XII

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- Pardon ?
Je commence à paniquer sérieusement. Je ne m'attendais absolument pas à cette issue de sa part.

- Je connais la personne exacte. Mais avant de t'annoncer le nom de cette minable, parce que oui, c'est une fille, voilà mon raisonnement :

Mes mains sont moites et je manque de défaillir. Il poursuit calmement.

- La personne connaît mon nom. Et de plus elle a une de mes photos officielles qui n'est autre que celle prise à la photo de classe. C'est donc une personne de ma classe. Le troisième élément le justifiant est qu'elle connaissait l'heure exacte du début des cours. Et puis qui s'en prendrait à moi à l'intérieur du lycée, qui n'est pas dans le lycée.

- Si je te suis, tu indiques donc que AnonymementVotre, est l'un des nôtres ?

- Absolument.

Il ne pourra jamais m'accuser. Je suis bien trop proche de lui pour pouvoir lui faire cette blague de très mauvais goût.

- Et puis cette personne doit sûrement m'en vouloir, et je ne fréquente plus ou moins que des personnes de la classe.

- Donc l'inconnu... est dans l'enceinte du lycée ? Et se réjouit de te voir peiner à longueur de journée ?
Je prends un risque en disant cela.

- Exactement. J'ai essayé d'observer chaque personne de la classe, celle qui aurait un comportement suspect à mon égard, celle qui pourrait s'intéresser à moi. Car je lui ai forcément fait du tort, mais je ne sais pas par quel moyen.

- Donc il s'agirait de...?

- Tu vas me prendre pour un fou Nina.

- Ne t'inquiètes pas. Je ne t'ai jamais jugé tu le sais bien.
Alors maintenant dévoile le nom.

- Claire.
Claire ?!

Je lâche mon téléphone.
Mes pensées se perdent dans un dilemme atroce. D'idées contradictoires et de sentiments opposés. Je ne sais même plus ce que je veux. Soulagée qu'il ne prononce pas mon nom, et torturée de savoir qu'il accuse une autre personne que moi. Nettement le choix de Claire qui ne fait que conforter ma confusion. J'aime ou je déteste Kevin ? Préféré-je le voir souffrir ou me voir souffrir ?
Malheureusement, les réponses restent absentes, encore et toujours...

- Qu'en penses-tu ?

- Eh bien... je pense que tu as raison.

Cette fois-ci, c'est lui qui ne répond pas.

- Et que comptes-tu faire... ? je demande avec une pointe d'inquiétude.

- Tu verras demain matin.

Culpabilité LycéenneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant