VIII

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Le lendemain, je retrouve mon cher Kevin aux casiers.

Je lui dis bonjour, mais il n'entend pas ma salutation et semble absent.

Il m'aperçoit alors et répond :
- Salut.

Il y'eût une sorte de blanc, chose plutôt inabituhelle.

- Tout va bien ?

- Bien sûr et toi ?

- Ah bon ? Parceque je ne pense pas que...

- Écoute Nina, je t'ai dit que j'allais bien.

- C'est bon, je suis désolée.

Oh non Kévin, tu ne vas pas bien du tout...

Bien sur le but de cette manœuvre est qu'il se réfugie auprès de moi. Que je le réconforte lors de cette épreuve assez... perturbante. Mais je ne m'attends pas à ce qu'il me rejette aux premiers abords.

De toute façon, ce que j'ai dit doit être exécuté. Mais une once de part en moi commence à me dissuader du contraire.

Avant que la sonnerie des premiers cours ne retentit, je me dirige vers les toilettes, m'enferme et allume rapidement mon téléphone le cœur battant.

Je regarde la photo une dernière fois... C'est vrai qu'elle était assez gênante. J'avais fait du bon travail.

En un seul clic, plus de 2000 lycéenns auront cet horrible montage sous les yeux.

Je me surprends à hésiter avant d'envoyer le média.

L'ai-je déjà fait assez souffrir comme ça ? Est-ce vraiment ce que je veux au fond ?

Kevin me mérite, et il n'as pas été capable de le voir.

Je n'arrête pas de penser aux avantages personnels. Cette situation, invraisemblablement délicate pour lui et manifestement généreuse pour moi, ne sembla pas me convaincre totalement.

Mais je suis la nouvelle Nina : Forte et sûre d'elle, efficace et intelligente, rusée et maline.
Et personne, oui personne ne se mettra en travers de mon chemin.

Alors j'appuie sur la touche "partager".

Media envoyé à 2087 destinataires.

Mon coeur s'affole. Une nouveau sentiment me possède quelques secondes, et vient s'ajouter à la liste de ceux enfermés dans une petite cage blottis dans les profondeurs de moi-même.

Re...

Même si je n'arrive pas à le décrire, il me déstabilise et me fait terriblement mal.

mords...

Mais je me reprends, et pense à Kévin, venir désespérément se blottir dans mes bras.

La vraie partie ne fait que commencer.

Culpabilité LycéenneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant