Chambre 3303 [ Pause ]

Chapitre n°19

 (( Gaby en média ))

Mais il est déjà trop tard.. Bien trop tard..   

PDV Gabriel :

La vue de leur main entrelacée revient devant mes yeux à chaque pas. Ça me donne envie de vomir lorsque je vois ses doigts fins, clairs, petits liés avec ceux de Baptiste. Je travers la vile au pas de course, renversant et bousculant quelques personnes qui ne s'écartent pas assez vite de mon passage. J'ai envoyé un message à Raphaël, je l'ai prévenu que je le rejoignais à son club de boxe, que j'avais besoin de lui parler. J'allais souvent le rejoindre avant le décès de Léa. Je prenais le bus pour y aller mais aujourd'hui, je marche, j'en ai besoin pour me calmer, me défouler, pour réfléchir. Je visse les écouteurs - qui appartenaient autrefois à ma sœur - sur mes oreilles et démarre ma playlist pour faire passer le temps du trajet. J'arrive 25 minutes plus tard devant le bâtiment à l'enseigne rouge lumineuse. Je pousse la porte et l'odeur du vieux parquet, d'alcool et de sueur me chatouille le nez. Raphaël est là, debout sur le ring, torse nu, sa transpiration faisant briller ses muscles saillants. Il sautille sur place, en anticipant les coups du boxeur d'en face, à peine plus petit que lui. 

- " 'lut Mec, j'arrive dans 3 secondes " Me salue Raphaël sans quitter son adversaire du regard. 

Je pars m'installer sur un banc en bois pour admirer la fin du combat. Mon meilleur ami esquive à la dérobade les trois premiers coup de Kevin - son adversaire. Raphaël lui afflige un coup de l'estomac, se remet en position de défense puis le frappe de nouveau. Kevin est déséquilibré, et finit quelques secondes plus tard KO, mit à terre par un crochet du droit de son adversaire. 

- " Alors ? Qu'est-ce qu'il se passe ?  " Demande mon meilleur ami en sortant victorieux du ring. 

Il s'assoit à côté de moi et passe sa serviette éponge humide sur son visage. 

- " Elle est avec Baptiste " Lâchais-je. 

- " Oh merde, mais tu en es sûr ? A 100% ? " 

- " Ils se tenaient la main juste devant moi " 

- " Tu veux qu'on en parle ? " Demande mon meilleur ami. 

- " Ça me fait chier putain ! " Hurlais-je en frappant le premier sac à ma portée. 

- " Viens, on va se défouler ". 

Je frappe le sac une fois, deux fois, dix, quinze, cinquante, deux cents fois. J'ai retiré mon T-shirt. Fracasser mes poings contre quelque chose me fait du bien. Je ne pense pas à Izaya, pas à maman, juste à Léa. Ça fait plus d'1h30 que je frappe le sac. Mon meilleur ami s'est assit depuis un moment déjà. 

- " Gab' ? " M'appelle-t-il. 

- " Ouais je sais, il faut que je m'arrête " Dis-je en frappant encore une fois. 

- " Nan défoule toi jusqu'à ce que tu sois mort si tu veux mais tu devrais la rappeler. " Me conseille Raphaël. 

Il me montre l'écran de mon portable : 14 messages non lus et 38 appels manqués. 

- " Pas... Envie.. De... Lui.. Parler.. " Lui répondis-je en laçant mes poings entre chaque mot/ 

- " Okay, j'ai dit à ta mère que tu dormais à la maison ce soir, viens, on rentre, on reviendra demain si tu veux, j'ai le temps comme je me suis fait viré ". 

Je donne encore une dizaine de coups dans le sac avant de m'arrêter définitivement. Je suis épuisé, trempé de sueur, mes muscles tremblent après les 2h15 d'effort que je viens de leur imposer. Mon meilleur ami me lance une barre énergétique pour m'éviter de tomber dans les pommes. Nous quittons le club de boxe à 23h45, et marchons côte à côte dans la rue sombre et désormais déserte. 10 minutes nous suffisent pour atteindre la maison de Raphaël.