Le Temps Des Sortilèges - Tome 1- Dame Blanche

V

Essoufflée par sa course poursuite effrénée, Natacha mit du temps à se rendre compte que les occupants de la chambre se révélaient être un couple qui allait passer à l'acte. Lorsqu'elle le réalisa, elle écarquilla grand les yeux, et mis ses mains devant sa bouche, tout en détournant le regard.

- Oh, je suis vraiment...Vraiment...Désolée, parvint elle à dire malgré son souffle saccadé.

Elle sortir précipitamment et referma la porte face à elle, le cerveau remplit d'images qu'elle voulait à tout prix oublier. Soudain, elle se figea. Ses cheveux détachés ondulaient dans son dos au rythme d'une respiration qui n'était pas la sienne. Elle n'eut aucun mal à l'identifier, bien qu'elle soit dos à son poursuivant.

"Pitié ! Supplia-t-elle d'un air désespéré. Si c'est pour la porte, je suis vraiment désolée, j'étais...hum...surprise ! Laissez moi, je ne recommencerai plus jamais!

Elle se retourna et leva la tête pour le regarder dans les yeux. C'était en effet le seigneur de Cheralye qui lui faisait face, l'air terriblement frustré. Ses sourcils froncés trahissaient son mécontentement, et sa mâchoire serrée ne présageait rien de bon pour la fautive. Il allait ouvrir la bouche pour discuter, mais il n'en eut pas le temps car elle le prit de court l'air à présent légèrement agacé:

"Que puis-je faire pour que vous me lâchiez enfin la grappe?

" Pourquoi me parle-t-elle de grappe ? " Songea Guillaume, légèrement surpris par son ton véhément. 

Quoiqu'il en fut il avait bien une idée derrière la tête pour qu'elle puisse se racheter, mais aux vues des réactions quelque peu excessives de cette sauvage, selon lui, il doutait fortement que ses conditions lui plaisent.  Il se pencha vers elle avec un petit sourire aguicheur, mais elle le dissuada de toutes tentative, en plaçant brusquement sa main entre leur deux visages.

"Ohhhhh même pas en rêve! Le défia-t-elle le regard dissuasif, intérieurement terrorisée par les yeux acier du géant brun.

-Oh que si en rêve, et même bien plus ! contre-attaqua le seigneur.

Il lui prit tendrement la main qui entravait la route vers le délicieux péché que représentaient ses lèvres pour la porter à sa bouche et l'embrasser délicatement. La jeune fille rougit et se perdit malgré elle dans l'acier de ses yeux, sans esquisser le moindre geste. Elle se dégagea brusquement réalisant soudain qu'elle s'était laissée faire, et frotta énergiquement sa main à son vêtement comme pour effacer la brûlure provoquer par les impertinentes lèvres du jeune homme.

- Je pourrai vous payez si c'est ce qui vous fait peur. Tenta-t-il, en plongeant son regard argenté dans le sien.

- Peur ? Je n'ai pas peur ! mentit-elle avec aplomb. Et me payer ?! Non mais vous m'avez prise pour qui exactement ?! Il est ici question de ma vertu, sombre crétin, stupide et irrespectueux sal...  !

Elle s'interrompit et regretta immédiatement ses paroles, comprenant trop tard que ses mots insolents avaient été de trop. La main de l'homme se saisit de sa taille pour la coller contre son buste, prenant appui, à l'aide de son atre bras valide, sur la porte et la contraignit à le regarder. Les yeux qui la fixaient luisaient d'une lueur étrange, subtil mélange d'intérêt et de colère. Elle comprit aussitôt en voyant ces deux prunelles anthracites, qu'il avait jeté son entier dévolu sur elle.  Une idée émergea alors dans la tête de la jeune fille alors qu'il s'apprêtait à la réprimander:

" Ici, tu es sur MES terres, et tu me dois le respect ! Je me ferai donc un plaisir de te donner une leçon que tu retiendras toute la nuit...même si celle-ci risque d'être courte...ajouta-t-il avec un sourire de loup, carnassier comme il n'était pas permis. Comme cela, peut-être arriveras-tu à retenir qui domine ici.