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- Et voilà ma chambre... dit Kevin avec embarras.

- Ne sois pas gêné !

- Excuses-moi du désordre. Je n'ai pas eu le temps de la ranger avant.

- Wow, m'exclamé-je. Tout ces posters de chiens sont magnifiques.

- Oui j'adore les chiens. J'en ai toujours rêvé d'en avoir un, mais mes parents sont contre.

- C'est vraiment dommage.

- Oh mais ne t'en fais pas. A mes 18ans,  j'achèterai deux chiens, ce seront les plus beaux.

- Et les plus mignons, rajouté-je.
Comme toi.

- J'ai déjà choisi leur noms.

- Arrête tu me fais rire.
Continue.

- Victor et Haydée.

- Je conclus que le deuxième est une chienne ?

- Oui comme ça ils pourront se reproduire et avoir plein de chiots. Le bonheur quoi !

Et on part dans un fou rire.

On rigole parce qu'au fond de nous, on sais pertinemment que ce scénario ne se réalisera probablement jamais. Mais quelques fois, pour se consoler de l'injustice de la vie, ou encore de notre infériorité envers les parents, il est agréable d'imaginer ce que l'on rêve d'avoir ou envie de faire sur le moment :
À commencer par dire : " À mes 18 ans..."

- Je te rapporte à manger ?

- Merci c'est gentil.

Profitant de sa brève absence, je fais le tour de son jardin secret.
L'odeur de sa chambre emplit mes narines d'une douce chaleur. Je veux que son odeur imprègne mes vêtements, mon corps, et ce jusqu'à mon âme.

Moi, chez Kévin.
Un rêve éveillé ? Ou une traître illusion ?
Je commence à croire que mes efforts payent enfin.

A son retour, on s'est installé sur le lit et commencer à discuter sur la raison de ma présence ici ; à savoir le devoir en français.

- Il faut d'abord commencer à définir le sentiment que l'on veut présenter.

- Tu as raison. Que dis-tu de la peur ?

- Celui-là est déjà pris. La colère ?

- Non ça ne me dit rien. Tentons plutôt la joie, c'est plus agréable non ?

- Et que dis tu de l'amour ?

Il me pose la question avec plus de calme et d'intensité, fixant le blanc de mes yeux.

Il reprend ;

- L'amour est encore plus agréable. Tu ne trouves pas ?

Il me regarde un petit moment. Ces yeux cristallisent les miens.
Ma respiration s'arrête quelques secondes... et reprend de plus belle.
Je me ressaisis :

- Va pour l'amour.

Malheureusement, notre duo en terme de travail n'a pas été productif. Mais il révèle quelque chose de plus... spécial. Une sorte de finesse inexprimable. Comme un coffre qui cache la plus belle pierre précieuse du monde. Mais il manque plus cette inévitable clé pour l'ouvrir.

 On s'égare vite en parlant un peu plus chacun de soi, du lycée, nos goûts...

On parle un peu de tout. On se confie sur nos petits problèmes familiaux, l'atmosphère devient chaleureuse entre nous. On rit, s'engage dans des débats passionnés...

Je veux toujours un peu plus de lui.
Mais là c'est différent.
A cet instant précis, je veux son tout.
Son lui chez moi.

Alors je m'avance lentement, sûrement. Visant ses lèvres ardentes, il me regarde de ses yeux pétillant.

Mais à quelques centimètres d'un baiser, il recule, pose ses mains sur mes épaules et me repousse légèrement.

- Nina... mais qu'est-ce que tu fais ?



Culpabilité LycéenneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant