XI

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La journée passe avec une  horrible lenteur.
Je n'arrête pas de penser à ce qu'il s'est produit ce matin.

J'ai frappé Nina, et je n'arrive toujours pas à croire que ce soit moi.

J'ai regardé plusieurs fois mes mains au cours de la matinée. Je les ai observer un bon moment, dévisagés même.
Jusqu'à ce qu'elles se mettent à trembler toutes seules.
Mes mains tremblent car elles ont peur de moi, et de ce que je les obligeraient à faire.

Peur de frapper encore et encore, tout comme mon père.

Vers la fin des cours, je m'assieds comme promis sur le banc du parc non loin du lycée.
Et j'attends Steve.
Il m'avait donné rendez-vous et je me demande ce qu'il me veut.
Encore une fois, je ne suis pas du genre à fuir.

Je l'aperçois au loin, avec une démarche particulière, quelque peu pressée aussi.
Il me fait un grand sourire mais je reste de marbre.

Il s'assied sur le banc et se colle contre moi.
Avec un sourire bienveillant et une voix chaleureuse, il me demande gentiment :

- Tu penses que le bien et le mal c'est une question de point de vue ?

- Euh...

- Non, juste comme ça.

Je décide de ne pas me laisser destabiliser, et préfère attaquer avec fermeté.

- Tu t'es attaché à elle...

- Et ?

- Tu n'as pas le droit.

- Parce-que...

- ... elle a fait du mal !
Elle est mauvaise Steve.

- Toi aussi.

- Non, je ne fais que lui rendre la monnaie de sa pièce.

- Donc tu viens de répondre à ma question.

- Quelle question ?

- Le bien et le mal.
Surtout le mal. C'est une question de point de vue pour toi.

Je reste sans voix et l'observe différemment.

Je fronce les sourcils et penche la tête.
- Mais pour qui tu te prends au juste...

- Pour personne.
Objectivement, elle ne t'a absolument rien fait de mal.
Subjectivement, elle t'a hurlé toute la méchanceté du monde. Ce n'est pas ton rôle de t'occuper d'elle, comme tu le dis si bien.

Il installe ses pupilles dans les miennes.
Il reprend en chuchotant.

- Moi ce que je savoir maintenant, c'est le pourquoi du subjectif.

Je ressens comme une profonde chaleur en lui. J'ai envie de lui dire. Son âme m'interpelle et je crève d'envie à cet instant de lui partager mon mal-être. Parceque je lui fais confiance.
Et je ne sais pas encore pourquoi.

Alors je baisse les yeux et lui dit sans réfléchir ;

- Je me fait battre par mon père, le voilà ton subjectif.







































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Jo 👊

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