Chapitre n°25

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Point de vue : Gabriel

Nous avions attrapé le dernier bus de justesse. Et lorsque nous nous sommes littéralement jetés à l'intérieur à la dernière minute, toutes les silhouettes se sont tournées vers nous.

Le bus était quasiment vide. Cette ligne n'était pas très fréquentée, encore moins à 1 heure du matin.

- " Est-ce que ça va ?" Demandais-je à Izaya en me tournant vers elle.

Elle acquiesça faiblement, et fixa nos mains encore entrelacées.

Je retirais ma main en baissant les yeux, gêné. Je voyais un rictus discret apparaître au coin de ses lèvres.

Je levais les yeux vers elle et ne pouvait m'empêcher de la regarder. Elle avait les cheveux en bataille après une course folle dans les rues de la ville en pleine nuit. Le maquillage de ses yeux avait coulé. Mais je préférais son visage au naturel, il avait quelque chose de fascinant, de fin et d'agréable.

Voyant que je l'observais depuis un moment déjà, Izaya se mit à regarder autour d'elle, tanguer d'un pied sur l'autre.

Elle avait ce naturel dans n'importe quelle circonstance que beaucoup de filles comme Emma n'avaient pas. Cette douceur dans le regard qui était rare. Et cette patience que toutes rêveraient d'avoir.

Le chauffeur freina brutalement et Izaya se rattrapa de justesse.

Je regardais autour de moi, il était difficile de se repérer dans la nuit, d'autant plus qu'à cette heure-ci les chauffeurs ne prenaient pas la peine d'énoncer les arrêts.

La brunette se rapprocha de moi, avec un air apeuré en me chuchotant quelque chose que je ne compris pas du premier coup.

- " On arrive bientôt ? Demandait-elle d'une petite voix.

- Oui ne t'en fait pas "

Elle semblait épuisée, à bout de force aussi bien physiquement que psychologiquement.

Je n'osais pas insister concernant son état. Elle ne voulait pas évoquer sa soirée, qui s'était visiblement mal déroulée.

J'avais apprit à mes dépends, avec le décès de Léa que parfois, on ne voulait juste pas en parler.

Et ça n'avait pas de conséquences. Du moins, du moment que le silence ne durait pas éternellement.

Lorsque je vis la croix verte de la pharmacie - mon repère pour retrouver mon arrêt en Plein milieu de la nuit- j'appuyais sur le bouton STOP.

- " On va descendre ici '' Murmurais-je à Izaya.

Elle acquiesça et se rapprocha à mes côtés, près de la porte.

Nous étions les seuls à descendre à cet arrêt. Et levant les yeux vers le ciel, j'apercevais les nuages envelopper peu à peu l'atmosphère.

Il allait pleuvoir. Et dans peu de temps.

Izaya et moi marchions dans les ruelles pavées au pas de course, évitant les scooters qui prenaient malgré l'interdiction les zones piétonnes.

- '' Nous y sommes '' Lui souriais-je devant le bâtiment.

Je tapais rapidement le code de la porte d'entrée.

En entrant dans l'appartement, je pris conscience qu'il était vide. Ma mère devait être chez une de ses amies et la canette de limonade que je laissais toujours sur la table basse à l'intention de Raphaël était intacte.

Personne n'était venue ici de la journée.

- " Entre vas-y fais comme chez toi. Tu veux quelque chose à boire ou à manger ?"

Chambre 3303 [ Pause ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant