Culpabilité Lycéenne

VIII

- Claire, je t'en supplie.
- Mets-la.

Des larmes commencent à couler sur son visage.

Et sa voix ne tient plus.

- Tout ce que tu veux mais pitié... pas ça.

- Nina...
Je souffle son nom avec un semblant de pitié.

Si moi je souffre tous les soirs alors que je n'ai rien fait pour le mériter, alors elle mérite le triple.

- Fais-moi confiance. Et puis je croyais que tu étais d'accord pour te faire pardonner ?

Elle pleure à chaudes larmes.
Encore et encore.

J'ai presque envie de la prendre dans mes bras pour lui dire que tout va bien se passer.

- Mais pourquoi pleures-tu à la fin ?

- Parce que tu as raison. Je ne me supporte plus. Ce que j'ai fait ou pourrait encore faire.
Je voudrais oublié tout ce qu'il s'est passé.

Elle marque une pause théâtrale.

- Alors je vais mettre cette laisse.

- Je préfère.

Faible.

Et elle l'enfile autour de son cou.

- Serre bien. Voilà, parfait.

Je prends la laisse par son bout et Nina avance devant.
Un frisson glacé parcourt mon corps.

On est à présent dans le couloir et j'avance lentement, tirant le cou de Nina qui se trouve derrière moi.

Les lycéens retiennent leur respiration, et moi fière, j'avance jusqu'au bout.

On me dévisage intensément et Nina se courbe d'une terrible douleur psychologique. La honte est à son apogée.
Et je deviens rouge moi aussi.

Je croise le regard de Kévin, de celui de plusieurs élèves, étranges et choqués.
Le visage honteux.
Certains on les yeux grands ouverts. A croire qu'ils sont apprécient le spectacle.

Tout le monde est choqué. Estomaqué.
Pourtant personne ne réagit.
Des chuchotements me parviennent.

- Oh mon dieu...

La marche de l'expiation vient à son terme vu que l'on arrive au bout de ce long couloir, et Nina se réfugie en courant vers les toilettes.
Détruite à vie.

Cependant, on n'arrête pas de me lancer des regards profondément incompris et craignants.

Je me retourne et les regards persistent, me transpèrcent et paralysent.

Rage. Colère. Haine.
Ma tête se met à tourner. Je ne peux plus rien supporter.
La vie, le monde, eux.
Tous des hypocrites.
Tous des menteurs.

- QU'EST CE QUE VOUS AVEZ À LA FIN !?

Je hurle à pleins poumons.
Et tout le monde cesse de me regarder.
Moi aussi je me sens mal.

Kevin s'approche de moi, la mine défaite :

- Claire... Mais que viens-tu de faire ?