temps de paginer mes feuilles et d'ordonner mes partitions, c'était déjà l'heure de la rejoindre au Belgrad. J'enfilais mes chaussures et mon manteau avant de prendre la porte. Comme le café était proche, je profitais du fait qu'il n'ait pas de paparazzis pour directement m'y rendre aussi discrètement que possible. Je me rappelais encore de la fois où j'avais rampé jusqu'à la sortie d'un hôtel pour partir incognito. L'époque des 1D, une époque sacrée.

Glory DaysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant