XIII

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Il ne me dit pas bonjour.
Ne me regarde même pas.

Il se dirige droit vers elle. Claire.

Son nom commence sérieusement à me détruire intérieurement et souligne mon âme d'une grave inquiétude.

Je le suis et l'interpelle au beau milieu du couloir de cet endroit maudit ; le lycée.

- Kevin ! Kevin arrête !

Je suis AnonymementVotre, c'est moi la coupable !

C'est ce que j'aurais dû dire à ce moment là. Mais je ne l'ai pas fait.

Claire, ne se doutant de rien, est en train de ranger ses affaires dans son casier.
Lorsque Kevin le ferme violemment et un claquement sec résonne dans tout le couloir.

- Dis-moi que ce n'est pas toi...chuchote t-il.

Sa mine est complètement défaite. Perdue aussi. Je remarque d'horribles cernes sur son visage abattu, et en colère.

Claire sursaute à ce moment là.

- Mais de quoi tu parles ?

- Dis moi que ce n'est pas toi !
Il hurle;  tout le monde se retourne.

Je m'approche en courant.
Je n'ai qu'une seule préoccupation à cet instant rempli de tensions et de risques.
Je prie intérieurement pour que Claire ne m'accuse pas sous la pression, car la seule au courant de mes atrocités, c'est bien elle.
Cette dernière me regarde alors furtivement avant de répondre à Kevin.

Et je vois dans ses yeux qu'elle comprend. Tout.

- Kevin. C'est dur, je sais. Tu as souffert, tu as morflé. Oui, tu en as bavé salement et j'aimerai commencer par là parce que je pense que c'est ce que tu as envie d'entendre au fond de toi. D'entendre que quelqu'un te comprenne et considère tes sentiments. Les pires comme les meilleurs. Les plus sombres comme les plus éblouissants. Mais attention, je ne dis pas que je ressens la même chose que toi  à ta place, non, car c'est impossible.

Elle lève soudain sa voix et désigne du doigt tout les lycéens spectateurs de la scène.

- CES  gens n'ont pas la moindre idée qu'une personne comme toi était au précipice de la dépression, et souffre encore. Ils n'ont aucune moralité, aucune conscience. S'ils avaient été seuls à se moquer, ils auraient arrêté. Mais l'influence minable que leurs "supérieurs" incarnent, c'est-à-dire ceux qu'ils considèrent comme des exemples à suivre tel des maîtres avec leurs chiens,  les poussent à continuer. Jusqu'à qu'ils t'épuisent, te creusent, te vident jusqu'aux entrailles. Te vident de toi même. Qu'ils te tuent pour toujours.

Alors que Claire parle, un nombre incalculable d'élèves dans le couloir s'agglutinent autour d'elle et Kevin.

Elle reprend ;

- J'ai beaucoup pensé à toi cette semaine et je te promets qu'une fois démasqué, AnonymementVotre pourrira par mes soins. Je te vengerai Kevin, ça je te le promets oui.

Et je tiens toujours mes promesses.

Elle me fixe alors du regard pour prononcer ses derniers mots. Je me tétanise sur place.

- Je ne suis ni hypocrite, ni une menteuse. Je dis ce que je pense et reste franche.
Et je te fais la promesse que AnonymementVotre souffrira autant qu'elle t'a fait souffrir.

Mon cœur s'arrête de battre quelques instants avant de reprendre de plus belle, tellement que j'en ai presque mal.

- Et pour  finir, elle se rapproche  à quelques centimètres de lui pour lui souffler à l'oreille :

Ce n'est pas moi.









Salut toi,

Une petite note pour m'excuser du retard de la publication, mais on est dans les derniers chapitres de la partie 2 et je m'attarde à les retravailler au mieux. Surtout celui-ci d'ailleurs.

Les paroles de Claire sont assez marquantes,  mais importantes pour chacun de nous je pense (à mon humble avis). J'espère qu'elles résonnent d'une manière ou d'une autre dans ton esprit.

Parce qu'au fond, on est tous coupable d'un petit quelque chose non...?


Culpabilité LycéenneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant