Chambre 3303 [ Pause ]

Chapitre n°27

Point de vue : Raphaël.

Le regard de mon meilleur ami se froissait brutalement lorsque je lui répondis assez sèchement je dois bien l'avouer.

Il m'avait posé la question. Il avait eu sa réponse.

Bien sûr que cela m'intéressait. J'avais beau être un connard avec toutes les filles ça ne m'empêchait pas de m'inquiéter en voyant une adolescente quasiment hystérique partir en courant dans dans une ville sombre alors qu'il allait pleuvoir.

- '' Je m'attendais pas à cette réponse. Avouait Gabriel d'un ton presque déçu.

- Je sais, je l'ai vu dans ton regard. ''

Nous étions, tous les deux dans une position de défensive.

La boxe m'avait beaucoup apporté en terme de language corporel. On pouvait découvrir une bonne partie des intentions de la personne d'en face en l'étudiant et en détaillant seulement sa position.

Nous étions debout face à face. Une certaine distance nous séparait, mais nous étions tous les deux le corps penché légèrement vers l'arrière, la tête haute et nos regards se croisaient. Nous nous scrutions.

- '' Qu'est-ce que tu ressens pour elle Raphaël ? "

Son ton était méfiant. Mais je connaissais mon meilleur ami parfaitement.

Sa voix avait un arrière goût d'agressivité et d'amertume.

Il n'essayait pas de le cacher, tant mieux, de toute façon ça n'aurait amené à rien. J'ai apprit à parler avec lui, rien ne m'échappait. 

-" Gab' sans déconner. On ne va pas se prendre la tête pour elle. C'est une fille. ''

Le blond fit un pas vers moi. Par réflexe, mon corps se penchait en avant, mon pied d'appel passait devant, mes mains se rapprochèrent de mon visage.

J'étais en position de combat.

Et mon adversaire n'était autre que mon ami d'enfance, mon meilleur ami et mon partenaire de conneries.

Et cette fois-ci ça n'était pas un entraînement.

Je n'avais aucune envie de m'engager avec lui dans ce genre de jeu. Je ne voulais certainement pas le blesser. Je n'en avais rien à faire que lui me blesse, je ne voulais clairement pas lui faire du mal.

Ma position était, vue de l'extérieur, plus  qu'offensive, mais c'était juste de la provocation.

Je voulais lui faire peur.

Mais lorsqu'il fit un pas de plus en avant, j'ai su que ça se terminerait mal.

Point de vue : Izaya.

Sarah me regardait comme si j'étais la seule personne capable de lui sauver la vie.

Ses yeux pétillaient et je trouvais au fond de son regard une sorte de peur infinie, presque irrationnelle face à mon silence.

Je ne voulais pas lui dire la vérité. Je l'aurais brisée sans aucun doute.

Ça avait beau être ma meilleure amie, il y avait des vérités trop dures à dire. Trop brutales à entendre. Et trop difficiles à comprendre.

- " Je ne sais pas, peut être. Répondais-je, un sourire factice au lèvres. On va dormir ? Je suis fatiguée et demain je vais devoir subir la colère de mes parents. ''

Sarah acquiesçait faiblement et nous nous installions dans son lit.

Même au bout de 2 heures je ne parvenais pas à trouver le sommeil. Comment le pourrais-je ?